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dimanche 2 février 2014

Les Rois des sables - GRR Martin

Avant de m'attaquer aux trouzmille volumes du trône de Fer, j'ai eu envie de m'échauffer un peu, et de découvrir l'auteur tranquillement, via ce recueil de nouvelles. Des nouvelles de SF. Plutôt axées Space Opera et Planet opera d'ailleurs.
C'est parti.

- Par la croix et le dragon: L'humanité a conquis une bonne part de la galaxie. Et malheureusement, ne perdant pas ses vieilles habitudes médiévales, l'église catholique s'est octroyé une planète entière la "nouvelle Rome", d'où partent des missions pour évangéliser les nouvelles planètes au fil de leur découverte. Et imposer la " vraie" religion. Une "vraie" religion, qui comme de tout temps, voit des hérésies partout. Et pourchasser l'hérésie c'est justement le travail du père Damien Var Heris, inquisiteur mandaté par l'archevêque de Vess - une créature grisâtre venue du système Ka-thun, dôtée de quatre mains palmées et passant son temps à barboter des une piscine d'eau saumâtre. Et justement, le voilà envoyé sur la planête Arion, à 3 semaines de vaisseau spatial de la nouvelle Rome, où un illuminé prêche à qui veut l'entendre l'évangile "la croix et le dragon" de Saint .. Judas. Réhabiliter judas, quel scandale! Sauf qu'à force de voyager et de voir de tout, la foi de Damien commence à vaciller, il se demande si les autres points de vue ne sont pas tout aussi valables, si la vraie hérésie n'est pas d'introniser à de hauts postes religieux des extra-terrestres pour qui les humains sont finalement des sous-fifres.. Une attaque en règle de l'orthodoxie religieuse assez savoureuse, via les "menteurs", faux ordre religieux cynique, mais vrais manipulateurs qui poussent l'ironie à se revendiquer en tant que tels.Pas 100% réussie, mais de bonnes idées.

-Aprevères: sur une planète non nommée, où l'hiver dure plusieurs années - et l'été aussi- la jeune Shawn Carin, qui avait fugué avec son amant, tente de rejoindre son clan à la mort de celui-ci. L'équipé est dangereuse, à cause du froid, mais aussi des vampires qui errent ça et là. Elle se perd et est recueillie par "Morgane la magique", qui à force de belles paroles l'embobine et lui promet monts et merveilles et voyages dans l'espace. Mais est-ce vrai, ou la magicienne lui a-t-elle joué un tour. Et si oui, dans quel but?
Une variation, pas franchement passionnante, sur le mythe de la fée Morgane. Cette nouvelle ne m'a pas plus emballée que ça. Difficile de savoir vraiment où il veut en venir.

- Dans la maison du ver:  nous sommes sur une Terre dévastée -probablement une Terre du futur, vu qu'il y a des humains, je penche pour ça - faiblement éclairée d'un soleil moribond et charbonneux. Où plutôt "sous" une terre, car les humains qui l'habitent, les "yaga-la-hai", les enfants du ver, dans leur langue, vivent dans des souterrains, mangeant insectes, champignon et occasionnellement viande de groun, la seule autre espèce vertébrée souterraine.
La société est divisés en caste noble "les enfants du ver" et en caste pauvre " les changeurs de torches". Une fois de temps en temps, les enfants du ver remontent vers la surface pour assister à une Masquarade, sorte de fête religieuse décadente pour contempler le soleil déclinant et célébrer leur chef, le Verhomme, chef temporel autant que religieux qui attend son "union avec le dieu Ver blanc" et d'année en  année se transforme en .. ver ( c'est à dire que le concept de cette religion hyper débile est de mutiler son chef pour le faire ressembler à un ver, en lui coupant peu à peu touts ce qui ne sert pas: jambes, bras.. Au début de l'histoire, le Verhomme attend avec impatience sa prochaine opération, où on va enfin lui retirer la dernière partie qui, il faut le dire ne lui sert pas à grand chose - enfin ça n'est pas dit clairement, mais je l'ai compris comme ça - : sa tête). C'est lors de cette fête que va commencer pour le jeune Annelyn, dandy écervelé, va connaître la pire semaine de sa vie, mais qui va radicalement changer son point de vue sur tout. Parti se venger de l'affront que lui a publiquement lancé le "viandard", le meilleur chasseur de grouns, il va s'égarer dans les souterrains les plus profonds, et découvrir réellement la vie souterraine, les grouns et la faune monstrueuse des sous sols, qu'il n'aurait jamais imaginé.
Course poursuite pour la survie en sous-sol, c'est efficace , rythmé et cauchemardesque. La nouvelle est longue, et l'auteur prend le temps d'installer un climat étrange et nauséeux, de faire prendre en pitié Annelyn, après l'avoir dépeint comme un petit con, il faut dire ce qui est. C'est bourré de chausses-trappes, c'est méchant, c'est cynique, comme j'aime.

- Vifs-Amis: on revient au Space opera, avec cette nouvelle. Les humains on conquis tout le système solaire, et y ont découvert d'étranges espèces non organiques qui voyagent librement dans l'espace: les cligneux, qui voyagent à la vitesse de la lumière, et leurs prédateurs, les sombres, qui vont encore plus vite. S'ils pouvaient s'approprier les facultés de ces créatures, ça serait un avantage incroyable pour les voyages spatiaux.et justement on a découvert la méthode: capturer un sombre et le faire fusionner avec un humain soigneusement sélectionné ( 80% de risques d'échec quand même) Si ça marche, la fusion donne un vif- ami, créature éthéré d'apparence humaine dotée de la vitesse des sombres, qui devient un messager de choix. Melissa a accepté le défi et réussi, son petit ami a pris peur et refusé. D'année en années, il la voit changer, perdre goût pour les activités humaines, et devenir au sens propre " extra-terrestre".

- La cité de pierre: Le monde étape, ou Gris-repos. C'est comme ça qu'on appelle la petite planète perdue au milieu de rien gérée par les Dan'lai , les hommes renards, tatillons et procéduriers, où un équipage humain a échoué, et vit dans des baraquements de fortune en attendant l'hypothétique laisser-passer lui permettant de repartir à l'aventure. Mais l'administration Dan'lai a des aires de Kafka et rien ne se passe pour Holt, l'un des terriens, qui vivote en cambriolant des tanières d'extraterrestres. Jusqu'au jour où il décide d'explorer "la cité de pierre", énorme vestige d'une civilisation disparue, qui à défaut de lui apporter une solution à son problème de papiers, peut lui procurer une cachette utile, alors qu'il vient de pêter un cable et de tuer un fonctionnaire renard...

- la dame des étoiles: C'est le surnom que Hal le poilu, maquereau sur le "caillou" donne à Janey, la femme qu'il vient de sauver des griffes des sbires du Marquis. il faut dire que le "caillou" est une planète peuplée de dealers, maquereaux, veneurs à la sauvette où toutes les épaves vivantes du monde connu viennent chercher de quoi boire de quoi fumer, et où les riches viennent s'encanailler. Janey , agressée, dépouillée au même titre que son compagnon d'infortune, une créature aux allures de lutin que Hal renomme "le môme d'or" pour le business se retrouve devant un mur. Impossible de repartir, sa seule solution pour survivre est d'accepter de tapiner pour Hal. C'est à travers ses yeux qu'on découvre le monde interlope du caillou, les vendeurs de rêve, les bandits qui font la loi comme le Marquis et son second le "chat boiteux", homme chat et résultat raté d'une expérience de fusion. En fait, cette nouvelle est un étrange mélange entre film noir des années 40, la pègre et son argot, les fleurs de pavé, etc.. et parodie de conte de fée ( le marquis et le chat boiteux, ça ne vous dit rien?)

- Les rois des sables: Simon Kress est un connard. Si si, je vous le dit, un type à pognon, une ordure , vraie de vraie, qui utilise son argent à acheter des animaux exotiques les plus bizarres et féroces possibles, venues de tous les systèmes planétaires connu, et dont il se fout éperdument du moment que ça épate ses amis aussi décadents que lui. Et justement, il vient d'installer chez lui un terrarium contenant des "rois des sables", bestioles à l'apparence d'insectes qui construisent de châteaux, se font la guerre par factions - en fonction de la couleur de leur carapace. Et divinisent réellement celui qui leur donne à manger, en sculptant des portraits à son effigie. Leur taille est fonction de l'espace qu'ils ont, plus le terrarium est grand, plus il grandissent ( là, si vous êtes comme mois, vous sentez venir le truc et vous jubilez déjà).Car on l'a dit Simon est un connard, qui prend toutes ses décisions importantes après avoir bu deux ou trois bouteilles d'alcool fort. Et bien qu'il ait été averti de ne pas jouer avec les rois, il décide d'accélérer leur goût de la guerre en les affamant. Aussi, les rois répliquent en faisant de lui des portraits à l'air de plus en plus cruel. Simon qui n'a plus toute sa tête, blesse l'une des colonies pour montrer qu'il est LE dieu. A ce moment, suite à une de ses plaisanteries cruelles, son ex petite amie arrive et détruit le terrarium, avant d'être tuée par Simon. Et là, ça devient réjouissant: car après son attaque, les bestioles le haissent. Des bestioles qu'il a affamées. Des bestioles qui peuvent grandir une fois libérées. Des bestioles qui sont maintenant en liberté dans sa propriété. Avec un cadavre tout prêt à manger. Et plus les rois grandissent, plus ils développent d'aptitudes psychiques, par exemple insinuer leur sensation de faim chez Simon, une faim qui ne sera calmée qu'en leur donnant une grande quantité de nourriture. Or Simon n'a rien sous la main, mais il a plein d'amis. Vous voyez ce que je veux dire?
Là aussi, j'ai adoré ce jeu de massacre jubilatoire, mené avec un humour noir absolument réjouissant. Parce qu'honnêtement, l'auteur adore créer des personnages détestables pour mieux les maltraiter pour mon plus grand plaisir. Alors oui, c'est grand-guignolesque, c'est parfois kitsch, mais ça marche souvent.

Après, les nouvelles sont toutes des années 70, et ont une remarquable homogénéité de thèmes: les souterrains qu'on explore, les constructions mystérieuses, les manipulations génétiques et les mutations, les fêtes décadentes, les religions stupides et délirantes, la monstruosité cachée sous des airs avenants...
Même si seule "la dame des étoiles" fait directement référence à un conte, les autres n'en sont pas loin dans leur construction et même si à la base le space-opéra n'est pas trop mon rayon en littérature (je trouve que ça passe mieux en film ou BD), l'auteur a un talent de conteur à suivre. En tout cas, dans le genre concis qu'est la nouvelle, je trouve qu'il s'en sort honorablement, et je continuerai ma découverte dans le futur. A part Aprevères qui ne m'a pas convaincue, les autres ont souvent un petit quelque chose qui les rend intéressantes, même si certaines ne sont pas entièrement réussies ( plus par "trop" que par "pas assez" en fait, donc peut être que le long format lui réussira plus au final).

parce que mine de rien les 4 nouvelles en gras parlent directement d'exploration de l'univers, aboutie ou échouée, pour le but de voyager ou d'autres moins louables. Les autres se passent sur des planètes non-identifiables.
1° lecture!
catégorie roi de pique: les rois du titre sont des animaux des sables.

3 commentaires:

  1. Je ne connais pas ces nouvelles de George R.R. Martin, mais je prends note.
    Je suis perdue dans l'espace depuis deux jours.

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  2. Je ne connais pas du tout non plus... et ça a l'air bien original !

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  3. Je n'ai pas encore plongé das les xxxtomes du Trône de Fer non plus, et voilà qui me donne bien envie, pour découvrir l'auteur. Je note ;)

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