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dimanche 10 novembre 2013

Les mille et un fantômes - Alexandre Dumas

Haaa encore une histoire de fantômes. Et pour l'occasion je retrouve un auteur que j'apprécie particulièrement, dans un registre qui lui est moins habituel: les nouvelles fantastiques. Et on le trouve gratuitement ici

Et même pour un recueil de nouvelles, le format est inhabituel: tout commence comme un récit classique de partie de chasse qui en fait va servir de "support" aux différentes nouvelles.

En effet, tout commence classiquement, un héros, nommé Alexandre Dumas ( tiens, tiens), écrivain ( tiens  donc!), raconte comment un automne, il partit à Fontenay-aux-Roses pour une partie de chasse qui s'avère décevante. Et comment, préférant rentrer avant les autres chasseurs, il arrive en ville et se retrouve témoin de l'arrestation d'un homme qui vient se constituer prisonnier: il vient de tuer sa femme en la décapitant, et raconte que la tête coupée lui a parlé. Dumas est invité, après la déposition, à venir dîner chez le maire de la ville, avec les autres témoins et le commissaire, pour signer sa déposition dans un cadre confortable. Et Evidemment la conversation va rouler sur ce qui divise la population: une tête coupée est-elle encore vivante, et peut-elle parler? Les morts vivants existent-ils?..A partir de là, chacun y va de sa petite histoire, espérant prouver au médecin, le seul sceptique de la compagnie que oui, les morts vivants existent.et chaque récit constitue une nouvelle, liée aux autres car chaque fois quelqu'un enchaîne du genre " ha mais c'est comme moi, il faut que je vous raconte ce qui m'est arrivé..."

Tout commence par le maire, monsieur Ledru (le soufflet de Charlotte Corday): celui ci entend prouver que oui, une tête coupée garde sa sensibilité , au moins quelques temps. Plus jeune il a assisté à l'exécution de Charlotte Corday, et a remarqué que la tête coupée avait réagi à une claque assenée par le bourreau. Il commence alors des expériences sur les têtes des condamnés, jusqu'à ce qu'un drame se produise, qui lui permettra d'affirmer que oui: une tête coupée garde sa sensibilité et peut même parler, il l'a vécu.

Deuxième récit, celui du Docteur robert (le chat, l'huissier et le squelette), qui entend prouver que vu les circonstances dramatiques, le maire a été victime d'une hallucination causée par ses nerfs à vifs.. et d'ailleurs, celui lui rappelle l'histoire d'un juge, qui sombre dans la folie après avoir été maudit par un condamné: pensant un mois tous les soirs, il voit apparaître un chat, à l'heure où le condamné a lancé sa malédition. Puis le mois suivant, un huissier, qui le suit partout. Et enfin, le mois d'après un squelette, que personne d'autre ne voit. Ce que le médecin attribue à une sorte d'autosuggestion. Et que les autres convives bien sûr, considèrent comme un récit de hantise.

C'est aussi l'idée du chevalier Lenoir, ancien responsable des fouilles de Saint-Denis, lors de la destruction des tombeaux royaux, pendant la révolution (les tombeaux de Saint-Denis): suite à l'exécution de Marie Antoinette, la foule enragée vient pour vider les tombeaux royaux et se débarrasser des anciens rois, unanimement détestés.. sauf Henri IV. Aussi lorsqu'un type raille et ridiculise son cadavre (parfaitement conservé), il manque se faire lyncher. et lorsqu'on le retrouve moitié mort dans la fosse commune où on été jeté les rois, pour tout le monde, c'est clair: Henri IV s'est vengé.

Sur quoi le brave curé Moulle enchaîne (l'Artifaille): oui un mort peut survivre et se venger. D'ailleurs lui même a connu autrefois un bandit de grand chemin, qu'il a ramené à grand-peine à la religion en lui donnant une médaille bénie. Or lorsque le bandit a été arrêté et pendu, et que le bourreau a tenté de venir récupérer la médaille,  comme la loi l'y autorisait, le pendu ne s'est pas laissé faire.

Arrive ensuite le récit du convive le plus étrange du dîner: monsieur Alliette, écrivain, qui pour le civil est âgé de 75 ans, mais clame à qui veut l'entendre qu'il en a en fait 275 ans. En effet, pour lui la mort n'est que temporaire, et que tout ou partie du corps peut survivre et même garder la mémoire( le bracelet de cheveux) C'est ainsi qu'il raconte comment il a autrefois rencontré en cure thermale une dame qui avait eu la prémonition de la mort de son mari, mais qui n'avait pu, à cause de son état de santé, revenir à temps pour l'enterrement. A son retour, et conformément aux dernières volontés du défunt, elle se fait faire un bracelet avec les cheveux du mort, qui dès lors l'avertit en lui serrant le poignet à chaque danger qu'elle court.

Récit qui fait réagir la dernière convive, Madame Hedwige, une polonaise très pieuse et très pâle, qui y voit diablerie et vampirisme, car elle même, alors qu'elle fuyait la guerre entre la Pologne et la Russie, fut victime d'un vampire( les monts Carpathes) Arrêtée dans sa fuite par des bandits de grand chemin, elle est sauvée par un châtelain moldave, qui s'avère être le demi-frère du chef des bandits. Bien sûr, les deux frères vont se disputer la femme, jusqu'à ce que le mauvais meure, et revienne se venger d'Hedwige et de son frère. Elle a survécu, mais est resté très pâle depuis lors.

J'ai beaucoup apprécié ces histoires. Un peu moins, toutefois, la dernière qui manque de subtilité: le bon frère est blond aux yeux bleus, calme, ressemble à un saint Michel, un vrai seigneur, le mauvais est brun aux yeux sombres, caractériel, ressemble à un démon, un vrai saigneur.. dès la description des deux frères on devine qui est le gentil, qui est le méchant.. j'ai vainement espéré un retournement de situation, à la Alexandre Dumas, mais.. non. Du coup elle est planplan et attendue.
Mais à part ça, j'apprécie énormément l'idée d'une série d'histoires enchâssées dans un récit plus vaste, ça donne du liant aux nouvelles, et l'ensemble paraît plus homogène qu'un recueil de nouvelles sans lien les unes avec les autres.
J'avais déjà parlé par ailleurs du talent narratif de Dumas, qui pour moi, compense tout les petits défauts qu'il peut y avoir par ailleurs - une nouvelle plus faiblarde, un personnage ennuyeux dans Le comte de Monte-Cristo. C'est exactement ça: les nouvelles s'enchaînent l'une à l'autre exactement comme une conversation, où chacun rebondit sur le récit précédent, c'est très agréable à lire.

Fantômes, morts-vivants, vampires...
N°19
1849
parce qu'il y est question de l'exécution de Charlotte Corday, et de l'ouverture des tombeaux de saint Denis.
Même si on sait depuis qu'Henri IV n'a pas eu de traitement de faveur, et que sa tête fait beaucoup parler d'elle encore ces jours -ci

j'ai failli oublier ce Challenge là!

1 commentaire:

  1. Je l'ajoute à ma LAL :) Merci pour n'avoir pas oublié le challenge (juste "failli") ^^

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