Le fantôme a dit " un enterrement, c'est trop mortel!" |
Donc un mini recueil de quatre nouvelles chez Librio ( chaque fois je me jure de ne plus piocher dans cette collection, j'ai souvent été déçue par les traductions à l'arrachée, mais chaque fois, mes bonnes résolutions restent lettre morte -haha! - devant la modicité du prix. surtout d'occasion à 50 cts)
On y trouve donc
- l'enterrement des rats: La nouvelle principale du recueil, qui est aussi la plus intéressante, car elle arrive pas mal à créer une ambiance oppressante dans un cadre assez étrange. Un anglais un peu naïf de passage à Paris, en 1850, a décidé de s'éloigner des propositions bateau des guides touristiques, et part à l'aventure dans le quartier des chiffonniers près de Montrouge ( autant dire qu'il va au devant de gros ennuis, avec ses vêtements de qualité et ses bagues, comme si vous vous promeniez en affichant ostensiblement des signes de richesse en pleins quartiers nord de Marseille, té). Fasciné par les récits de miséreux rescapés de la Révolution, il ne se doute pas assez vite qu'il est tombé dans un piège, les miséreux en question ayant la spécialité de dépouiller les égarés et de se débarrasser des cadavres en les laissant boulotter par les rats ( c'est ça l'enterrement des rats). Le récit est bien mené et la course poursuite haletante, ça se laisse lire, malgré les répétitions et redondances de la traduction...
- une prophétie de bohémienne: la nouvelle la moins intéressante, je l'ai presque déjà oubliée. Une bohémienne lit l'avenir d'un homme et lui prédit qu'il va tuer sa femme. Mais la prophétie se réalise de manière détournée, qui se veut humoristique. Mais c'est trop prévisible à mon goût. Dispensable donc.
- les sables de Crooken: Un anglais bon teint part en vacance en écosse avec toute sa petite famille, en mettant un point d'honneur à se vêtir en ce qu'il croit être la tenue écossaise typique. Bien sûr, il se ridiculise, tant auprès de sa famille qui évite de s'afficher avec lui, que des locaux qui l'appellent " l'échappé du Musée Tussaud". Une variation sur le thème du dopplegänger se greffe à la critique de la vanité du héros, c'est plutôt drôle, la aussi, c'est plutôt une bonne surprise.
- Le secret de l'or qui croît: l'or qui croît, ce sont les cheveux d'une maîtresse blonde assassinée que son amant a cachée dans un mur de son salon. Des cheveux qui ne cessent de ressortir par les interstices des pierres pour accuser le meurtrier. Pas mauvais, mais ça me fait vraiment trop penser dans l'ensemble au "Coeur révélateur" de Poe dans l'idée. Et bien sûr, là dessus , c'est Poe qui l'emporte.
En fait, je crois comprendre ce qui me gêne un peu: Stoker n'est pas très à l'aise avec les récits courts, et peine a faire concis. Même sur les textes courts, il part trop dans les détails qui pourraient être élagués, car ils ne servent au final pas a grand chose, et laissent un peu sur la faim. Ce que je reprochais déjà à la Dame au Linceul. Ici, les deux histoires les plus accrocheuses sont les plus longues, qui prennent le temps d'installer une ambiance, malsaine pour les rats, et humoristique pour les sables.
Promis la prochaine fois, je tente Dracula, pour voir s'il s'en sort mieux sur la longueur ou si définitivement je me contenterai des adaptations cinéma.
Et voici également une lecture multi-fonction: challenge 2€, challenge de la nouvelle, et première participation au challenge Irlandais, rien que ça!
3/4 |
Ton enthousiasme est délirant sur cet auteur...Tu laisses encore le bénéfice du doute, c'est bien, j'attends de voir ce qu'il en est pour Dracula ;-)
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