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lundi 14 juillet 2014

Les opéras de L'espace - Laurent Genefort

14 Juillet! cocorico, c'est le moment de la LC "science-fiction" à la française. Et pour l'occasion j'ai choisi un auteur que je n'avais jamais lu ( en fait, à la base, je comptais l'intégrer au challenge des Mots et des notes.. et je n'ai pas eu le temps avant la date butoir)

Donc, un space opera qui prend le concept au pied de la lettre et parle de conquête spatiale, et d'opéra. Publié en 1999 à l'origine chez Fleuve noir, et réédité chez folio SF, cette année en format poche.

Quelque part, dans le système planétaire nommé "la rosace" . Axelkhan a un gros problème. Non pas Axel Khan le célèbre généticien, mais Axelkhan, en un seul mot, le plus célèbre chanteur lyrique de la galaxie. Dans un très lointain futur, les humains ont réussi a conquérir l'espace, et Axelkhan est au faite de sa carrière, donnant des concerts un peu partout, célèbre et adulé, menant une vie luxueuse, multipliant les conquêtes qui ne résistent ni au charme de sa voix, ni surtout à celui de son compte en banque bien garni. Car pour ce qui est de son charme personnel... l'homme est plutôt quelconque, pas très beau, grassouillet et surtout doté d'un caractère épouvantable allié a un égo surdimensionné.
Or donc, il a un gros, un très gros problème: sa voix est en train de s'étioler. Car cette voix si parfaite n'est pas seulement due à la nature, mais en grande à des bioprocesseurs connectés à son système nerveux qui lui ont été posés par les Yuweh. Or ces implants sont tombés en panne. Les Yuweh sont un peuple extra terrestre très mystérieux, qui ne traite qu'avec qui ils veulent, quand ils veulent, et sont impossibles à localiser. Ils ont la particularité d'être connectés entre eux par télépathie, de fait que lorsque l'un d'entre eux acquiert une connaissance, tous, tels des terminaux, peuvent en bénéficier. Il lui suffirait donc de trouver UN yuweh, n'importe lequel, pour lui demander de les réparer et retrouver sa voix, son statut social, ses amis , sa vie ( car bien sur, du jour au lendemain, le vent à tourné et le voilà la risée de toute la Rosace).
Or il semble bien qu'il y en ai un, pas très loin, dans un ensemble nommé "les bulbes griffith", sorte de système planétaire totalement délirant: les bulbes sont un monde-artefact géant d'un millier de kilomètre de long, composé de bulbes creux, à l'intérieur desquels des colonies se sont établies, vivant en quasi autarcie, ayant très peu de contacts avec le reste du cosmos.
Ni une ni deux, axelkhan qui n'avait pas voulu réduire son train de vie, se voit contraint de rassembler les maigres ressources qu'il n'a pas englouties et de prendre un aller simple pour les bulbes à la recherche du fameux yuweh.

Ce qu'il découvre dans cette grappe de raisin géante ( les bulbes communiquent entre eux par des embouchures, et contiennent une atmosphère respirable. qui les a créés? ça reste un mystère) va vite obliger l'orgueilleux, le vaniteux Axelkhan à revoir tous ses standards et a découvrir lui- même ce qu'il est vraiment ( et déjà, à faire avec son poids! car là, pas de correcteur de gravité pour "alléger" ce lourdaud, à tous les sens du terme) Dans les bulbes, on survit, on produit le strict nécessaire à la survie, entre élevage de yacks et production de lichen comestible, la vie y est rude, à la merci des allostéries ( une catastrophe naturelle propre à cet environnement). Et évidemment le Yuweh est supposé se trouver dans l'endroit le plus inaccessible des bulbes. Axelkhan entreprend donc un voyage à la folle vitesse de quelques 4 ou 5 kilomètres/ heure, en nacelle, car le seul moyen de transport de ce monde, c'est la nacelle, une sorte de mélange entre funiculaire et téléphérique, de station en station.

Mais très vite Axelkhan va se rendre compte que ce monde uniquement axé vers la survie manque d'une chose essentielle: des loisirs. Et l'idée géniale lui vient en rencontrant ici et là des laissés pour compte: créer une troupe de théâtre itinérante, qui lui permettra de se faire accepter dans ce nouvel environnement, et de gagner l'argent nécessaire à la poursuite de sa quête. et , dans un monde où toute différence est mal vue, les éclopés ou les marginaux qui veulent rejoindre la troupe ne manquent pas: Tick, un aphasique qui ne sait dire que tick tick,Woo le nain équilibriste, puis Moklin l'ancien voleur, Gloria, ex-prostituée, Lisiane: une femme qui a préféré une vie d'errance au "service Maternel obligatoire" en vigueur sur sa station, Enzyme, un homme qui souffre d'une empathie tellement exacerbée qu'il souffre physiquement de voir quelqu'un souffrir près de lui, Keziah, un mutant, mi-homme mi-poisson doué d'un intellect hors du commun, mais cloué dans un aquarium.. et tant d'autres..

La majeure partie du roman raconte en fait l'arrivée du théâtre dans un monde qui n'y est absolument pas préparé, et voit le handicap comme un mauvais présage. C'est truculent, et souvent assez drôle, en tout cas prenant, car la SF laisse volontiers place à un roman d'aventure, digne de la conquête de l'ouest. Ou de la troupe itinérante de Molière, qui fait avec les moyens du bord, adapte les textes au jour le jour. On nous raconte la création artistique en direct, à bricoler les mains dans le camboui - et ça n'est pas qu'une image!

La troupe d'éclopés d'Axelkhan est drôle, touchante,sympathique, et même ce casse-pied antipathique s'humanise au contact des laissés-pour-compte. Va-t-il poursuivre sa quête, va-t-il laisser tomber en se rendant compte que dans le fond cette vie d'aventure l'amuse plus que son ancienne vie de luxe. Hé bien, franchement, j'ai eu la sensation que toute fin de la plus dramatique à la plus optimiste était possible.ce n'est pas le genre de livre dont la fin se devine aisément dès les premiers chapitres. en tout cas j'ai été agréablement surprise, par l'imagination de l'auteur, son talent à ne pas se contenter du plus évident, mais à aller chercher hors des sentiers battus. Voilà, j'ai eu la sensation que ça n'était qu'une fin possible, et qu'à tout moment le récit aurait pu obliquer sur quelque chose de très différent. Et ça j'aime beaucoup!!

Une très jolie découverte,et de ce que j'ai pu lire sur le web, son côté "roman d'aventure" a plus même a des novices en SF, pour peu qu'on arrive à passer le cap des premiers chapitres, jusqu'à l'arrivée du héros dans les bulbes. en fait, on commence façon space opera, conquête de l'espace t tout le barda, pour continuer en planet opera ( où les bulbes et leurs particularités vont être étudiés et envisagés dans le détail)

Et vous savez quoi, j'atends avec impatience que des gens doués en dessin tombent sur ce livre et fassent des fanarts des bulbes je suis curieuse de voir ça (comme ils sont "striés" je vois ça comme un réseau de graines de coriandre géantes plus ou moins translucides reliées entre elles.)
LC "SF française"
entre le système planétaire de la Rosace et les Bulbes..
idée 62: un groupe d'au moins 2 objets similaires: 4 planètes, 4 pics, 2 rideaux

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