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lundi 14 octobre 2013

L'étrange histoire de Peter Schlemihl - adalbert Von Chamisso

Première lecture de ce mois halloweenesque,  et lecture novellas  (un roman court de 80  pages), l'étrange histoire de P. S ( sous titrée l'homme qui a vendu son ombre) est une variation humoristique savoureuse sur le thème du pacte diabolique, un grand classique de la littérature allemande - chez Goethe, Faust vendait son âme, chez Hoffman, un homme vendait son reflet.. et chez Chamisso, le héros commet la gaffe de vendre son ombre.

Ecrite en allemand par un botaniste français émigré en Allemagne, ce qui est déjà atypique, le récit ne se prend vraiment pas au sérieux. je l'avais découvert en fac en VO, je l'avais lu par la suite en version bilingue mais je ne l'ai pas retrouvé, je l'ai donc téléchargé en E-book, pour lire dans l'avion. C'est ici que ça se trouve.
L'argument est classique: P. S. ( oui j'ai la flemme de réécrire son nom à coucher dehors à chaque fois!), un homme pauvre, rencontre par hasard lors d'une fête un étrange petit  bonhomme en gris qui est capable de tirer n'importe quoi ( un tapis persan, une tente avec tous ses accessoires, une carriole avec tous ses chevaux) de ses poches, sans que cela semble étonner quiconque. a l'issue de la fête, il se voit proposer un étrange marché: l'inconnu lui offre la bourse de fortunatus, une bourse d'argent inépuisable, en échange de son ombre. Il reviendra un an plus tard pour renégocier le marché. N'importe qui , sain d'esprit, se dirait qu'il y a  un problème, mais voilà, Peter est dans la dèche, et naturellement cupide, il se dit qu'il fait là un marché très avantageux: des sous à voloté contre quelque chose d'aussi immatériel et sans intérêt qu'une ombre.
erreur fatale, car ce marché complique singulièrement sa vie: tout le monde se rend compte que quelque chose cloche, et le voilà obligé de justifier auprès des badauds médusés la perte de son nombre ( avec des arguments aussi farfelus que : "l'hiver dernier il a fait très froid, elle a gelé et ne n'ai pas pu la décoller", "j'ai été malade, j'ai perdu mes cheveux, mes ongles et mon ombre, les cheveux et les ongles ont repoussé, mais l'ombre prend son temps", ou encore " un lourdaud a marché dessus et y a fait un trou, je l'ai amenée à repriser mais elle n'est pas encore réparée"), enfin, sa vie devient très compliquée, la vie sentimentale encore plus ( quelle femme sensée accepterait de sortir avec un homme dépourvu d'ombre, il doit être sacrément négligent pour l'avoir ainsi égarée!).

Lorsque l'homme en gris revient un an plus tard, Peter se voit proposer un marché encore plus désavantageux: l'inconnu ne veut pas reprendre la bourse, mais accepte de lui céder à nouveau son ombre contre un petit contrat .. à prendre où à laisser. Le genre de contrat où il faut signer de son sang la vente de son âme... Peter refuse, et commence donc une vie d'errance, sans ombre, mais finit par se trouver un but dans la vie: la science et l'exploration, loin de tous.

Evidemment, c'est un conte moral: l'argent, les femmes, le pouvoir, tout ça ne vaut rien si c'est au prix de son intégrité. Mais j'ai beaucoup aimé ce conte fantastique pour son humour, d'autant qu'il fait intervenir plein de références folkloriques ou littéraires: Faust en premier lieu, la légende du juif errant, tout un tas d'objets magique: la bourses de fortunatus, mais aussi, les bottes de sept lieues, le nid d'invisibilité ( on le porte sur la tête et on devient invisible.. hormis l'ombre justement), ancêtre direct de la cape d'invisibilité d'Harry Potter.

A voir aussi: quelques illustrations que j'aime beaucoup; apparemment pour une BD, j' adore, ça m'évoque énormément l'expressionnisme allemand au cinéma, c'est tout à fait  dans l'idée du Cabinet du Dr Caligari, j'adhère totalement

13/24: un roman de 80 pages
un conte plein d'objets magiques folkloriques.. et un contrat diabolique
auteur français mais qui écrit en allemand
Ecrit en 1814
un classique de la littérature fantastique allemande, un pacte avec le diable

9 commentaires:

  1. J'aime également beaucoup ce conte ! Tu m'as donné envie de le relire :-)

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  2. J'avoue que ça a l'air intéressant mais moi et les classiques c'est un peu compliqué alors j'hésite à noter!

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    1. dans ce cas, tu peux tenter celui là, il est très court

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  3. Je l'ai lu il y a longtemps (j'ai eu un hiver romantisme allemand où j'en ai dévoré pas mal), je sais que j'ai aimé, mais je me rends compte en parcourant ton billet que j'ai oublié l'essentiel. Du coup tu me donnes envie de le relire...

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  4. Je suis un peu sur la même thématique avec le mythe de la fontaine de jouvence et un brin de sorcellerie... je ne connais pas du tout mais la littérature germanique est très riche en termes de classiques fantastiques... je note :)

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    1. oui j'aime beaucoup le fantastique allemand/ germanique. Je suis en train de m'attaquer au tome 1 des contes d'ETA Hoffman, et j'ai aussi le Golem en attente.
      Il y a quand même de gros antécédents par là bas, avec la mythologie germanique/ nordique, dont la fontaine de jouvence est un élément ( au pied de l'arbre monde yggdrasil, si je ne me trompe pas, gardé par les nornes). J'adore ces mythes :)

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  5. Dommage qu'il ne soit pas facile à trouver car il fait partie des grands classiques de la littérature fantastique.... J'espère que j'aurai l'occasion de le lire... Je ne savais pas que c'était très décalé, il y a peut-être une influence de E.T.A. Hoffmann ?

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    1. le voici, en PDF ( c'est la version que j'ai lue, en convertissant le PDF en Epub j'ai pu le mettre sur la tablette)
      Pour Hoffmann et Chamisso, les deux sont contemporains, je pense qu'ils ont du s'influencer l'un et l'autre. Ceci dit Schlemihl date de 1813 et les aventures de la saint sylvestre ( qui contient l'histoire de l'homme qui a vendu son reflet au diable) date de 1815. Léger avantage à Chamisso, qui a pillé Goethe deux ans plus tôt que Hoffmann :)

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  6. le lien du pdf:
    http://www.ebooksgratuits.com/pdf/chamisso_peter_schlemihl.pdf

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