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mardi 4 janvier 2011

L'éternel mari - Feodor Dostoievski

Première ( et surement seule) lecture de la semaine russe, un petit Dostoievski de 155 pages seulement. J'hésitais un peu, j'avais beaucoup aimé Crime et Châtiment du temps de la fac, je le relirais même volontiers, j'avais moins accroché à l'Idiot, quand au Joueur, je n'en ai pas le moindre souvenir, je sais que je l'ai lu, mais impossible de me rappeler ce que j'en avais pensé!

Quatrième essai , donc avec l'Eternel Mari. Et c'est une lecture concluante.
L'affrontement psychologique entre Veltchaninov, séducteur vieillissant ( 39 ans, enfin, bon), en pleine crise de la quarantaine, hypocondriaque et d'humeur maussade, et Pavel Pavlovitch Troussotsky, veuf inconsolable et alcoolique d'une femme qui le cocufiait sans états d'âme ne manque pas d'intérêt. Veltchaninov, n'est pas le minable que l'on imaginait à la base, juste un type un peu paumé, harcelé par le mari d'une ancienne liaison, et qui découvre une petite fille de huit ans martyrisée par son "papa" depuis la mort de sa mère, et qui pourrait bien être sa fille... ou celle d'un autre amant de passage de la femme infidèle, dont le fantôme ne cesse de planer sur les survivants. Mais la petite que Velchaninov a prise sous son aile pour la soustraire à son tortionnaire de père ne tarde pas à mourir à son tour. A partir de ce moment, le récit prend un tour totalement différent: Troussostsky s'avère être non seulement un minable alcoolique, mais aussi un pervers, qui prend plaisir à essayer d'humilier Veltchaninov avec lequel il a une relation très ambigüe: il le déteste et le tient pour responsable de sa déchéance, mais en même temps l'adule, le vénère et va même jusqu'à lui faire une déclaration d'amour des plus étranges - et avinées!. En fait Veltchaninov est probablement la seule personne qu'il aie jamais aimé, sa femme défunte  ou la fille de 15 ans qu'il s'est mis en tête d'épouser à plus de 50 ans ne sont que des décorations, parce qu'il faut bien en avoir une. Il restera toujours un "éternel mari", un pleutre, un second rôle, méprisant les femmes car il ne peut exister qu'en tant que "mari de..."et méprisé par elles, aigri, et cocu par vocation. Ce que le dernier chapitre, qui aurait aussi bien pu être le premier, conclut avec un cynisme réjouissant.La société Russe va a vau l'eau, la nouvelle épouse s'affiche avec un jeunot, Pavel joue toujours les aveugles, enlisé qu'il est dans son rôle de minable. Rien de bien reluisant n'est-ce pas?

Et pourtant c'est bien écrit ( pas toujours bien traduit cependant, beaucoup de redondances), les scènes à la campagne ou Pavel est la risée de la société entière sont particulièrement cruelles, mais impossible de le prendre en pitié, tant il est benêt. A côté Veltchaninov, malgré ses défauts et son hypocondrie ne peut passer que pour sympathique, victime qu'il est d'un "bourreau" plus pathétique que vraiment dangereux, et pour lequel dans le fond, il ne peut avoir que compassion.

Bref, une bonne lecture, et ho!! surprise, c'est un librio à 10F, donc, qui rentre aussi dans le cadre du

1 commentaire:

  1. Lorsque l'on évoque Dostoïevski, l'on pense immédiatement à la douleur psychologique de Raskolnikov, si merveilleusement et subtilement décrite, dans "Crimes et Châtiment".

    Avec "L'éternel Mari", nous découvrons une œuvre certes moins connue de l'auteur, mais à mon sens tout aussi riche et captivante : Autour des personnages clefs que sont le Mari, l'épouse, l'amant et la pseudo-fille, prend vie une déroutante allégorie, où l'indifférence se mêle à une fascination aussi troublante que vengeresse. Un ouvrage remarquable et sublimement écrit.

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