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lundi 21 janvier 2019

La salle n°6 et autres histoires de fous - Anton Tchékhov

Allez, cette année pour l'hiver en Russie, je retrouve l'un des auteurs les plus célèbres.

Ma première lecture ne m'avait pas laissé une forte impression, mais j'ai fait meilleure pioche avec ce petit recueil de 3 nouvelles sur le sujet de la folie.

Youpi, deuxième lecture russe...

La salle n°6: dans un hôpital vétuste où règne la gabegie la plus totale , la salle n°6 loin de tout et encore plus délabrée que le reste abrite les fous. Et de fait, on y colle comme aux oubliettes tous ceux qu'on ne sait pas, ne veut pas soigner:ils sont 5: un simple d'esprit indigent qui n'est pas dangereux, un paralytique, un paysan complètement amorphe, un type réellement dans un autre monde, et Ivan Dmitrich, arrivé là par un concours de circonstance.

Ivan est intelligent, jeune et cultivé, mais souffre de crises d'angoisses incontrôlées, suite à une série de coups de malchance. Comptable, sa hantise était de faire une erreur à son travail, d'être arrêté sur une calomnie, ou par erreur et de finir en prison.. un médecin trop pressé de se débarrasser d'un patient problématique a décidé de le coller là.. ce qui est pire que la prison.

Mais un jour le médecin en question, revenu de tout, crevant d'ennui dans la petite ville où il ne trouve pas un interlocuteur sensé et cultivé, à deux doigts de la dépression ( il continue à expédier ses patients au prétexte que " je soigne tant de malades à l'année, ils retombent malades, ils reviennent, ça n'en finit pas, ça ne sert à rien. Et leur sauver la vie ne sert à rien non plus, puisqu'ils vont tout de même finir par mourir") passe par la salle n°6.. et découvre en Ivan "le fou" l'interlocuteur qu'il attendait. Même un potentiel ami.
Sauf que pour la hiérarchie, un médecin qui copine avec un malade mental est suspect lui aussi.. et mériterai bien également d'avoir une place réservée comme patient, surtout si son subalterne vise son poste.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, qui épingle à la fois le marasme de la Russie campagnarde à la fin du XIX siècle, désert médical où les gens compétents manquent cruellement, mais où les arnaqueurs pullulent à tous les niveaux, mais aussi la société, qui en prend pour son grade et c'est jouissif (car en effet, Ivan est peut être même le type le plus sensé, voire le seul type sensé de sa région.. et c'est lui qui est enfermé)

La mort d'un fonctionnaire: une très courte nouvelle, ou le héros se nomme presque pareil que le précédent: Ivan Dmitriévitch, fonctionnaire, éternue par mégarde sur son voisin au théâtre. Ce qui n'était qu'un banal incident qui aurait du être réglé en moins de 5 minutes d'excuses prend des proportions ahurissantes: "est-ce que le type a bien compris , est-ce qu'il m'en veut, je suis sur qu'il m'en veut... " et donc Ivan va insister, s'excuser, se ré-excuser, ne pas croire que l'incident est réglé, revenir à la charge pour s'excuser, ce qui agace évidemment l'autre gars qui avait déjà classé la chose.
Des excuses, c'est bien,  c'est normal, c'est poli, trop d'excuses ça devient pénible et ça tape sur le système de n'importe qui.
Bon, une nouvelle mineure, et peu intéressante, en fait.

Un homme dans un étui: deux copains devisent des gens qui ont peur de tout: il y a la femme du maire, tellement inquiète d'être vue qu'elle ne sort qu'à la nuit tombée. Mais pire que ça, l'un des deux avait un collègue de travail, Monsieur Bélikov surnommé "l'homme dans un étui", qui ne sortait jamais, même en plein soleil sans parapluie, chaussures en caoutchouc, col relevé, chapeau, lunettes de soleil; mais pire, il avait aussi un cerveau formaté pour la crainte et l'inquiétude.
Un tel inquiet chronique qu'il ne voyait toujours que le pire dans tout ce qui aurait pu arriver: " oui, mais si ça se passait mal?" au point de contaminer tout le village, sans rien imposer. Tout le monde finissant par ne plus rien faire de crainte de devoir affronter les sempiternelles remontrances et questions de Bélikov, et par se mettre spontanément aussi "dans un étui".
Bélikov, qui contre toute attente a fini un jour par tomber amoureux d'une femme vive, pétulante, rieuse et insouciante... et ça va évidemment mal se passer!
Une histoire là aussi mineure, mais qui prend un peu plus de temps de se développer, et plutôt drôle. On en connait tous, des psychorigides comme ça, qui voient toujours le verre à moitié vide.

Donc voilà,des trois, je retiens la Salle n°6, plus longue et plus cynique, les autres sont plutôt des compléments plaisants pour atteindre le nombre de pages requis. En tout cas, c'est celle que je conseillerait.
Il me reste maintenant à découvrir le théâtre de Tchékhov, ce que je n'ai pas encore fait, et pour lequel il est surtout célèbre.

Bon pour le moment j'en reste encore aux traductions..mais j'engrange de la culture russe pour la poursuite de mes études, au passage.
3/4.. ouiii je vais pouvoir augmenter mes ambitions


2 commentaires:

  1. Tu m'as donné envie de lire cette nouvelle (la 1ère) ! Et effectivement, je crois qu'on va bientôt te changer de catégorie... ;)

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  2. C'est un régal de te lire!
    Merci pour ta (nouvelle) participation et oui, bientôt la catégorie suivante!!

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