Attention, tome 2, donc je risque de spoiler un peu le 1 ici!
Après avoir brièvement expérimenté par la force des choses la carrière de camionneurs, revoilà nos amis hauts de 10 cms prêts à devenir involontairement terrassiers et à découvrir les engins de chantiers.
Ayant réussi à fuir le Grand Magasin promis à une destruction rapide, quoi qu'en dise le clergé gnome, etles anciennes familles puissantes du temps du Magasin ( qui regrettent déjà le bon vieux temps où ils pouvaient diriger tout le monde sans que personne ne conteste) Masklinn le chasseur et ses camarades ont trouvé refuge dans une ancienne carrière désaffectée. Malgré les ronchonnements des anciens ( mais ronchonner est un constituant essentiel du caractère gnomique, un gnome qui ne ronchonne pas est probablement déjà mort), qui regrettent la vraie nourriture, celle qu'on trouvait au Magasin, emballée , en boite - car quel rapport entre les vraies patates bien propre et calibrés et ces trucs grisatres qu'on trouve dans le sol, et la viande qui vient d'animaux morts n'est pas de la vraie viande. Toute cette nature, c'est décidément pas naturel! - la communauté d'environ 2000 gnomes survit plutôt bien et prospère, surtout les jeunes qui se sont vite faits à l'air libre et au ciel à perte de vue.
6 mois de tranquillité soit l'équivalent de 5 ans humains en vie de gnome, et c'est la catastrophe: la carrière réouvre, quoi que ça veuille dire (elle est déjà bien trop ouverte, il n'y a pas de murs, et trop de ciel, trop de campagne...). et ce que ça veut dire: les humains sont de retour.
Et ce justement pendant que Masklinn est parti avec Gurder et Angalo ( les principaux protagonistes du tome 1) tenter de retrouver Richard Quadragénaire, héritier de la multinationale Arnold, vu dans un journal qui annonçait son départ pour la Floride (en fait un quadragénaire barbu parti s'occuper du nouveau pole communications de la société). Chacun a ses raisons de se lancer dans ce périple: Masklinn s'intéresse de près au satellite de communication, en rapport aux informations délivrées par le Truc, Gurder espère convaincre richard de laisser les gnomes vivre en paix, pourquoi pas au sous sol d'un autre grand magasin, et Angalo par curiosité insatiable de la nouveauté).
Pas le choix pour les casaniers, il va falloir s'organiser et soit s'enfuir, soit se cacher.
Soit lancer l'offensive: les gnomes sont petits rapides et ils l'ont vu dans les illustrations des voyages de Gulliver - ou de Pull-Over, ils ne sont pas encore au point en lecture - un groupe de gnomes organisés peut neutraliser un humain plus grand qu'eux.
Cette fois ce sont donc Grimma, la forte tête qui ne se laisse pas marcher sur les arpions sous le prétexte fallacieux qu'elle est une fille , et Dorcas le mécanicien qui vont se charger de la résistance face à l'ennemi.
On reprend plus ou moins la trame du précédent tome: des gnomes minuscules perdus dans un monde trop grand pour eux, bien trop grand cette fois puisqu'il s'agit de l'extérieur, et la difficulté qu'il y a à cohabiter avec des créatures au mois aussi opiniâtres que vous. Occasion de voir que certains gnomes sont loin d'être les lutins pacifistes des contes de fées, ils ne seraient pas dangereux pris isolément, mais ont de fortes tendances à réagir comme des sauvages en groupe, envisageant volontiers la torture et le meurtre ( toute ressemblance, blablabla..)
Cette fois les personnages secondaires du tome 1 sont mis en avant, tandis que les premiers protagonistes passent au second plan.
Et là, encore on trouve, mine de rien, des références futées- aux films de guerre par exemple, ou à l'inquisition et au fanatisme religieux), et de ci de là au milieu de l'humour, une phrase à l'emporte pièce et une réflexion bien plus profonde que ce qu'on attendait. Sur les choses qui changent et la volonté qu'on a de les voir changer tout en regrettant qu'elles ne restent pas pareilles, l'émancipation féminine, ou la relativité du temps. Grimma, à son tour, voyant pour la première fois un humain de très près, se rend compte que gnomes et humains se ressemblent beaucoup à différentes échelles, et que donc les humains sont probablement beaucoup plus intelligents que ce que les gnomes ne croyaient, que c'est juste un problème de communication du à leur vitesse différente: les gnomes sont trop rapides et les humains ne les voient pas, ne font que constater les effets de leur présence et les attribuent aux rats. Et que s'il existait une autre espèce de gnomes minuscules de la taille d'une fourmi, elle considèrerait elle aussi les gnomes comme grands, lents et balourds par effet d'échelle.
Donc littérature jeunesse, mais qui demande déjà d'avoir un certain âge pour comprendre les références littéraires ( Alice au pays des merveilles, Gulliver sont cités directement, mais je pense qu'il y a aussi un peu de Micromégas là dedans), historiques (l'ascension des classes moyennes et ouvrières et l'abolition des privilèges) ou philosophiques.
Je n'attends plus que de recevoir le tome 3 que j'ai commandé pour compléter cette lecture, hors mois anglais, mais pas grave.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire