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vendredi 14 novembre 2014

8 Victorian Ghost Stories

Des histoires de fantômes, même si j'ai loupé la date officielle de la LC. Comme je n'avais pas grand chose sous la main à mon retour de voyage, j'ai décidé de faire une petite compilation de nouvelles victoriennes pour l'occasion.. trouvées sur ce site:
Victorian ghost Stories

IL y en a 28 en tout, j'en ai sélectionné 8.Pourquoi 8 ? Tout simplement, les 8 disponibles sur le site écrites par des femmes. En effet, j'ai assez peu d'écrivaines sur ce blog, il est temps d'y remédier. En plus je ne connais la plupart que de nom, voire pas du tout, c'était l'occasion ou jamais. Et troisième chose: lire en anglais!

Edith Nesbit ( 1858-1924)
John Charrington's Wedding: à force d'entêtement, le dénommé John Charrington a réussi a conquérir la jolie May Forster, à la grande déception des autres hommes de son village, qui en pincent tous pour la belle. Mais la veille du mariage, le voilà contraint de partir voir un parent mourant. Cependant il l'a juré, il sera là  à temps, dusse-t-il revenir d'entre les morts (oui, avec une phrase pareille dès le début de la nouvelle, on devine déjà ce qui va se passer).
Man size in marble :
Deux jeunes mariés, lui peintre, elle poétesse, viennent d'acquérir un cottage en pleine campagne. un cottage pittoresque, qui intègre les restes d'une ancienne demeure ayant appartenu à des chevaliers cruels et sanguinaires, dont on peut encore voir les gisants dans l'église du village. Or la légende dit que le 31 octobre à 11h00 du soir, les statues s'animent pour revenir sur les lieux où les chevaliers ont vécu, et gare à quiconque croiserait leur route. Monsieur n'y croit pas vraiment mais dans le doute préfère ne pas informer madame, au cas où elle en viendrait à détester la maison. Là aussi, on voit venir la fin avec ses gros sabots, mais les deux nouvelles sont bien écrites, avec un certain humour pas désagréable, et bien menées.

Dinah-Maria Craik (1826-1887)
The last house in C.. Street: Dorothy MacArthur, une adorable vieille dame raconte à un interlocuteur ou une interlocutrice ( psychologiquement, je pense plutôt pour une femme, si je devais traduire en français, il me parait plus probable qu'elle raconte ses secrets à une autre femme), comment à 18 ans, alors qu'elle était en voyage à Londres  avec son père, elle a entendu un fantôme cogner à son volet. Ca n'est pas tellement le fantôme qui est le principal sujet de l'histoire, mais plutôt une réflexion sur les décisions qu'on prend à un moment ou un autre, et qui peuvent changer votre vie: si la mère de Dorothy était restée à Londres, si le fiancé de Dorothy n'avait pas insisté pour qu'elle reste plus longtemps, Si le père de Dorothy avait suivi sa femme.. tout aurait été probablement différent. Mais j'aime beaucoup la philosophie douce amère de la vieille dame: ça ne sert à rien de passer sa vie à se faire des reproches, on ne peut pas revenir sur la décision prise, qui semblait la meilleure à ce moment là, autant s'en accommoder et suivre un autre chemin que celui prévu.." Une nouvelle à la fois triste, mais pleine d'espoir, vraiment mignonne.


Amelia Ann Blanford Edwards (1831-1892)
N.5 branch line : the engineer:
égyptologue et écrivaine de nouvelles fantastiques
Ben et Mat sont deux amis, qui partagent tout depuis leur plus tendre enfance. Ainsi lorsque Ben, issu du famille aisée a pu faire des études, son premier soin a été de donner les mêmes chances à son meilleur ami. Toujours inséparables, les deux ont donc pu monter leur propre entreprise d'ingénierie en chemin de fer, avec tant de succès qu'ils finissent par décrocher un énorme contrat à Gênes et partent ensemble pour l'Italie. Hélas pour eux, leur belle amitié finit tragiquement lorsque les deux, manipulés par une garce ( mais alors une vraie, détestable de bout en bout), en viennent aux mains. Sous le coup de la colère, Ben tue accidentellement Mat.. et n'aura dès lors plus qu'un but dans la vie: retrouver Gianetta et lui faire payer sa traîtrise. Alors oui, on le devine, le fantôme du brave Mat' va se manifester. Mais je ne vous dirai pas comment :p



Voilà, au passage, le tableau dont il est question à un moment dans l'histoire: la femme au miroir du Titien, à qui ressemble Gianetta, la femme par qui tout arrive
Une histoire agréable à lire, un peu de suspense, c'est toujours bon à prendre.

Elizabeth Gaskell (1810-1865)
The old nurse's story
Une vieille nurse raconte aux enfants dont elle s'occupe comment elle a tout d'abord été employée par leur grand-mère , pour s'occuper de leur mère alors toute jeune. A la mort de la grand mère et du grand père à quelques jours de distance, la nurse et la gamine ont du déménager chez des parents éloignés de ceux-ci: une très vieille dame et ses serviteurs presque aussi âgés qu'elle, dans un manoir pittoresque de la campgane anglaise. Et qui dit manoir pittoresque dit: fantômes!
Ben oui..
La vieille dame à l'air si inoffensif semble avoir commis dans sa jeunesse un crime dont le résultat continue à la hanter, au propre comme au figuré.

Je n'ai pas accroché à cette nouvelle. Déjà, on part sur quelque chose qui donne l'impression que l'héroïne va être la petite fille, hors elle ne sert que d'excuse au déménagement de la nurse. La nouvelle fait 11 pages, et la vraie histoire de fantômes n'apparait que dans les deux dernières. Les 9 précédentes ressassent ad nauséaum à quel point la petite fille est mignonne, adorable, un ange, un agneau, mon coeur, ma reine, mon ceci, mon celà , tous les adultes du coin semblent vivre uniquement par elle et pour elle- alors qu'elle est un peu peste quand même. Je déteste ce genre de procédé, censé mettre en avant l'innocence d'un personnage, et qui réussi tout au contraire, à me le rendre insupportable. Et par contrecoup, rendre creux tous les autres personnages, dont on ne sait presque rien. Non, la narration m'a vraiment gâché le potentiel de l'histoire à force de grosses ficelles.

 The crooked branch: 

Le quadragénaire Nathan a épousé Hester, d'âge similaire, qu'il connaissait depuis longtemps mais avait perdue de vue depuis plus de 20 ans. Elle était riche, il n'était que garçon de ferme, et la famille d'Hester a refusé tout net. Mais les temps ont changé. La famile d'Hester est ruinée, elle travaille comme femme de chambre, tandis que Nathan a hérité d'une coquette somme et acheté sa propre ferme. Sans plus de façon, Hester a donc accepté et eu un seul enfant, Benjamin, puis pris sous son aile Bessy, une de ses nombreuses nièces, à la mort de son propre frère. Evidemment, si les parents sont d'une grande banalité, ce n'est pas le cas des cousins qui sont beaux, et évidemment, la solution est toute trouvée: il suffira le temps voulu de les marier, et il n'y aura même pas de problème d'héritage! Sauf que Benjamin, qui a été adulé toute sa jeunesse, va étudier, et vite avoir honte de sa famille de "cul-terreux" (oui, c'est à peut près ce qu'il dit), tout en apprenant à les manipuler pour obtenir de l'argent. Benjamin devenu adulte part à Londres, revient de moins en moins souvent, jusqu'au moment où la famille reçoit un retour de courrier du "Dead letter office" ( simplement, l'équivalent du "parti sans laisser d'adresse). Bessy et la mère comprennent qu'il a déménagé, mais le père est sûr que ça signifie que le destinataire est mort.

Oulà, celle-là n'est pas évidente en VO, les paysan parlent en patois, et il m'a fallu parfois lire des phrases à voix haute pour en saisir le sens ( par exemple, Benjamin part étudier à "Lunnon", comprendre London. Ou ça:"'I misdoubt me I hanna done well by th' lad.I misdoubt me sore.Summat's wrong about him, or folk would na look me wi' such piteous-like een, when they speak on him." Ouaip! j'ai galéré, ce n'est pas peu de le dire.
Ensuite le principal problème de cette nouvelle, outre d'avoir le même défaut que la précédente: 59 pages, mais même à la denrière, on ne voit toujours as où l'auteur veut en venir, après avoir eu l'historique de la vie des paysans et la description des pièces de la maison entre autres. Non, le vrai souci, c'est que ça n'est pas une histoire de fantôme: ça dérive sur une histoire de cambrioleurs, probablement menés par Benjamin, puis sur une scène de procès.. Mais pas plus de fantôme que de beurre en branche (tordue). C'est bien en revanche l'histoire d'un enfant gâté qui tourne mal, donc le sujet cadre bien avec le titre, mais pas le moindre fantôme à l'horizon.
Donc, hors-sujet de la part du site qui l'à mise en ligne sous ce titre.


Mary Elizabeth Braddon (1835-1915)
At Chrighton abbey:
Miss Sarah,u ne trentenaire célibataire et indépendante ( à l'époque victorienne!), d'origine bourgeoise mais désargentée et partie travailler sur le continent,  revient sur les lieux de sa jeunesse à Chrighton Abbey. Là vivent sa cousine, avec son mari et son fils. Et justement le fils est sur le point de se marier, avec une femme de noble famille. Très jolie, mais très froide, distante, du genre langue de vipère. Ca qui ne dérange pas plus que ça la mère, car une malédiction semble planer sur la famille: depuis des siècles, à chaque génération, les héritiers meurent avant leur mariage ou juste après, alors peu importe qui est l'heureuse élue, du moment qu'il se marie et échappe à la malédiction. Or, peu de temps avant le nouvel an, Miss Sarah aperçoit, dans ce qu'elle pense être une cour désaffectée, un équipage entier de chasse à courre, absolument silencieux. Une équipage fantôme, réputé être un funeste présage pour la famille.

Ha, voilà qui remonte le niveau après la déception d'Elisabeth Gaskell. Humour, car Miss Sarah est une sceptique convaincue, qui ne croit pas aux fantômes, mais craint quand même une peu les superstitions, Humour aussi dans la galerie de portraits de bourgeois guindés venus passer le nouvel an dans ce coin perdu, et tirés à 4 épingles en pleine campagne. Et cerise sur le gâteau, DES fantômes, lein de fantômes, comme dans tout bon manoir qui se respecte. Une bonne lecture!



Mrs Henry Wood (1814-1887)
Reality or Delusion?
Dans un petit village du Worstershire, Daniel Ferrar, un régisseur un peu faignant, dont tout le monde se demande bien comment il peut survivre en vendant aléatoirement des poulets sur le marché, est courtisé par deux femmes: Maria, sa fiancée officielle, et Harriet, la " française" ( en fait sa mère seule est française, et comme toutes les françaises, Harriet est une insupportable coquette, humpf). Maria, jalouse, va suivre Daniel qu'elle soupçonne d'infidélité et découvre son secret: il nourrit ses poulet gratuitement en volant du grain a ses patrons. Daniel, mortifié, disparaît de honte. Alors qu'il est introuvable, et probablement loin, Maria jure pourtant l'avoir vu roder près de la grange où elle l'a découvert en train de piller les réserves. Illusion ou réalité?

Curieuse histoire de fantôme, qui parle de tout.. sauf de fantômes, et refuse de trancher nettement entre l'illusion et la réalité. Ca n'est pas inintéressant, mais pas franchement passionnant non plus. Pourtant j'ai apprécié le cadre paysan et, si la rivalité entre les deux femmes est sans intérêt, j'aime bien le fait que le vol soit au centre de l'intrigue.

Ah, un point de vue linguistique: Dans cette nouvelle, il y a une manière très spéciale d'exprimer les chiffres , par exemple "  but one might count the houses in it, little and great, and not find four-and-twenty", là ou on dirait " twenty four". Ce n'était pas le cas dans les autres de la même époque. C'est étonnant, j'ai vérifié, l'auteur n'est pas d'origine allemande ( on dirait en allemand"vier und zwanzig"), mais à d'autre endroits aussi, sa syntaxe des chiffres est allemande. Archaïsme? volonté de retranscrire un langage rural? si quelqu'un peut éclairer ma lanterne..

que des anglaises!
que du fantastique victorien!


spéciale " fantômes"
des mystères tous britanniques...

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