Et pour commencer les lectures martiennes, voici les martiens, côté pile, dans un récit d'invasion humoristique.
En ce mois de .. mars 1964, Luke Devereaux, auteur de Science fiction en pleine crise de la page blanche, tente de trouver l'inspiration dans une retraite solitaire - et légèrement alcoolisée. Alors qu'il tient le début d'une idée, " et si les martiens...." , on frappe à la porte de son repaire au fin fond du désert. Un martien. Car oui, ça y est les martiens arrivent, et l'humanité s'attendait à une attaque violente, ou une visite pacifique, à des créatures munies d'antennes, de tentacules, ou que sais-je. A n'importe quoi, sauf à ça: les martiens sont REELLEMENT de petits hommes verts de 60 à 90 cms de haut, d'aspect à peu près humanoïde. Ce que personne en revanche n'aurais imaginé (et c'est pire qu'une attaque en règle), c'est que les martiens sont d'abominables emmerdeurs, pas dangereux, mais grossiers, envahissants moqueurs et n'aimant rien tant que venir mettre la zizanie partout où ils passent, ou plutôt , partout où ils couiment ( le couimage étant leur spécialité, une sorte de téléportation, mais en mieux). Avec une prédilection pour apparaître aux endroits les plus inattendus et dans les pires circonstances. Et il n'y en pas pas un, ni même cent ou mille: ils sont un milliard, apparus d'un seul coup sur une terre peuplée de 3 milliards d'humains ( ce qui exclue d'emblée le résultat d'une gueule de bois monstrueuse de Luke), et venus semble-t-il dans le seul et unique but de semer un maximum de pagaille. Et la cerise sur le gâteau: ont peut les voir et les entendre, mais ils sont intangibles, et donc impossible de les flinguer, les brûler, les noyer, les exterminer... L'humanité va passer les pires moments de son histoire, envahie par des martiens pas dangereux en eux-même, mais qui adorent provoquer bagarres, accidents, crise de nerfs, suicides, folie...Et comme ils peuvent voir à travers les murs ou de déplacer à volonté, leur loisir favori est d'espionner les secrets, des petits ( et rapporter aux cocus les infidélités de leur conjoint) aux gros ( et dévoiler aux nations ennemies les plans ultra secrets du bloc d'en face). Le chômage monte en flêche, les martiens aiment aussi mettre le souk dans l'industrie du spectacle, et la paralysie gagne au final les autres corps de métiers, seuls les psychiatres pourraient faire fortune, si les martiens ne les conduisaient pas eux-aussi à la crise de nerfs.
Ce livre date de 1955, et sous des dehors de grosse farce, avec un héros qui a tendance à abuser de la bouteille, et des martiens indiscrets, il est teinté d'humour absurde et volontiers noir, au sujet de l'industrie du spectacle, de la politique, de la guerre ( le sous texte antimilitariste ne saute pas aux yeux, mais il est bien là, moins net que dans "lune de miel en enfer", mais l'idée est la même: devant une menace commune, à quoi bon faire la guerre. Et le titre, mot pour mot traduit de l'original, référence claire à US go Home). Et bien sur les charlatans de tout poil, psychiatres, prédicateurs, fanas de new-age, crédules de tous âges et tous pays en prennent pour leur grade.
Donc pas de la SF pure et dure, mais une farce énorme (et parfois macabre) que j'ai pris plaisir à relire. Après on retrouve sur l'échelle d'un roman, le format favori de Brown qu'est la nouvelle, avec des histoires enchâssées les unes dans les autres, des personnages qu'on va suivre l'espace de quelques lignes jusqu'à une chute burlesque. donc pour ceux qui ne connaissent pas et qui s'attendent à une méga scénario béton ultra complexe, non. Il s'agit plutôt de saynètes mises bout à bout, avec quelques personnages récurrents comme liant, mais qu'est-ce que c'est drôle de voir l'humanité perdre les pédales face à des humanoïdes qui appellent tous les hommes "Toto", toutes les femmes " Chouquette" ( car les noms, ça ne sert à rien!) et répondent systématiquement à toutes les questions " c'est pas tes oignons!"
Et puis il fait ouvertement référence à La guerre des mondes, qui devrait être lu et chroniqué très bientôt!
idée n°1: 1. une chaussure. (j’accepte les bottes et autres chaussures spéciales comme bowling etc). |
S'il y a de l'humour et des martiens, je note!
RépondreSupprimerJe le note aussi, ça à l'air d'un bon cocktail : humour et martiens ;)
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