Cette BD me tentait depuis un moment, d'autant qu'à l'automne dernier, j'ai eu l'occasion de voir le dessin animé qui en a été adapté ( pas dans les meilleures conditions: sur l'écran au format carte postale d'un avion, car il faisait partie de la liste des films disponibles). Une bonne surprise, mais j'étais frustrée de ne pas avoir les clefs du savoureux français de Côte-d'Ivoire. Et voilà que la BD sort chez Folio en petit format, quelle riche idée!
1978 à Abidjan. On va suivre le quotidien d'une poignée d'habitants du quartier populaire de Yopougon, dit "Yop city". Aya l'héroïne, lycéenne sérieuse et appliquée, espère pouvoir poursuivre des études en médecine, bien que son père lui serine régulièrement que "les études, c'est pour les garçons". Elle préfère donc passer son temps à réviser, plutôt que d'aller faire la fête au maquis ( une sorte de café-restaurant-dancing de plein air) avec ses copines Adjoua et Bintou, deux gazeuses invétérées ( des fêtardes, donc..). Mais Aya ne veut pas finir en "série C" comme les autres filles: coiffure, couture et chasse au mari, très peu pour elle!
Au fil des pages, on fait connaissance du petit monde bigarré d'Aya: son père Ignace, cadre dans la plus grand fabrique de bière de la ville, fier comme un coq de sa position sociale.. mais qui se fait tout petit devant le grand patron monsieur Sissoko. Monsieur Sissoko, justement, avec sa femme Simone, d'insupportables parvenus qui regardent tout le monde et surtout les habitant de Yopougon de haut, tandis que leur fils Moussa, dragueur très peu convainquant, passe sont temps à aller s'y encanailler. Et il y a aussi Mamadou, le séducteur des maquis, Hervé, le cousin campagnard un peu balourd de Bintou, qui finit quand même par trouver sa vocation grâce aux conseils d'Aya. Félicité, la femme de ménage pas très dégourdiedeEt toute la foule des Tontons et Tanties (surnom de tout adulte, connu ou inconnu) du quartier... Bref, une BD bien sympathique, et très musicale, car on passe son temps à aller se secouer le tassaba (popotin) au son d'Ottawan, de François Lougah.. avant éventuellement de se donner rendez vous à "l'hôtel des mille étoiles".
et comme c'est toujours plus sympa d'avoir l'ambiance sonore, j'ai trouvé la chanson de François Lougah sur laquelle dansent Bintou et Adjoua au début du tome 1
François Lougah - Contraste
et bien plus connue: Ottawan - D.I.S.C.O
Et celle qu'Ignace écoute dans sa voiture (tome 1), j'aime beaucoup!
Daouda- Mon coeur balance
Et pour finir, celle qui résonne à l'élection de Miss Yopougon dans le tome 2 (là je danse sur ma chaise, alors que c'est une chanson qui parle d'exil!)
Maitre Gazonga - Les jaloux saboteurs
Bonne découverte pour moi qui ne connaissais pas du tout la musique francophone africaine...
A noter que le dessin animé finissait de manière ouverte, car il correspond exactement à ces deux tomes, et la BD en compte six. L'édition en format A5 ne porte pas préjudice, car il s'agit d'un graphisme assez épuré, sans décors fourmillants, je vois que le tome 3 est prévu dans ce format pour avril prochain, super!
. Et j'ai particulièrement apprécié les bonus ivoiriens de fins de tomes: le lexique des expressions locales, la recette de la sauce d'arachide ou du poulet kédjénou, la manière de nouer un pagne pour porter un enfant dans son dos ou encore le secret du roulement de tassaba...
sujet ivoirien, scénariste ivoirienne.. |
la musique n'est pas le sujet de la BD, mais elle est très souvent présente |
idée 79: une place. |
J'adore Aya, j'ai dévoré les 6 tomes, c'est vraiment une série géniale
RépondreSupprimerJ'ai le tome 1 quelque part, pas encore lu... je vais le faire remonter d'un cran !
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