Une lecture un peu bousculée par les diverses activités déjà planifiées, mais tout de même, finie en un peu plus de 2h30 mis bout à bout, ce qui est un exploit pour une lectrice aussi lente que moi. J'envie ceux qui arrivent à lire rapidement, et des heures d'affilée, j'ai besoin de couper régulièrement mes plages lectures par des "récrés", en quelque sorte.
- La belle et la bête: le plus connu, mais j'ai été agréablement surprise par le côté héroïne battante de la Belle, loin des clichés habituels de la fifille habituelle des contes, qui attend qu'on vienne l'aider au moindre problème et se lamente sur son sort. Non, la belle sait ce qu'elle veut ( sauver son père d'une mort certaine) et aussi, ho miracle, sait se servir de son cerveau : lorsqu'elle voit qu'on lui a préparé une chambre avec de la lecture et des distractions et qu'elle en déduit " on ne veut pas que je m'ennuie, donc je ne vais pas être mangée, en tout cas pas dans l'immédiat" Ouiiiiiii!!! enfin, un conte qui valorise l'éducation des filles, et le fait de ne pas juger les gens sur leur apparence, mais sur leurs qualités, et moins mièvre que ses adaptations.
- Aurore et Aimée: l'histoire de deux soeurs: Aurore 16 ans et Aimée 12 ans. Toutes les deux sont les files d'une reine très vaniteuse qui décide un jour de se débarrasser de son aînée, cash! Car si on veut mentir sur son âge, c'est plus difficile avec une fille de 16 ans. Elle garde donc seulement Aimée, prétendant qu'elle n'a que 10 ans, et qu'elle l'a eu très jeune. J'ai toujours pensé que les vrais monstres dans les contes, ce sont les gens de la famille. Les deux soeurs étaient aussi dissipées et écervelées que leur mère, mais Aurore, perdue, est recueillie par une femme du peuple qui lui apprend à travailler, à lire (les parents riches sont des monstres, et les bergers et bergères sont cultivés, oui c'est un concept!), bref à s'occuper. Et aussi, à arrêter de se plaindre, car les malheurs peuvent parfois tourner à notre avantage. Elle devient donc travailleuse et intelligente, en plus d'être jolie - car les filles des contes sont toujours jolies - et tape dans l'oeil de monsieur Ingénu (ces noms, tout de même!), frère du roi local, qui décide de l'épouser, bien qu'entre temps elle se soit égratigné la figure et soit tout enflée, car " on s'accoutume au visage d'une laide, mais on ne s'accoutume pas à un mauvais caractère" (oui, triple oui, sauf qu'évidemment, il prend peu de risques, puisqu'elle va dégonfler!). Et à chaque fois qu'il lui arrive quelque chose de désagréable, elle voit la prédiction de la bergère se réaliser: un petit malheur lui évite une grosse guigne. Là, on est plutôt sur la leçon de morale aux gens qui ne cessent de se plaindre, c'est un peu moins intéressant que la Belle, mais il y a toujours un petit côté vachard pas déplaisant.
- Belote et Laideronette: qu'est-ce que je disais sur les noms à la con.? sur les parents cruels? Belote ( et rebelote! il fallait que je le dise) et Laideronette sont jumelles, mais l'une est jolie, l'autre est moche. La laide comprend vite qu'elle ne pourra pas jouer sur ses atouts physiques et s'instruit, devient érudite, une autre manière de briller en société, quand Belote vit sur ses acquis.
Evidemment, Belote épouse un roi qui la courtise uniquement pour son physique, et Laideronette épouse son premier ministre, qui voit en elle un allié de choix, un conseiller avisé. Et bien sûr, rapidement, le roi se lasse de son épouse jolie mais sans conversation, pour passer du temps avec sa belle soeur, si spirituelle qu'on en oublie sa laideur. Mais Laideronette n'est pas rosse et donne un bon tuyau à sa soeur: pour reconquérir son mari, elle va devoir se bouger, laisser tomber les franfreluches et se cultiver.
Enfin une héroïne moche! Enfin! Et en plus, un autre conte qui met en avant la nécessité de l'instruction des femmes, plus encore que dans la Belle. J'aime énormément!
- Les 3 souhaits: des paysans pauvres se voient offrir 3 souhaits par une fée. Il va falloir faire attention à ne pas les gâcher bêtement. Sauf que les fées sont quand même assez farceuses dans ce domaine. Un conte plus classique, que j'ai déjà vu ailleurs, il doit exister dans à peu près toutes les cultures.
- Le pêcheur et le voyageur: un pêcheur qui rêve d'aller voir la ville héberge un voyageur. Le voyageur est un riche marchand, jamais satisfait de son sort, à qui un sage a dit " marche pendant 3 jours, et tu verras un homme dont la folie te guérira de ton ambition". Le pêcheur, bien qu'heureux dans sa pauvreté, décide aussi de faire le voyage. Les deux se revoient quelques temps après: le pêcheur est devenu malheureux et honteux de sa pauvreté: aussi lorsqu'un ange lui accorde 3 voeux, il ne songe plus qu'à la richesse, bien déraisonnable, et coule avec sa nouvelle barque décorée de pierreries. Le voyageur ambitieux aura donc bien rencontré le fou. Là aussi un côté plus classique sur l'ambition, l'avidité, tout ça.
- Joliette: Joliette ( comme le port à Marseille, voilà, ça aussi, c'est fait!) est la fille d'un roi, à qui les fées ont fait toutes sortes de présents: la beauté, le talent, la santé... mais personne n'a pensé à la pourvoir d'un bon caractère. La reine des fées essaye de corriger ça en la rendant muette jusqu'à 20 ans. Hélàs, le tort est fait: Joliette sera une impénitente cancanière, dont personne ne se méfie, puisqu'elle ne peut rapporter. Sauf... qu'elle sait écrire, et note tout ce qu'elle entend. Quitte à broder et en en rajouter. Aussi, lorsqu'à 20 ans la fée vient la voir pour lui rendre la parole, elle lui montre également le tort que ses rapports a causé à tout le monde. Mais, même si elle promet de s'amender, le pli est pris, et, même en déménageant là où personne ne la connaît, elle recommence à rapporter des on-dit.. et ça finira mal pour elle! Youhou!!! un conte qui finit mal!!!une héroïne prise à son propre filet!!!
- la curiosité: deux personnes qui débattent d'Adam et Eve ( à qui la faute? à Eve qui a voulu le fruit interdit, ou à Adam, par complicité?) se voient offrir un repas par le roi, qui les a entendu. Sauf un plat, posé sur la table et qu'il ne faut pas toucher. Et quel est le seul plat que madame va vouloir? Une variation sur le mythe d'Adam et Eve, mais plutôt drôle à défaut d'être originale, donc, ça va, et ça coupe un peu au mileu des histoires de princesses orgueilleuses)
- La veuve et ses deux filles: Une dame et ses deux filles rencontrent un jour une vieille dame qui semble à deux doigts de mourir de faim. Elles n'ont pas grand chose à lui donner: Blanche a un prunier, mais n'est pas très contente de donner ses prunes à une inconnue, Vermeille a une poule et propose spontanément un oeuf à la vieille... qui bien sur est une fée ( ho ben ça, j'le voyais teeellement pas venir!). En guise de remerciement, la fée accorde à Blanche le destin d'une reine, et à Vermeille, celui d'une fermière. Mais, évidemment à nouveau, les fées sont farceuses et c'est Vermeille, la sympathique, qui a eu le meilleur lot, car Blanche devenue reine est méprisée par tous les courtisans qui voient en elle une arriviste, une parvenue, mais toujours une paysanne, pour ne pas dire, une péquenaude. Un conte moral sur "les joies simples de la campagne sont meilleures que les faussetés de la cour", mais je ne suis pas sure que la glorification de ce qu'on appelle maintenant le plafond de verre soit vraiment acceptable au XXI° siècle ( puisque ça n'est jamais que ça: tu es une pécore, tu resteras une pécore et ne cherches pas à changer de vie surtout!)
- le prince Charmant ( c'est donc de là qu'il vient.. maintenant, d'entrée je pense à Shrek et au crétin à brushing...).. charmant donc, et crétin, il l'est un peu. Non qu'il soit mauvais, dans le fond, mais il est colérique, car depuis son enfance, on lui a appris qu'il sera roi et que tous doivent obéir au roi. De plus, il se laisse facilement manipuler par les flatteurs, qui utilisent cette vanité à leur compte. C'est comme ça qu'il renvoie le seul ministre honnête de son gouvernement. Partant un jour à la chasse, il trouve un château habité par.. je vous le donne en mille: une fée. Celle-ci s'appelle Vraie Gloire. Juste à deux pas de chez elle vit sa jumelle, Fausse Gloire. Laquelle va-t-il choisir? Car pour obtenir les faveurs de Fausse Gloire, il suffit de se laisser aller à la colère, de conquérir des villes, de faire des esclaves. Quand Vraie Gloire demande des sacrifices autrement plus difficiles pour un roi: être tolérant, écouter le peuple, agir pour son bien, privilégier l'éducation , la santé publique, des trucs comme ça....
Un conte politique donc, qui me fait penser aux allégories du bon et du mauvais gouvernement des frères Lorenzetti ( Sienne)
-Le prince Chéri: le roi Bon est tellement.. bon qu'il se voit accorder une souhait par la fée Candide. Il choisit donc: que celle-ci devienne le mentor de son fils Chéri. A la mort du roi, elle offre au nouveau roi une bague qui, s'il commet une mauvaise action, se resserrera à son doigt pour le rappeler à l'ordre. Mais évidemment, comme Charmant, il a été éduqué dans l'idée qu'un roi peut tout se permettre, et surtout, qu'on ne doit jamais le contredire. Il pique donc crise sur crise et se débarrasse de la bague. La fée lui donne donc une bonne leçon: elle le change en monstre, à lui d'apprendre à se montrer plus conciliant pour regagner sa place dans la société humaine. A chaque fois qu'il y parvient, son état s'arrange un peu: le monstre, traîné de foire en foire, sauve malgré tout son geolier.. et gagne un échelon en se changeant en chien... il ne pourra reprendre forme humaine que s'il corrige le tort qu'il a fait. Mauvais karma! Est-ce que madame de Beaumont connaissait les légendes hindoues?
- Le prince Désir: un roi veut se marier avec une femme, victime d'un mauvais sort. Une fée à la solution: la dame a un gros chat, le roi doit parvenir à marcher sur la queue du chat pour rompre le sort. Ce qu'il arrive à faire. Mais évidemment, le chat était un sorcier, qui maudit le roi: son fils aura un nez.. un nez... très grand (ha non, c'est un peu court, jeune homme). Mais tant qu'il n'en aura pas conscience, il sera malheureux .Ce qui se produit: Désir nait avec une mini trompe, mais évidemment, personne ne lui en parle jamais, les nez longs deviennent même un critère de beauté. Désir en tire même une vanité étrange. Jusqu'au retour de manivelle bien sur, là encore par le fait d'une fée facétieuse.
- Fatal et Fortuné: Ce sont les jumeaux ( les pauvres!) d'une reine. Là encore cette sale blague vient d'une fée, qui nomme l'un Fatal, et lui accorde comme don: de la guigne, mais alors la vraie poisse jusqu'à 25 ans, C'est ça ou risquer de devenir méchant. A quoi la mère décide de choisir pour son autre fils le souhait inverse: une chance insolente. que la fée accorde, jusqu'à 25 ans aussi. et, bien sûr, quand Fatal rate tout ce qu'il entreprend, même en travaillant dur, Fortuné qui n'a pas besoin de lever le petit doigt pour tout réussi devient un vrai roi fainéant. Jusqu'au jour ou les chances contraires des deux frères vont finir par s'inverser. Sauf que celui qui a pris l'habitude de se donner du mal est mieux armé que le faignant. Bon là aussi, morale sur "il faut se donner du mal, ne pas attendre que tout tombe tout rôti, etc".. moins original que les autres.
- Le prince Tity: là encore une histoire de frères. Leurs royaux parents sont avares comme pas permis. Mirtyl, le plus jeune est aussi grippe-sous que ses parents, tandis que Tity est prodigue. Bon sans rentrer dans les détails car le conte est long, il y aura bien sur une fée, et devinez qui s'en sortira, fera la paix avec le royaume voisin, et réussira même à faire changer le roi Violent, son voisin, caractériel et injuste ? Bingo!
Tiens, l'avarice on avait pas encore encore abordé ce défaut là! Bon, l'histoire est tellement longue qu'en fait elle résume presque toutes les autres: il ne faut pas se laisser manipuler par les flatteurs, ni être colérique, ni être injuste.Et surtout ne jamais vexer une fée (elles sont encore pires que les rois, question susceptibilité)
- Le prince Spirituel ( c'est pas bientôt fini, ces nom à la noix, ça donne déjà tellement d'infos que ça ruine tout!)
Ah, tiens cette fois, c'est une fée qui jette son dévolu sur un roi. Et comme elle a mauvais caractère, le roi l'envoie paître. Le roi choisit une autre femme, et tout deux vont se trouver pris entre deux fées: Diamantine, qui protège le roi, et Furie, qui veut se venger. Furie maudit le fils du roi, en le rendant laid à faire peur, et Diamantine corrige en disant " mais il sera intelligent, et pourra en plus rendre intelligent la personne qu'il voudra". Evidemment, Spirituel en grandissant tombe amoureux d'Astre, une jolie fille bête comme ses pieds, ce qui le dégoûte assez vite. Astre est fiancée à Charmant (le revoilà!) fils de la fée Furie, aussi crétin que sa promise. Diamantine tient sa revanche: Spirituel pourra donner de l'intelligence à Astre, qui laissera tomber Charmant. Et en plus va lui préférer un moche! J'ai bien aimé cette histoire, car, finalement je craignais le retournement " ho, mais elle pourrait céder de la beauté à son galant, comme ça ils seraient tous deux beaux et intelligents". Hé non!! Le thème est un peu le même que la Belle, mais en plus drôle.
Au final, quelques bonnes surprises, avec des textes qui mettent en avant la nécessité de l'éducation des femmes, le reste est plus conventionnel, divertissant, et parfois drôle avec des vacheries bien senties sur la cour de son époque, mais plus attendu. Sur la fin, on s'en lasse: trop de fées, trop de princes...Même si on est à mille lieues de ceux, si lisses et parfaits de Disney, car là, il y a du colérique, du radin, de l'envieux en veux-tu en voilà
Il n'y en a pas dans toutes les histoires mais ça fait quand même un bon paquet de têtes couronnées au final |
Bonus! ( 26) |
Eh bien quel billet ! Laideronnette, quel prénom !!!!
RépondreSupprimerJ ai Chercher résumé je suis tombé sur le livre
RépondreSupprimerDésolé c’est encore moi qui ai le dernier message mais en fait j’avais pas compris le truc désolé je suis bien tombé
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