Nouvelles anglaises mais aussi écossaises et américaines |
Le sujet est simple: un homme perturbé, bien qu'il prétende le contraire, décide de tuer son voisin, un vieux monsieur contre lequel il n'a rien, sinon le fait que le vieil homme soit borgne. il conçoit une telle terreur à l'égard de cet oeil vitreux, qu'il considère comme maléfique, qu'il décide que le meilleur moyen de se libérer de l'influence de ce "mauvais oeil" est de tuer l'homme. (premier temps de la nouvelle). Le crime est commis, le cadavre est caché, des enquêteurs arrivent, car le voisinage a entendu du bruit la nuit passée. Mais l'assassin a omis un détail: sa propre conscience qui lui fait entendre, de plus en plus fort, le battement de coeur du mort, caché sous le plancher. Le coeur révélateur, ou plutôt " tell-tale", celui qui raconte l'histoire ou, judiciairement, celui qui avoue. Mais bon, puisqu'on la connais sous le nom de " le coeur révélateur", je garderai cette version là. Je n'ai pas lu la traduction de JP Naugrette , celle de ce recueil, ni celle de Baudelaire d'ailleurs. Mais les notes de bas de page sont très très intéressantes, ici pour souligner un jeu de mot sur "hand" la main, mais aussi l'aiguille d'une pendule. Ou le rapport entre l'oeil vitreux du borgne et celui du chat dans le chat noir ( faut que je la lise, en VO, of course!). Etonnamment, il n'est pas mis en parallèle avec l'histoire de Cain, et pourtant : un meurtrier, un oeil, une surveillance qui dure sept nuits...
Le coeur révélateur - Odilon Redon illustration de la première édition française |
Et , bien que l'ayant déjà lu, j'ai adoré relire cette histoire. Parce que Poe a un talent fou pour créer une ambiance, un talent fou pour raconter une histoire ( et c'est ce qui compte le plus à mes yeux) et un sens de la rythmique que j'aime énormément. Et la raison, a vraie raison pour laquelle j'ai séparé cette nouvelle des autres, c'est que c'est la seule de tout le recueil, que j'ai eu envie de lire à haute voix, d'entendre, vraiment.
Et, ça tombe bien, il y a quelqu'un qui le fait, et très très bien, ça serait dommage de s'en priver: The tell-tale Heart, en version théâtrale, par Vincent Price himself.
Partie I
Et partie II
Je crois que je n'avais pas autant apprécié un auteur depuis.. bingo! depuis Baudelaire. et je sais déjà qu'en cas de besoin, je pourrais toujours me référer à sa traduction, car peut-être que d'autres plus précises ont été faites depuis, mais la similitude que je trouve ( à tel point que je me suis faite la réflexion que ça ressemble à du Baudelaire traduit en anglais!) entre les univers des deux auteurs me parait dans ce cas beaucoup plus importante que la précision.
Donc, j'adore. Et je sens qu'Edgar Poe et moi, on va faire un bout de chemin ensemble...
3/24 |
1/20 |
Pour la VF de Baudelaire, cela va de soi, je te conseillerai vivement la version des Contes Macabres illustrés par Benjamin Lacombe. Ses illustrations apportent un plus aux excellentes nouvelles de Poe (auteur incontournable en matière de fantastique of course :-))
RépondreSupprimerJe relis de temps en temps les nouvelles de Poe et je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne Baudelaire ! Le début de la chute de la maison Usher ressemble aux poèmes du spleen ! Evidemment, j'aime beaucoup leur écriture ! ( car où s'arrête le travail de traducteur de Baudelaire ?)
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