Jonathan Noël, quinquagénaire sans histoire, mène une vie des plus tranquilles, entre son métier de vigile dans une banque et sa modeste chambre en soupente. On comprend vite cependant que cet homme en apparence banal ne tourne pas très rond: une jeunesse mouvementée, pendant la seconde guerre mondiale, un mariage raté, la guerre d'Indochine.. toutes choses qui l'ont rendu plus que méfiant à l'égard de ses semblables. La rencontre d'un pigeon sur son palier , un beau matin, va mettre ses nerfs à rude épreuve et révéler au lecteur sa paranoïa: il en veut à la concierge, à qui il faut bien dire que le couloir a été sali, et dont il imagine qu'elle l'espionne, lui, particulièrement; Il s'en veut, tout occupé de son problème de pigeon, d'avoir loupé l'arrivée de son patron, pour la première fois depuis 30 ans, et s'imagine déjà renvoyé, à la rue, clochard. Il en veut au clochard de son apparente insouciance. Il en veut à la couturière du coin de la rue d'avoir trop de travail et de ne pas pouvoir réparer son pantalon en 10 minutes... Bref, un pigeon sur le palier, et de fil en aiguille, le héros qui travaille un peu trop du chapeau, terrorisé par cette intrusion qui perturbe son train-train ( plus que par l'animal lui même), se voit déjà contraint de démanger, d'aller vivre à l'hôtel, de vendre ses maigres possessions.. jusqu'à envisager le suicide.
Une nouvelle étrange, sur un homme un peu trop imaginatif, en proie a une peur irraisonnée, où on retrouve l'ironie qui était déjà la caractéristique du Parfum. Cependant j'ai préféré le parfum, j'avais trouvé , déjà lors de la première lecture, l'auteur plus à l'aise dans un récit plus long. Dommage, il n'a pas écrit d'autre roman "long", surtout des nouvelles. Cependant l'incursion dans le cerveau un peu dérangé du héros et les conclusions logiques mais tellement improbables qui découlent de ses idées auxquelles, pour la première fois, il laisse libre cours, n'est pas inintéressante. Juste.. en fait, ce n'est pas la nouvelle en elle même qui est frustrante par sa longueur, c'est le fait qu'elle soit publiée seule, je pense, qui me pose un problème. Ca donne un livre tout petit, tout fin si bien qu'on arrive très vite à la dernière page.
Donc pour compléter et en pas rester sur une frustration, je rajouterai prochainement à mes relectures "la contrebasse" du même auteur, lui aussi édité dans le même format .
1/ 5 |
4/24.. et pour une fois, ni du fantastique, ni de la SF |
idée 126: un oiseau |
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