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Suite des aventures de Pierre de Siorac et son demi frère Samson, que leur père envoie en cet été 1565 étudier à Montpellier, ville réputée tolérante pour les huguenots.
Le récit reprend exactement là où le tome 1 finissait, sur la route de Montpellier, et va donc narrer le voyage, l'installation et les études des deux frères, la découverte des plaisirs de la vie aussi. Car Pierre, 16 ans, s'avère très vite un sacré coureur de jupons, qualité qui lui ouvre les portes du grand monde via sa liaison avec la vicomtesse de Joyeuse, dont l'appui va lui sauver la mise plus d'une fois, tant son talent est grand pour se fourrer dans les pires ennuis ( dissection de cadavres illégale, fréquentation des marranes - juifs convertis au catholicisme mais peu convaincants pour la bonne société catholique- scandales en tous genres qui lui mettrons à dos et les catholiques et les huguenots)
La structure est à peu près la même que pour le premier tome: une succession de tableaux parfois comiques, parfois tragiques sur fond d'intolérance religieuse, avec un ton pourtant un peu plus sombre. Pierre,habitué depuis sa campagne à considérer les huguenots comme victimes, va vite découvrir que la tolérance à Montpellier n'est que de façade et cache beaucoup de conflits larvés qui ne demandent qu'une minuscule étincelle pour éclater au grand jour. Les huguenots et les catholiques pouvant à l'occasion s'associer lorsqu'il s'agit de tyranniser les athées, le pire crime qu'il soit, passible de bûcher. Tout comme l'homosexualité. Et la sorcellerie, plus supposée que réelle, mais condamnée surtout comme cause d'agitation publique.
Bref tout cela est une fois de plus fichtrement intéressant, on y croise cette fois les docteurs Rondelet, d'Assas et Saporta, déjà évoqués chez Michelle Barrière, les conflits d'intérêt entre médecins et apothicaires, le future duc Anne de Joyeuse.
Le récit est plus dense que dans le tome 1 (1 an et demi sur 500 pages, contre 25 ans pour 450 pages dans la première parie), on est cette fois plus dans l'action que dans la chronique, mais le plaisir de lecture toujours au rendez-vous. Vivement le tome 3!
Et comment dire, étant athée convaincue, donc un danger pour l'ordre public, je savoure ma chance d'être née au XX° siècle, j'aurais été grillée en moins de deux à cette époque - j'ai d'ailleurs des raisons de penser que c'est ce qui est arrivé à quelques ancêtres, il y aurait des vaudois dans la généalogie que ça ne m'étonnerait pas :/
Suis en train de (re)lire cette série comme je le fais régulièrement (je lisais les tomes au fur et à mesure de leurs parutions). A part peut-être le 13ème et dernier volume que la fin de sa vie (à 96 ans!) a sans doute empêché RM de traiter avec autant de soin que les précédents (ça n'engage que moi!), c'est une série bien plaisante, avec une transition très intelligente au t.7, que je vous laisse le plaisir de découvrir!
RépondreSupprimer(s) Ta d loi du cine, "squatter" chez Dasola
Merci du commentaire, je pense que je vais effectivement dans un premier temps tabler sur les 3 premiers, pour cette année. Faut que j'aille juste à l'autre bout de la ville chercher le volume 3, inexplicablement stocké dans une bibli de quartier, contrairement aux 2 premiers. Il vaut mieux ne pas chercher à comprendre.
RépondreSupprimer... Et, près de 9 ans après, avez-vous continué dans cette saga?
RépondreSupprimerEntretemps, j'ai appris qu'un des fils de l'auteur (Olivier Merle) avait écrit une petite annexe à la série, "L'avers et le revers"... Finissant ma n-ième relecture de la saga "officielle" (merci le confinement!), je tâcherai donc de découvrir ce 14e volume quand je pourrai, aussi, accéder à une bibliothèque municipale!
Et non, je n'ai pas continué la série. J'avais commencé "Paris ma bonne ville" que je n'ai jamais terminé. En se transportant à Paris, l'histoire ne m'a plus charmée, j'ai trouvé la lecture laborieuse et je l'ai arrêté en route. Ce qui me plaisait étant le fait que l'action se passe dans le sud-ouest au moment des guerres de religion. Paris à cette époque... bof ce n'est pas trop ce qui m'inspire. Et ce tome 3 m'a paru trop banal.
SupprimerMais il y a une autre raison qui m'a fait arrêter avant la fin. Sinon je l'aurais terminé, malgré tout même avec une certaine déception.
Ma grand mère est morte alors que je venais de l'entamer. J'étais en train de le lire quand le téléphone a sonné pour m'annoncer la nouvelle. Et pendant longtemps je n'ai même pas pu regarder la couverture, qui me rappelait trop ce mauvais souvenir.
Mais si l'histoire m'avait convaincue, j'aurais quand même fini par le prendre, là..
Le traumatisme est passé,mais je n'ai pas envie de le recommencer, tant il ne m'avait pas passionnée. Je ne suis même pas sûre de l'avoir encore, il est possible qu'il soit allé à la boîte à livres la plus proche quand j'ai quitté la France il y a 2ans.