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Comme certains l'auront compris, j'adore l'histoire. Et cette série me tentait depuis un bon moment déjà.
Et c'est un coup de coeur énorme! A tel point que sitôt fini le premier tome, j'ai déjà enchaîné sur le deuxième, ce qui est très rare chez moi.
Car le sujet pourrait paraître assez aride et complexe ( les guerres de religion au temps de Henri II, François II et Charles IX), mais Robert Merle a eu la très bonne idée de choisir un angle d'attaque plus picaresque et humoristique que directement historique, et ça passe très bien. Et même si on y croise Catherine de Médicis, ses royaux fils, l'amiral de Coligny... ils ne sont pas le sujet essentiel du roman.
Donc après un premier chapitre qui nous présente de manière très humoristique la généalogie de Jean Siorac, devenu Chevalier puis baron, c'est à la destinée sa petite famille que l'on va s'attacher.. et à tous les sens du terme, tant cette famille composite est haute en couleur.
Car, en effet, les problèmes commencent, lorsque Jean le huguenot périgourdin, pardon, périgordin de noblesse récente à la morale élastique et au franc parler d'ancien soldat épouse Isabelle de Caumont, très hautaine dame catholique pratiquante fière de sa noblesse de longue date.
Car pour le narrateur Pierre de Siorac, la situation des huguenots au milieu du XVI° siècle, les guerres de religions, les massacres... tout celà n'a de réalité qu'au travers des chamailleries incessantes de ses parents, de la conversion plus ou moins forcée au protestantisme des domestiques, du culte secret à Marie que les chambrières établissent dans le grenier en douce du maître de maison...
Tout a moins de réalité aussi que les revers qui peuvent affecter les habitants d'un coin de campagne sarladaise à cette époque, pour qui les principaux dangers sont surtout les sécheresses, les mauvaises récoltes, la mortalité infantile, les bandes de gueux qui détroussent les voyageurs, les épidémies de peste ou de choléra qui ravagent régulièrement le pays... et pour qui il est clair que les luttes de parti entre catholiques et protestants sont surtout de fait d'excellent prétextes pour les seigneurs rivaux d'essayer d'agrandir leurs terres aux dépends de la population.
Mais tout ceci est brossé de manière assez humoristique, au travers de tableaux savoureux ( les veillées au château sont souvent assez savoureuses, à cause de la cuisinière Maligou, fervente catholique, qui voit le diable partout, mais qui n'a aucun complexe à herboriser pour les femmes du château, et à paillarder avec le curé du village car elle "connait les herbes et où les mettre")
Une charge assez drôle est aussi lancée contre la médecine de l'époque, les croyances sur les humeurs et tempéraments, les débuts de la prophylaxie...
Bref, on y trouve un instantané très agréable à lire d'une époque et d'un lieu en pleine mutation politique, humaine, médicale, culturelle...J'y ai découvert la coutume totalement tombée en désuétude de l'affrèrement, idée qui me plaît énormément ( car oui, après tout, c'est plutôt une bonne idée, s'adopter comme frères entre amis inséparables, afin que si l'un meurt l'autre puisse hériter comme un frère véritable.. une sorte de proto-pacs en quelque sorte!)
et c'est donc également une lecture qui compte pour:
- le challenge histoire
et
-le challenge année de naissance, car le premier tome est justement paru en 1977 ;)
- et aussi, le défi petit Bac, en catégorie lieu: La France
Quadruple emploi, yeeeeeah! (quintuple même, puisque Robert Merle est actuellement un peu mort, sans conditions particulières)
Bonjour,
RépondreSupprimerL'année dernière, tu étais inscrite au challenge histoire organisé par jelydragon Elle ne le réorganisera pas cette année mais je prends le relais à partir du 01 septembre pour un an. Si tu as encore des envies de lecture dans ce domaine rejoins nous, je serai ravie de te compter parmi les participants. Les règles ne changent pas sauf suggestions d'amélioration de la part des participants et les inscriptions sont ouvertes dès à présent sur mon blog; A bientôt j'espère
Cordialement