Voila une lecture pour laquelle j'avais un peu d'appréhension, de vieux souvenirs pas forcément très passionnant des cours de philo de terminale, ou il avait fallu se fader La République en entier ( dont je n'ai pratiquement aucun souvenir, sinon un long tunnel d'ennui sur fond de blabla professoral , le second étant d'ailleurs une des principales causes du premier).
Donc, après avoir trouvé d'occasion ce double volume, j'ai décidé de retenter le coup, sans trop savoir à quoi m'attendre... et donc me voici face à deux dialogues ayant pour thème commun l'amour,au sens large, avec pour Phèdre une grosse, une énorme digression qui nous mène d'un discours sur Eros vers une théorie du discours en général, et les ficelles du bon discours face au mauvais discours bancal du sophiste. Pas très enthousiasmant, dit comme ça, n'est- pas?
Et pourtant, ça m'a plu! Je ne m'y attendais vraiment pas, mais mine de rien, c'est assez drôle, surtout le banquet.
Dans le Banquet donc, on assiste à une réunion de beaux esprits du siècle de Periclès qui décident lors d'un banquet donné pour fêter le prix de tragédie gagné par l'un d'eux, de faire chacun successivement un discours sur le thème de l'amour. Et certains ne sont pas piqués des vers! tel celui de Pausanias, qui justifie l'homosexualité avec une mauvaise foi particulièrement réjouissante, ou celui d'Aristophane ( oui oui, le dramaturge auteur des Grenouilles ou des Guêpes), qui imagine une proto-humanité loufoque, ou chaque être sphérique et pourvu de bras et jambes est divisé en deux par la volonté de Zeus, ce qui explique que depuis lors, chacun recherche sa "moitié". Socrate quand à lui élargit son discours de l'amour des beaux garçons, vers celui de la beauté en général, puis puis vers l'amour des belles idées, pour finir par louer simplement l'amour de la vérité , puisque Socrate exprime tout haut les idées de Platon, pour qui le beau, le bien et le vrai sont tout un.
Tout cela organisé en discours, ce qui fait que la fameuse dialectique chère à Socrate est illustrée plus qu'elle n'est décrite, ce qui évite le côté trop aride d'un texte philosophique. et ce d'autant que le cadre est décrit de telle manière, que d'un point de vue historique, on arrive assez bien à se faire une idée de l'organisation d'un banquet au V° siècle avant JC (libations rituelles et chant de péans compris). C'est donc vivant, et assez drôle de par l'ironie de Platon qui sourd des discours qu'il fait prononcer à ses protagonistes, et ses piques dissimulées à l'encontre des Sophistes.
Dans le Banquet donc, on assiste à une réunion de beaux esprits du siècle de Periclès qui décident lors d'un banquet donné pour fêter le prix de tragédie gagné par l'un d'eux, de faire chacun successivement un discours sur le thème de l'amour. Et certains ne sont pas piqués des vers! tel celui de Pausanias, qui justifie l'homosexualité avec une mauvaise foi particulièrement réjouissante, ou celui d'Aristophane ( oui oui, le dramaturge auteur des Grenouilles ou des Guêpes), qui imagine une proto-humanité loufoque, ou chaque être sphérique et pourvu de bras et jambes est divisé en deux par la volonté de Zeus, ce qui explique que depuis lors, chacun recherche sa "moitié". Socrate quand à lui élargit son discours de l'amour des beaux garçons, vers celui de la beauté en général, puis puis vers l'amour des belles idées, pour finir par louer simplement l'amour de la vérité , puisque Socrate exprime tout haut les idées de Platon, pour qui le beau, le bien et le vrai sont tout un.
Tout cela organisé en discours, ce qui fait que la fameuse dialectique chère à Socrate est illustrée plus qu'elle n'est décrite, ce qui évite le côté trop aride d'un texte philosophique. et ce d'autant que le cadre est décrit de telle manière, que d'un point de vue historique, on arrive assez bien à se faire une idée de l'organisation d'un banquet au V° siècle avant JC (libations rituelles et chant de péans compris). C'est donc vivant, et assez drôle de par l'ironie de Platon qui sourd des discours qu'il fait prononcer à ses protagonistes, et ses piques dissimulées à l'encontre des Sophistes.
Phèdre est plus long, l'interaction plus limitée, du fait qu'il n'y a plus ici que 2 personnages, Phèdre et Socrate plus Lysias dont le discours est rapporté. Là aussi, il y a quelques passages assez drôles, lorsque Socrate démonte idée par idée le discours de Lysias, et démontre par là que celui que chacun s'accorde à considérer comme les meilleurs auteur de discours de son temps n'est en fait que piètre écrivaillon sans envergure. cependant, le dialogue est plus dur à suivre, car il dérive encore plus que le premier, puisque du discours sur l'amour de Lysias, on finit par glissement à arriver à une méthode du bon discours basé sur la vérité. ce n'est pas inintéressant en soi, c'est juste un peu " tiré par les cheveux". Mais la description proposée par Socrate ( et Platon, via son personnage), de l'âme humaine tiraillée entre raison et passion, tel un char attelé de deux chevaux, ne manque pas d'originalité.
Donc, me voila réconciliée avec Platon, car , même si je n'ai pas adoré ces dialogues à 100%, j'ai quand même trouvé intérêt à leur lecture. Beaucoup plus en tout cas qu'au travers d'un aride cours de philo, chapitre 1, paragraphe A, 1°, Platon, sa vie son oeuvre...
Peut être que je retenterai La République, un jour, pas tout de suite...
Je me souviens que j'avais adoré Le banquet, je l'avais lu en terminale et je ne m'attendais pas à découvrir une oeuvre vieille de plus de 2000 ans aussi vivante et drôle...
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