Voilà, je continue à jouer les prolongations du mois de février et mars, en m'intéressant à ce sujet dont on a entendu parler en classe de quatrième en général, mais assez mal connu en France et pourtant historiquement important, passionnant et qui a des répercussions encore à l'heure actuelle. Guerre donc nommée "de Sécession " en Europe, mais simplement "Civil War" aux USA. Mais je garderai l'appellation Sécession, plus connue ici ( et il faut bien dire que l'Europe a eu sa part de guerres civiles, donc ce serait très vague de la nommer guerre civile sans plus de précision)
Donc puisque la guerre a commencé le 12 Avril 1861 et fini le 9 avril 1865, c'est parti, je vais juste pour raison de calendrier inverser le début et la fin, histoire de ne pas faire les choses à l'envers. Et même mieux, je vais faire plusieurs sujets spéciaux cette semaine.
C'est parti, 9 avril, fin de la guerre, mais premier sujet, sur ses origines et son déroulement.
On ne va pas faire du détail absolument approfondi, ce n'est pas un cours d'histoire d'université. Je laisse ça à Pap N'Diaye, qui le fait très bien très vu que c'est son domaine.
Mais ça me paraît intéressant d'en parler puisque c'est en lien direct avec le sujet de ces derniers mois.
Et en effet, ce qui ressort des documents que j'ai vus/ lus/ écoutés ces dernières semaines, c'est que le conflit a eu pour l'histoire Américaine le même genre d'évolution et de retentissement que la Première Guerre Mondiale pour nous en Europe. Une guerre qui a changé le cours de l'histoire, tout en ayant eu dans les deux cas, une durée finalement assez limitée (4 ans)
Vidéo
Résumé VITE FAIT, avec des cartes, La chaîne s'appelle l'histoire en 5 minutes ( enfin 6 minutes et demies ici!)
Une vidéo peu plus longue ( 27 minutes) mais super bien faite, concise, sans être trop dense à suivre, et surtout qui a le mérite d'évoquer l'origine ( politique et économique) de la guerre, ce que je n'ai pas entendu sur les podcasts audios qui partent du principes qu'on connaît et commencent directement par l'attaque du Fort Sumter, sans évoquer les cadre historique ( qui pourrait carrément remonter à la guerre d'Indépendance, autre sujet passionnant, mais comme les conflits ont souvent une origines qui remontent à une frustration vieille de plusieurs siècles, on pourrait presque remonter à la découverte de l'Amérique à la Renaissance en fait)
J'ai particulièrement apprécié l'utilisation d'extraits de films et des caricatures de presse d'époque.
Même le sponsorisation est faite de manière adaptée et informative ( et avec un sponsor pas absurde dans le cadre de l'Histoire, donc ce genre de sponsorisation ne me dérange pas, au contraire des pubs n'imp' qui coupent les vidéos )
Il y a d'ailleurs une autre vidéo sur les conséquences de la guerre, que je garde logiquement pour le sujet suivant.
Maintenant si vous avez du temps il y a une série de 7 fois une heure proposée par ARTE, et connaissant le niveau d'exigence de la chaîne, ça vaut le coup, vu la complexité du conflit et de ses enjeux.
Par contre attention âmes sensibles, c'est un documentaire historique sur le premier conflit réellement documenté en image, donc il y a profusion de photos (dont les photographes ont perçu l'importance à la foi documentaire et politique), donc oui, on voit des morts, des blessés, des jambes coupées. Parce que c'est ça la guerre.
Documentaires visible jusqu'au 29/06/2025
Playlist
Alors oui 7 fois 52 minutes c'est long, mais c'est passionnant et surtout le documentaire très fouillé et riche en archives est extrêmement bien fait. J'aime l'idée d'agrémenter les photos immobiles non seulement de musique, et explications, ça c'est courant, mais d'ambiances sonores évoquant la campagne: caquètements de poules, aboiement de chiens, pépiement d'oiseaux,sons divers, ou la ville: sifflements de trains, bruits industriels, sons de sabots et de charrettes sur les pavés,conversations dans le lointain.. et bien sûr les coups de canons des batailles. C'est trois fois rien, mais c'est un plus qui apporte une autre épaisseur à ces images en noir et blanc sans les retouches: pas de colorisation, et pas de mise en mouvement. Le documentaire a été fait en 1989, donc pas d'intervention moche d'IA, et surtout, pas de docu fiction, avec acteurs parfois pas formidables, ce que je déteste. Au lieu de créer une immersion pour moi, ça casse l'ambiance. Tu veux faire un film? Ben fais un film avec de bons acteurs si possibles ( on m'a conseillé Nord et Sud, et Gettysburg tiens)
J'aime beaucoup l'idée d'avoir intégré des extraits de lettres de deux individus, simples soldats: Sam Watkins, fils d'agriculteur, enrôlé dans l'armée sudiste, et Elishah Rhodes, employé de commerce du côté nordiste, et de suivre leur parcours et leurs point de vue de gens modestes au plus bas de l'échelle militaire, tout au long de la guerre. Car aucune surprise de ce côté, c'est précisément parce qu'ils ont survécu et traversé la période que leur témoignage est précieux, au même titre que celui des poilus de la Ie Guerre Mondiale. Le vécu réel des gens qui y ont participé apporte toujours un éclairage différent de la longue liste fastidieuse de dates et de batailles. Et comme souvent, les gens se sont engagés volontaires par fidélité à leur région natale plus que par idéal politique ou conviction profonde, et eux mêmes ne voient pas trop où on veut les mener, à part qu'il faut juste massacrer ceux d'en face avant d'être touché soi-même. Ni Sam, ni Elishah n'étaient des monstres de cruauté, simplement deux pauvres types qu'on a envoyé au casse pipe en leur farcissant la tête de gloire, et qui ont eu l'incroyable chance d'en sortir vivants.
D'autres extraits sont ajoutés, de gens beaucoup plus connus du grand public: correspondance de Lincoln, de Lee, de Grant, de Frederick Douglass, de Jefferson Davis, d'auteurs contemporains,
Et je dois dire que je suis très intriguée par le cas de Robert Lee, excellent chef militaire, qui est loin d'être une brute sanguinaire ou un imbécile, qui a été formé dans le Nord, qui a des amis parmi les chefs militaires du Nord, qui a une opinion personnelle pro-union et n'est pas un défenseur à tous crins de l'esclavage ( il a hérité de la plantation de son père, mais c'est loin d'être quelque chose qui l'intéresse. Il n'est pas abolitionniste non plus, mais il est loin d'être un idéologue raciste, et finit par se réjouir ouvertement de l'abolition de l'esclavage lors de sa reddition) et qui malgré tout choisit le mauvais camp, à rebours de ses convictions personnelles, par fidélité à son Etat de naissance (il est né en Virginie, la Virginie a fait sécession, il prend donc, envers et contre tout et surtout contre lui-même, le parti de suivre les politiciens de sa région natale). Je peux comprendre qu'il ne veuille pas se battre contre des gens de sa région, mais comment un homme intelligent peut renoncer à ses propres convictions, même pas par idéal politique, mais pour une raison purement géographique, ça me reste incompréhensible. Une solution plus pragmatique aurait pu être de démissionner de l'armée pour rester neutre. Oui, je suis vraiment intriguée par la psychologie de ce type. Sa position lors de sa reddition me fait penser que soit il avait toujours caché ses sympathies abolitionnistes difficiles voire impossible à tenir en tant que fils d'un planteur de Virginie, soit qu'il a changé d'avis au cours de la guerre. Mais en tout cas que cette reddition avec les honneurs lui a ôté un sacré poids psychologique. La suite de sa vie a été plutôt .. non violente et orienté vers l'éducation pour tous ( il a tenté sans succès de faire ouvrir des établissement éducatifs pour les anciens esclaves et leurs enfants, et franchement, rien que pour ça, même si c'est un changement d'opinion tardif, ça mérite d'être porté à son crédit)
Il y a aussi l'excentrique Thomas " Stonewall" Jackson, ( le mec qui croit que manger du poivre va lui donner des douleurs de la jambe gauche, mais mangeait du citron sur le champ de bataille, et refusait de poster une lettre si elle avait risqué de circuler le dimanche, parce que c'est le jour de dieu, personne ne doit travailler. Par contre lancer l'assaut le dimanche, aucun problème, pour avoir dieu de son côté). Un type particulièrement mauvais y compris avec les gens sous ses autres, je me demande si c'est le modèle de Cancrelat dans les Tuniques Bleues. En tout cas, un extrémiste religieux persuadé d'être le bras armé de son dieu, sur un champ de bataille, ce n'est jamais bon, et ce va-t-en-guerre massacre sans états-d'âmes Et pourtant celui là aussi sans être abolitionniste, était plutôt hostile à l'esclavage pour raison religieuse, et il état plutôt apprécié de la communauté noire de sa région.
Comme quoi il est bien difficile de définir dans ce sac de noeuds où est le bon et où est le mauvais.
Podcasts
- Comment s'est déroulée la guerre de Sécession (58
minutes) : très simple, très factuel, dates... on est vraiment dans un
format débat historique, c'est très bien pour une entrée en matière et
avoir quelques informations de base.
- La guerre de Sécession, premier conflit moderne
(59 minutes émission de 2013). Débat public avec Pap N'Diaye sur le
thème " fut-elle la première guerre moderne?" , à la veille des
commémorations du centenaire de la I° Guerre Mondiale. Car en effet,
dans l'histoire américaine, que ce soit en termes de durée, de violence,
de recours aux tranchées, de modernisation de l'armement et par
conséquent, du nombre de victimes, ainsi que des conséquences sociales,
industrielles et économiques, les deux conflits ont des points communs
intéressants à analyser. Ici, plus que dans la précédente émission, on
parle de l'événement déclencheur, à savoir l'élection de Lincoln réputé
abolitionniste, en la personne duquel les états du sud dont l'économie
repose sur l'esclavage, voient une menace. Décidément, j'aime beaucoup
la manière de parler, de P. N'Diaye, très clair et très précis (c'est un
universitaire, professeur d'histoire, habitué à parler devant un
auditoire, qui doit rapidement comprendre les points importants et les
enjeux et ça s'entend)
- Du fort Sumter à la bataille d'Appomatox ( 54 minutes); deux sujets en un, on survole l'histoire et les origines de la Guerre et ses enjeux, mais on évoque aussi son image dans les médias français et en particulier la bande dessinée.
Il y a évidemment les Tuniques bleues, et là j'ai envie de dire il n'y a aucune honte à avoir cette BD comme référence, ou comme porte d'accès au sujet du conflit car très souvent, les albums évoquent des personnages réels (Robert Lee, Ulysses Grant, William Sherman, Oscar Lagrange... ), des événements ou des lieux réels (aucune honte je dis, c'est grâce aux Tuniques que j'ai découvert de qu'est West Point, donc si un BD d'humour peut donner des infos même succinctes et entraîner une curiosité, c'est bon à prendre. Par contre pour West Point j'ai du mal à oublier la caricature des gradés, avec le transfuge sudiste super mou, qui ne prend jamais une décision et passe son temps à boire un verre à la paille, dans une attitude de vacancier. Ce personnage n'a pas de rôle important, mais il est toujours dans un coin et me fait marrer)
Mais dans cette émission l'invité est Laurent-Frederic Bollée, auteur de la BD Deadline, qui m'a l'air intéressante, en tout cas j'ai bien envie de la lire.
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