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samedi 31 juillet 2021

Musique russe du XIX° siècle

 L'été dernier, j'avais fait pour la fête de la musique une petite playlist " musique russe" en excluant volontairement Tchaïkovski. J'ai bêtement loupé la fête de la musique, donc va pour fin juillet, il n'est jamais trop tard pour écouter de la musique.

J'avais suivi cette proposition, présentée comme " grands compositeurs russes du XX°S, en excluant Tchaïkovski, qui d'une part mérite sa liste à lui tout seul , eu égard à son importance (parce que si je dis " musique russe" à quelqu'un il y a 99,99% de chance que ce soit lui qui soit cité).
Au point qu'il arrive encore en tête des artistes russes les plus écoutés à l'étranger. Top1. Son élève Rachmaninov est 10°. Mais Piotr devance et de loin les contemporains.

Mais aussi parce qu'ayant intégralement  vécu au XIX° siècle, il me paraissait étrange de le considérer comme compositeur du XX° siècle, ce que faisait l'agence de voyage sur sa page Facebook.


Il est donc temps de se pencher sur le cas de Piotr.

La sélection proposée est de 3 morceaux. C'est bien évidemment trop peu, je vais donc l'enrichir .
1- Rêves d'hiver ( et vu la manière dont s'annonce ma mobilité à l'étranger, l'hiver russe restera un rêve pour moi)

2-  la symphonie " pathétique" n°6 . Dirigée ici par Valery Gergiev, chef d'orchestre du théâtre Mariinski ( qui restera pour moi encore à l'état de rêve lui aussi). Haaaa ce solo de basson au tout début...💗

3-  Les saisons - Janvier, au coin du feu ( nota: je rédige un soir à 23h00, il fait 30°C dans ma chambre. J'ai des envies de froid, de neige, de glace, d'hiver)

Les saisons est une suite de 12 moreaux, très logiquement, un par mois.

Mais aucun de ces 3 ne fait partie de mon top personnel.

Je suis étonnée de ne pas y voir l'épique concerto n°1 pour piano et orchestre. Et oui c'est ça! Vous le connaissez, sans forcément savoir le titre ou l'auteur.

4- Concerto n°1 pour piano et orchestre

Et pour les amateurs de chansonnettes Disney.. Saviez vous que la musique de la Belle au bois Dormant est directement empruntée à la composition du même titre de l'ami Piotr?
Cqfd
5 - Valse de la belle au bois dormant, extrait de "La belle au bois dormant"

Et pour compléter toute la série de ses compositions extraites de Casse-noisette utilisées dans Fantasia ( les " danses du monde", danse chinoise, danse arabe, danse russe, etc)
Playlist Fantasia
C'est le moment des aveux: je ne peux supporter Disney qu'avec beaucoup de difficultés, sauf Fantasia, parce que musique ( et puis la valse des heures de Ponchelli par des hippopotames en tutus et des crocodiles conspirateurs  c'était quand même hilarant)

6 - pour les débutants au piano: album pour enfants. Comme beaucoup de compositeur, il fallait bien gagner sa vie au quotidien en donnant des cours. Je n'ai pas encore le niveau, loin de là.


7 - J'ai un faible pour l'ouverture 1812, même si l'auteur ne l'aimait pas vraiment ( oeuvre de commande). Elle parodie entre autres la Marseillaise, car elle a été composée pour comémorer la défaite de Napoléon en Russie. Oui Vous connaissez ce morceau!
Ca commence tout gentiment, tel un chant d'église russe. l'armée française vient mettre la pagaille dans cette belle harmonie, à 3 minutes 45 avec force claisses claires et trompettes.
Piotr ne l'appréciait donc pas, mais ce morceau se termine a coup de canons! Comment ne pas apprécier le doux son du canon de 12 sur scène? J'imagine tous les gamins qu'on emmène au concert sortir en disant que leur instrument favori est le canon.

8 - La marche serbo-russe, ou " marche slave" : on reste dans le martial


et peut être mon morceau favori, de tout ce qu'il a composé, pour UN passage en particulier. J'ai consacré l'hiver dernier tout un sujet à Casse Noisette, en comparant les nouvelles et l'adaptation sur scène.
Mais je vais y revenir, simplement parce que ce passage m'a toujours paru étrange. Par le décalage absolu de ce qui se passe sur scène : moment de triomphe, les héros ont vaincu l'abominable roi des souris et sont accueillis et félicités comme il se doit. On attend donc une marche triomphale.
Et c'est tout le contraire.
J'adore ce petit vent léger de hautbois vers 1'45 qui devient bourrasque de cordes de clarinette basse ( presque aussi beau que du basson  💗) puis tempête de cuivres en chromatisme descendant jusqu'au find fond des graves de l'orchestre. 2'40. Voilà, j'adore cette descente chromatique, presque menaçante.

9 - Pas de deux extrait de Casse Noisette.

Et je me suis toujours demandé " mais que veut nous dire l'auteur? " J'ai fini par trouver une explication convaincante et j'y reviendrai en octobre, pas avant.

Et bien qu'il ne soit proposé dans la liste d'origine que de la musique instrumentale, je suis obligée de rajouter les deux morceaux dont j'avais déjà parlé, mais qui sont pour moi un délice

BONUS:
- Air de Gremin, dans Eugène Oneguine, ici par la sublime basse Boris Shtokolov


et l'air de Eletzky dans la Dame de Pique, par la non moins sublime voix de baryton de Vladimir Tchernov


Evidemment il y a UNE oeuvre qui brille par son absence. Mais j'ai beaucoup plus de difficulté avec le Lac des cygnes. ce n'est pas tant l'oeuvre en elle-même, je suppose qu'il y a quelques pépites, mais le fait que les passages les plus connus ( thème du cygne blanc, thème du cygne noir, danse des petits cygnes) soient tellement diffusés qu'ils sont usés jusqu'à la corde pour moi. Ca ne me donne pas envie, et donc, je l'avoue je n'ai pas encore eu le courage de l'écouter en entier, ne parlons même pas de le voir.
J'ai réussi à regarder Casse-Noisette l'an dernier, j'ai réussi aussi avec Giselle et ses fantômes, j'ai rigolé aux dépens de la Bayadère, mais je n'ai pas encore affronté les eaux du lac.

Allez, je me mets au défi, quand même, une histoire de sorcellerie et d'envoûtement, qui peut, en plus, être mis en parallèle avec l'intéressant Louis II de Bavière, un de ces jours je m'y mets.

Même si le fil directeur du mois Halloween sera, je l'ai déjà décidé La dame de Pique: l'histoire de Pouchkine traduite par Mérimée, son adaptation en album illustré, et donc l'opéra de Piotr qui le développe, et une version plus inattendue mais aussi en lien avec Tchaïkovski. Donc je n'en ai pas fini avec la musique russe, ni avec ce compositeur en particulier.

Qui pour l'anecdote était dans son enfance surnommé " le gamin de verre", évidemment par moquerie sur sa "fragilité", car il avait tendance à facilement s'effrayer d'un rien, d'un bruit trop fort, avoir des réactions disproportionnées, fondre en larmes sans raison. L'hypersensibilité commence à peine à être reconnue et considérée comme une simple caractéristique et non plus une maladie, une caprice ou quelque chose qui peut être maîtrisé par la simple volonté.
Il semble donc que le compositeur ait eu à la fois l'hypersensibilité émotionnelle et l'hyperesthésie ( hypersensibilité sensorielle). Etant moi-même hyperesthésique (mais par chance, pas hypersensible émotionnellement) j'ai connu les moqueries sur mes réactions physiques de "princesse au petit pois". Je ne peux que compatir à la situation, qui plus est d'un garçon pour qui les réactions extrêmes sont moins bien tolérées, et encore plus au XIX° siècle.
J'ai encore un peu de mal avec certaines oeuvres, mais je commence petit à petit à mieux apprécier sa musique, en ayant mieux cerné l'humain et ses problèmes personnels, et l'exutoire qu'à pu être pour lui la musique, derrière le compositeur.

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