J'avoue que lorsque je pense à l'anglais, c'est vrai qu'en tant que francophone de naissance, je l'envisage plutôt sous son aspect "globish"de langue de communication internationale que sous son aspect esthétique.
Surtout avec la prédominance dans les médias de l'accent, ou plutôt des accents, venus des USA qui ne sont pas franchement ma tasse de thé...
Car oui, ceux qui viennent par ici régulièrement, savent quel est mon rapport au son. Je joue de la musique, je chante, je vais voir des films en VOST, j'apprends les langues étrangères.. mon monde est beaucoup plus sonore que visuel, depuis toujours. J'ai un goût presque sentimental pour, pêle-mêle: les sons graves, les voix ( pas toujours graves d'ailleurs, même si elles ont ma préférence) et évidemment, les mots, les jeux de mots, la création de mots-valises, la créativité littéraire, les sous-entendus plus où moins égrillards, les accents plus ou moins faciles à comprendre...
Et il s'avère que j'ai justement un faible très... fort pour les accents britanniques, pour l'humour anglais, pour les gens qui s'amusent avec les mots en les dégustant avec un plaisir de fins gourmets.
Pour l'impayable John Cleese qui danse en sous-vêtements en déclamant du Lermontov en VO, avec un accent à couper au couteau, et me fait pleurer de rire.
Mais il n'y a pas que l'humour, j'aurais pu évidemment mentionner Christopher Lee, une des plus belles voix du cinéma, ou Peter Ustinov, bien anglais malgré son nom, pour leurs compétences polyglottes, mais je viens de découvrir, divine surprise! Que le fort sympathique Tom Hiddleston est aussi assez doué en langues étrangères, au moins en français et espagnol, mais surtout, il a l'air de s'amuser énormément, et c'est CA l'essentiel.
Mais pour finir cette petite sélection, à tout seigneur tout honneur: Stephen Fry.
Stephen Fry qui écrit, décrit le plaisir à la fois intellectuel et sensoriel de s'amuser avec les mots, et balance à propos des pisse-froid de la pureté langagière: (et le plus drôle c'est qu'il les vanne avec un niveau de langage .. irréprochable)
"Do they ever let the tripping of the tips of their tongues against the tops of their teeth transport them to giddy euphoric bliss? Do they ever yoke impossible words together for the sound-sex of it? Do they use language to seduce, charm, excite, please, affirm and tickle those they talk to? Do they? I doubt it."
Stephen Fry qui écrit, décrit le plaisir à la fois intellectuel et sensoriel de s'amuser avec les mots, et balance à propos des pisse-froid de la pureté langagière: (et le plus drôle c'est qu'il les vanne avec un niveau de langage .. irréprochable)
"Do they ever let the tripping of the tips of their tongues against the tops of their teeth transport them to giddy euphoric bliss? Do they ever yoke impossible words together for the sound-sex of it? Do they use language to seduce, charm, excite, please, affirm and tickle those they talk to? Do they? I doubt it."
oooh-là-là ( in French dans le texte), suggestif, tout ça!
Petit canaillou, va... c'est un délice à lire, à dire et à écouter! :D
Rien que l'allitération en t présente dans cette phrase - très amusante à dire, alors même que je suis incapable de la prononcer de manière fluide - est effectivement un étourdissant plaisir euphorique. En tout cas je ne peux pas parvenir à la fin de la phrase sans sourire.. avant d'éclater de rire.
Bon, vous savez maintenant que pour me charmer, il faut avant tout charmer mes oreilles...
Et comme avec le son, c'est mieux, une petite animation typographique absolument brillante, de ce texte lu par Mister Fry himself.
Mais l'animation, bien qu'excellente, rend le texte un peu compliqué à suivre, alors, le voilà:
"For me, it is a cause of some upset that more Anglophones don’t enjoy
language. Music is enjoyable it seems, so are dance and other, athletic
forms of movement. People seem to be able to find sensual and sensuous
pleasure in almost anything but words these days. Words, it seems belong
to other people, anyone who expresses themselves with originality,
delight and verbal freshness is more likely to be mocked, distrusted or
disliked than welcomed. The free and happy use of words appears to be
considered elitist or pretentious. Sadly, desperately sadly, the only
people who seem to bother with language in public today bother with it in quite the wrong way.
They write letters to broadcasters and newspapers in which they are
rude and haughty about other people’s usage and in which they show off
their own superior ‘knowledge’ of how language should be. I hate that,
and I particularly hate the fact that so many of these pedants assume
that I’m on their side. When asked to join in a “let’s persuade this
supermarket chain to get rid of their ‘five items or less’ sign” I never
join in. Yes, I am aware of the technical distinction between ‘less’
and ‘fewer’, and between ‘uninterested’ and ‘disinterested’ and ‘infer’
and ‘imply’, but none of these are of importance to me. ‘None of these are of importance,’ I wrote there, you’ll notice – the old pedantic me would have insisted on “none of them is
of importance”. Well I’m glad to say I’ve outgrown that silly approach
to language. Oscar Wilde, and there have been few greater and more
complete lords of language in the past thousand years, once included
with a manuscript he was delivering to his publishers a compliment slip
in which he had scribbled the injunction: “I’ll leave you to tidy up the
woulds and shoulds, wills and shalls, thats and whiches &c.” Which
gives us all encouragement to feel less guilty, don’t you think?There are all kinds of pedants around with more time to read and imitate Lynne Truss and John Humphrys than to write poems, love-letters, novels and stories it seems. They whip out their Sharpies and take away and add apostrophes from public signs, shake their heads at prepositions which end sentences and mutter at split infinitives and misspellings, but do they bubble and froth and slobber and cream with joy at language? Do they ever let the tripping of the tips of their tongues against the tops of their teeth transport them to giddy euphoric bliss? Do they ever yoke impossible words together for the sound-sex of it? Do they use language to seduce, charm, excite, please, affirm and tickle those they talk to? Do they? I doubt it. They’re too farting busy sneering at a greengrocer’s less than perfect use of the apostrophe. Well sod them to Hades. They think they’re guardians of language. They’re no more guardians of language than the Kennel Club is the guardian of dogkind.
Ecrit en 2008, il y a donc tout juste 10 ans.
(et je suis très contente de n'avoir eu qu'un seul mot à chercher dans le dictionnaire dans tout ce long passage de haute volée: sartorially)
Eclatez-vous, amusez -vous, dégustez les mots, savourez le langage, le vôtre ...ou celui du pays voisin pour ce mois anglais :)
excellent, je n'ai pas encore tout écouter mais je me régale :-)(je t'ai laissé une vidéo avec accent sur fb :-) )
RépondreSupprimerune bien belle facon de commencer ce mois de juin...aaaaah le grand Loki...on l'aime bien quoi....;)
RépondreSupprimeroui, et j'avoue qu'il m'a bien surprise, tant son français que son espagnol sont plutôt bons.
Supprimer" il est le plus charmant des méchants"... oui, et ton accent aussi est tout à fait charmant, mon p'tit Tommy :D
L'allemand par contre, ça n'est pas encore ça.
ceci dit il y a beaucoup d'anglais qui se dépatouillent assez bien en français, on en a plein qui viennent en vacances ici en PACA et font l'effort d'essayer de parler français, c'est très sympa.
oh ouiii il est tout choupinou ce Tomy....je lui avais donne la victoire d'Azincourt, haut la main, dans Hollow Crown (honte a moi)...;)
Supprimertrop bien, cette sélection ! je me suis régalée :-) bon mois anglais, Purple!
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