Le problème c'est que le cinéma voisin propose pas mal de films italiens.. en juin!
Il n'y a que celui-ci que j'ai pu voir dans les temps.
Et malgré sa célébrité, je ne l'avais pas vu, en fait j'en étais persuadée, mais j'ai du confondre.
Donc, on va suivre la vie sur 30 ans de 3 copains résistants, de la fin de la seconde guerre mondiale, et jusque dans les années 70.
Il y a Nicola, l'anarchiste féru de cinéma qui rendre dans son patelin perdu pour se marier Antonio le colérique qui retrouve son travail de brancardier à l'hôpital..mais est écarté des promotions à cause de ses sympathies ouvertement rouges, et Gianni, stagiaire avocat qui vivote en attendant l'engagement qui va faire décoller sa carrière.
Ces gens aux moyens modestes passaient leur temps au restaurant " demi-portion"le seul abordable pour eux.
Mais la fin de la guerre, le retour à la vie civile, l'arrivée d'une jolie femme dans leur petit groupe, un gros contrat pour Gianni.. tout celà va avoir raison de leur belle union. Ou peut-être faire ressortir ce que leur amitié avait d'improbable et n'était au final qu'un accident de l'histoire?
Le tempérament colérique d'Antonio va l'écarter de plusieurs opportunités professionnelles, l'intransigeance de Nicola va l'éloigner de sa famille la jolie Luciana, qui rêve d'être actrice mais n'arrive pas à se décider entre Antonio et Gianni finit par faire voler en éclat une situation précaire.
Et lorsqu'ils se retrouvent par hasard une fois toutes les dizaines d'années, les retrouvailles finissent immanquablement en dispute mémorables et en fâcherie.
Gianni, considéré par tous comme le plus idéaliste de la bande, est celui qui en apparence a le mieux réussi, il est en réalité celui qui a le plus perdu: devenu riche en défendant un businessman pourri jusqu'à l'os, dont, par faiblesse ou appât du gain il a épousé la fille, il est devenu bourgeois et arriviste, marié à une femme gentille mais sotte dont il se désintéresse absolument, subissant le perpétuel mauvais caractère de son odieux beau-père... il en vient à détester tout le monde, et surtout ce qu'il est devenu. Triste vérité qu'il tente de cacher à ses copains en les évitant autant que possible.
Il sont forts pour ça les italiens: un film en apparence drôle, car on y rit, ou plutôt on y sourit souvent...mais le fond est incroyablement acide et noir. Les trois copains sont des ratés et en ont conscience, ils ont beau se débattre pour essayer de faire changer les choses.. le monde continue sans eux, et sans se soucier d'eux.
C'est du coup.. terriblement réaliste avec de bons moments de sarcasme ( la belle-famille complètement ridicule de Gianni vaut son pesant d'or).
Une jolie découverte donc... Et puis Ettore Scola aux manettes, Vittorio Gassman (Gianni) Nino Manfredi ( Antoni), le moins connu Stefano Satta Flores ( Nicola) Stefania Sandrelli (Luciana) tous sont excellents.
Et je pense que Scola a mis beaucoup de lui-même dans le personnage de Nicola, le cinéphile, incollable sur Vittorio de Sica (qui, comme Fellini et Mastroianni fait une apparition dans sont propre rôle). Tout le film est d'ailleurs une mise en abîme du cinéma: extrait de films, séances au ciné-club du coin, cinéma du coin, jeux d'éclairage.. et au théâtre ( lorsque Luciana explique a Antonio le principe des conventions et des dialogues théâtraux, ou les apartés où les acteurs pulvérisent le 4° mur sans vergogne
Par contre, ce film m'a donné terriblement.. faim!
ceci est une référence aux 3 mousquetaires.. Un pour tous, tous pour un ( et pasta pour tout le monde!) |
un film et un peu de musique. Petit mois italien, mais c'était à prévoir.. |
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