Il n'y en pas beaucoup....Lili et Nadia Boulanger, Germaine Tailleferre, Clara Schumann et Alma Mahler moins connues que leurs maris...
Hildegarde von Bingen, si on remonte au moyen-âge.
Une poignée au mieux.
Rejeu? Et des compositrices baroques, vous en connaissez?
Moi non plus, en tout cas jusqu'à hier. Car je suis allée à un concert de musique barque italienne, où j'ai découvert 2 noms, ceux de Barbara Strozzi (1619-1677) et Francesca Caccini ( 1587-1641) toutes deux filles de célèbres compositeurs, il n'y a pas de secret, à l'époque, il fallait soit être femme de, soit être fille de pour qu'on daigne conserver vos compositions, auxquels une petite recherche en ligne vient d'ajouter Isabella Leonarda ( 1620-1704), qui a eu accès à une formation musicale, cette fois non en tant que membre d'une famille de musiciens, mais en tant que religieuse.
Ce qui était la seconde voie, principalement pour devenir exécutantes.
N'oublions pas que l'un des plus célèbres compositeurs italien de l'époque, et un de mes favoris personnels, à savoir Vivaldi lui-même, était professeur de musique dans une institution musicale réservées aux femmes pauvres mais talentueuses, élevées au frais de l'état, dans le but expressément avoué d'en faire des musiciennes accomplies, capables de gagner leur vie en donnant des concerts. Donc même si la discipline y était monacale, quelque part, elles avaient une chance que bien d'autres n'avaient pas de pouvoir exercer leurs talents.
Mais des compositrices ... il n'y en avait que peu, donc, et qui méritent d'être sorties de l'oubli.
Francesca Caccini ( fille donc de Giulio Caccini): chanteuse, luthiste, guitariste et première femme a avoir officiellement composé des opéras, dont le seul qui soit parvenu jusqu'au XXI°siècle est " La liberazione di Ruggiero d'all'Isola d'Alcina, opera comique sur un argument extrait d'Orlando Furioso)
Elle a particulièrement composé pour les cordes, ses instruments de prédilection.
Voilà donc une chaconne, très dansante, pour violon, guitare et clavecin
Chi desia, chanson pleine d'humour, extraite du même concert. Chant, théorbe, guitare, percussion, clavecin, violon, violoncelle.
Barbara Strozzi, fille adoptive et/ou illégitime de l'écrivain Giulio Strozzi, érudit et ouvert d'esprit qui a favorisé l'éducation musicale de sa fille. Bravo papa Strozzi!
Et en tant que chanteuse, elle a logiquement composé principalement des chants religieux, et profanes, des airs, ariettes et madrigaux pour voix et basse continue.. sur des textes écrits par son père. Bravo bis, papa Strozzi!
Cantate "Eraclito amoroso", que j'ai particulièrement appréciée hier, de jolis passages qui bougent beaucoup entre le grave et l'aigu ( ici chanté par Philippe Jarrousky, à qui ce genre de répertoire va comme un gant, j'ai beaucoup plus de mal avec sa voix aigue sur des compositions modernes, type Erik Satie. Mais il fait partie des gens à la voix " non grave" que j'apprécie bien en général)
Celui là, il me faut la partition, je meurs d'envie de le travailler...
Amor non si fugge - on retrouve nos musiciens du concert où était programmée Francesca Caccini
Isabella Leonarda. Il y a moins à dire de sa vie, puisqu'elle est devenue nonne à 16 ans et n'a jamais quitté la vie religieuse. Son oeuvre est donc en grande partie sacrée ( pour les pièces chantées) et instrumentale.
Douxième sonate pour violon et continuo ( et elle n'a pas franchement grand chose à envier à la musique du prêtre roux)
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