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samedi 1 avril 2017

Paris Pieds Nus ( film 2017)

Mois Japonais sur l'autre blog, mois belge sur celui-ci. et si j'avais pas mal de billets d'avance pour le mois japonais, en revanche, ce sera plus compliqué pour le mois belge.
et comme avec mon changement de travail, je n'ai ni vraiment le temps, ni vraiment le goût de lire pour le moment ( je lis beaucoup de dossiers et j'écris beaucoup de mails, dans le cadre de ce nouveau job, donc, le temps que ça se décante, je préfère.. faire autre chose de mon temps libre) et j'ai décidé que les prochaines semaines seraient plutôt axées cinéma.

Comme parfois, les choses se goupillent bien, c'est justement le moment où le cinéma d'à côté a décidé de programmer "Paris pieds nus", nouvelle comédie burlesque du duo fanataisiste belgo-canadien Dominique Abel et Fiona Gordon. Je les avais découverts il y a quelques années avec le délirant " l'Iceberg" où une femme coincée toute une nuit dans la chambre froide du restaurant où elle travaille. Le choc thermique lui causant un choc psychologique et une véritable obsession pour la neige, la glace et le pôle Nord.
Je n'ai pas vu les films suivants, qui n'ont pas été diffusés ici à ma connaissance, mais j'ai donc sauté sur l'occasion de voir un peu d'humour absurde en ce jour pluvieux.

l'affiche annonce la couleur, ou plutôt les couleurs, très présentes, très pimpantes

Un film donc belge, avec une actrice principale canadienne et qui se passe à Paris.

Fiona, rousse canadienne à lunettes vit au fin fond d'un coin paumé et couvert de neige du Canada. Une quarantaine d'années plus tôt, sa tante Martha, danseuse,  a tout plaqué pour aller faire carrière en France.

un coin paumé , neigeux.. et venteux!

Mais voilà, Martha a maintenant 88 ans, elle pète la forme, mais perd un peu la mémoire, et lance un SOS à sa nièce pour qu'elle viennent à sa rescousse: les assistants sociaux ont décidé qu'il était grand temps pour elle d'aller en maison de retraite, et Martha refuse absolument.

Ni une ni deux, voilà Fiona, qui n'a jamais quitté son coin, partie avec un sac à dos aussi grand qu'elle, surmonté d'un cocasse drapeau canadien, partie pour un périple parisien à la recherche de tante Martha qui, manque de chance, a décidé justement ce jour là de prendre la poudre d'escampette pour échapper à l'assistante sociale.
Sitôt arrivée, la malchanceuse Fiona se retrouve à l'eau en voulant se faire photographier au bord de la Seine - elle s'y retrouvera un certain nombre de fois!

deux secondes avant la catastrophe

Alors qu'elle est repêchée parun bateau mouche, son sac à dos coulé avec elle sera retrouvé par Dom, SDF un peu philosophe qui campe dans le coin, et fouille les poubelles des bateaux restaurants en fonction du menu qu'ils proposent. Aubaine: le sac contient quelques vêtements et de l'argent. Ni une ni deux, Dom vêtu d'un seyant pull moulant jaune canari trouvé dans les affaires de Fiona s'offre un repas de luxe sur l'un des bateaux, où , justement, Fiona crevée et dépitée après une première journée passée à chercher sa tante et à déclarer la perte de ses papiers, tentait d'oublier qu'elle se retrouve elle aussi à la rue, sans le sous, avec seulement un ticket restaurant donné par l'ambassade. Parce qu'elle ne comprend pas le français, elle ne refuse pas une danse à l'envahissant Dom, qui par conséquent, tombe raide dingue amoureux de la pauvre canadienne paumée, et va lui filer le train toute la journée , en version seau de glu ( c'est comme un pot de colle mais en XXL)
en parallèle, on va assister à la journée de Marthe et voir comment tout ce petit monde passe des heures durant séparé seulement de quelques rues, sans jamais le savoir.

Dit comme ça ça n'a l'air de rien, mais ce film est une pépite de bonne humeur. Par son sens du timing et des gags burlesques, que ce soit la manière ridicule dont Fiona se retrouve à l'eau plusieurs fois, le tango totalement décalé sur une musique électro dont les basses font trembler les murs et les gens, un éloge funèbre tout sauf conventionnel, Bob le Canadien de la Police montée,  tante MArtha malade après s'entre envoyé un pot entierde beurre de cacahuettes, la savoureuse référence à la Ruée vers l'or et à la danse des pains faite par Emmanuelle Riva et Pierre Richard ( un acteur que j'aime énormément et dont la carrière est bien plus intéressante maintenant que dans les années 70.Même si son rôle est très court, même en pyjama, il a une classe rare. Quand à feue Emmanuelle Riva, c'est un plaisir pour moi de voir que sa carrière ne s'est pas finie sur le très déprimant " Amour", mais sur ce film burlesque où elle incarne une mamie pétulante.)

Paris pieds nus, et Paris en chaussettes aussi

Les médias insistent sur une parenté de ce cinéma avec Pierre Etaix , Tati, ou Chaplin ( et pour le coup, la référence est même voulue) mais de mon côté c'est plutôt à Buster Keaton et Harold Lloyd que j'ai pensé. L'ascension nocturne de la tour Eiffel autant que les lunettes de Fiona m'ont vraiment fait penser à "Monte là dessus" Et ce n'est pas un mince compliment. En tout cas c'est un chouette hommage au cinéma burlesque et muet, avec ses gags très visuels. Je ne sais pas si les acteurs-metteurs en scène ont commencé par la danse, mais tout est chorégraphié minutieusement, et pas seulement les passages de danse. vu qu'un de leurs film précédents s'intitule rumba, ce n'est pas impossible.

Et quel plaisir, à la fois visuel et sonore que ce plan de l'aube parisienne vue depuis la Tour Eiffel, sur fond de Gymnopédie de Satie, un pur moment contemplatif comme j'aime ( d'où le "Pieds nus" du titre, pas seulement lié aux fait que Dom et Fiona se retrouvent régulièrement sans chaussures)

Donc tout ça pour dire que je conseille chaudement ce film atypique à tous les amateurs de spectacle visuel et d'humour absurde.
Car non le cinéma belge ne se limite pas au cinéma social des frères Dardenne pour ne citer que les réalisateurs les plus connus. C'est malheureusement trop rare que la programmation s'aventure hors des chemins battus et des noms les plus célèbres.

La bande annonce:



Et une interview de Fiona Gordon et Dominique Abel qui expliquent leur travail..


quoi de mieux pour commencer un mois belge un 1° avril qu'un film comique?


2 commentaires:

  1. Je pense avoir l'occasion de voir ce film, on verra si ça me plaît !

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    Réponses
    1. faut vraiment partir du principe que c'est délirant. Mais sans être de l'humour lourdingue :)

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