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mardi 12 janvier 2016

Les Quatre - Agatha Christie

Le 12 janvier 1976, soit il y a 40 ans tout pile, mourrait Lady Agatha Miller, alias Christie. 40 ans plus tard, elle est toujours l'une des romancières les plus lues et traduites au monde, les plus adaptées aussi ( en film, en série, au théâtre, en jeux vidéos, en fait, quasiment sur tous les supports imaginables)
et c'est aussi bien sûr une des figures incontournables du mois anglais. Pour moi, un mois anglais digne de ce nom se doit de compter un de ses livres.
Alors pour marquer le coup, une petite lecture commune avec les autres adeptes de la reine du crime s'imposait!
elle les a écrits.. à moi de les lire!

Et comme les deux dernières fois, j'ai pioché au hasard sur l'étagère des romans policiers en attente de lectures.
Les fois précédents , je l'avais dit, n'avaient pas été de franches réussites, les deux dataient de la fin de sa carrière: Les pendules date de 1963, et  L'hôtel Bertram de 1965.
J'ai donc pris les Quatre, que j'ai cru daté de la même période ( ce n'est que la traduction française qui est récente), et , bonne pioche cette fois. Ecrit en 1927, il est même antérieurs aux célébrissimes Dix Petits nègres, Le crime de l'Orient-Express ou Mort sur le Nil.

On y retrouve donc le duo phare de dame Agatha, Hercule Poirot et le capitaine Hastings.

Le capitaine marié quelques temps plus tôt, a quitté l'Angleterre depuis quelques temps pour aller vivre en Argentine comme gentleman farmer ou plutôt gentleman Ranchero avec Madame. Mais le voici de retour en Grande-Bretagne, pour quelques mois, bien décidé à aller rendre une visite surprise à son ami Hercule, qui ne bouge jamais ou presque de Londres. Le lecteur ne sera donc pas étonné d'apprendre que justement à ce moment là, Poirot est sur le départ pour une mission importante (et lucrative) au Brésil, bien décidé à aller rendre une visite surprise à son copain Arthur en Amérique du Sud.
Surprenant début pour qui connait les autres aventures d'Hercule Poirot. Et le reste est à l'avenant, visiblement l'écrivaine avait envie de s'amuser et glisse pas mal de coups de théâtres, quiproquos et références ( Hercule Poirot qui raconte avoir un frère nommé Achille,  la seule personne au monde aussi douée que lui, mais d'une inertie absolue. en ajoutant " tout détective se doit d'avoir un frère". Bon , reconnaissons qu'Achille est un nom un peu moins improbable que .... Mycroft, au hasard? ;) )

Mais les projets de voyages à l'autre bout du monde sont vite stoppés par l'arrivée impromptue d'un inconnu, visiblement choqué, qui cherche Poirot, et qui avant de mourir, se met à parler des "quatre", une association internationale de malfaiteurs à la tête de laquelle se trouvent 4 personnes: le N°1 est un gangster chinois, le n°2 est un millionnaire américain, le n°3 est une française, et le n°4 inconnu de tous.
Or justement Poirot avait déjà plus ou moins une enquête en cours sur cette société à l'organisation mafieuse. Et dès lors et pendant un an ( le roman commence en été, et le temps s'égrène jusqu'au suivant), à chaque nouvelle énigme qu'il va devoir résoudre, Poirot va trouver la trace de ces criminels en bande bien organisées, qui semblent prendre plaisir à jouer au chat et à la souris avec l'enquêteur.
Et le tiennent en échec! Ils sont partout: derrière l'enlèvement d'un scientifique à Paris, derrière l'assassinat d'un homme en pleine campagne anglaise, derrière la mort apparemment naturelle d'un joueur d'échecs américain, derrière l'accident de circulation d'une actrice de seconde catégorie...
Enfin un opposant, fut-il quadricéphale, digne du détective belge à l'égo surdimensionné!

Et en plus ce tome est drôle: Poirot et Hastings s'envoient régulièrement des vannes sur leurs défauts respectifs ( le côté tête brûlée d'Hastings qui agit d'abord et réfléchit après, son faible très fort pour les jolies rousses, et le manque de modestie légendaire d'Hercule Poirot).
Et surtout les références sont nombreuses. Je parlais plus haut de Mycroft, le frère de Sherlock Holmes, mais il y a une foule d'autres références à sherlock, à commencer par le titre qui ne peut que faire penser  au Signe des Quatre. Lhistoire du Jasmin Jaune a quelques points communs avec les Cinq Pépins d'orange..
On y retrouve aussi quelques invités de marques issus des précédents ouvrages d'Agatha Christie: l'inspecteur Giraud, la comtesse Rossakov..
Des références à des personnalités de l'époque ( la physicienne française mondialement célèbre qui travaille sur le radium, " de même niveau que Madame Curie"), à des événements de l'époque ( l'agitation bolchévique, les tentatives de coup d'état en Chine, la menace politique en Allemagne..)

Surpenant donc, on se retrouve deavnt une vraie histoire d'aventure, parfois improbable, de quiproquos et d'action au niveau mondial, non seulement de par le côté internationale de l'association criminelle, mais aussi par les voyages qui s'y effectuent: dans la campagne anglaise, à Paris, sur l'océan, en Belgique, en Italie..

Je vies de voir qu'il s'agissait en fait de nouvelles qui ont été retravaillées pour être rassemblées en un seul récit. Parfois dans ces cas là, la recette ne prend pas ( De la poussière à la chair de Bradbury souffrait de ce côté "rapiéçage", tandis que "les chroniques martiennes" du même auteur est une magnifique réussite).
Et la on est plutôt dans le deuxième cas: quelque chose d'inclassable, qui tient du roman d'aventure, du recueil de nouvelles, mais avec un liant qui tient suffisamment la route pour que ça marche.

Une bonne pioche, donc, et je le répète, cerise sur le gâteau, Hercule Poirot est mis en échec, et se fait vanner par Hastings. Il parle même de se marier à un moment. C'est dire l'originalité de la chose. Pas l'un des plus connus apparemment, mais en tout cas, un de ceux qui m'a le plus amusée à lire.
Au passage, j'avais vu l'adaptation dans la très fameuse série des enquêtes d'Hercule Poirot, et .. elle  n'a quasiment RIEN à voir, à part le titre et le nom des personnages. A commencer par la motivation des quatre ( dans la série, elle m'a parue bien pipeau,à la limite du ridicule!), l'ordre des événements n'a rien à voir,le rapport de force entre les quatre n'a rien à voir, la fin n'a rien à voir. Vraiment , c'est le même titre, le même héros, et les personnages ont les mêmes noms, mais c'est tout. Les deux histoires, papier et série TV, partent dans des directions totalement opposées, pas seulement simplement divergentes.
Donc si vous avez vu la version série, vous pouvez y aller sans problème, l'intention est différente et le résultat extrêmement différent.

idée 44: quelque chose de chinois
 

1 commentaire:

  1. Ahah certainement un des plus rocambolesques roman de dame Agatha :-)

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