aujourd'hui, je vais vous parler d' un roman où des jeunes doivent s'affronter jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un survivant dans une zone strictement délimitée, dans une espèce de jeu de massacre super codifié pour le plaisir d'un gouvernement autocratique centralisé.
Qui a dit " Battle royale"?
Bingo, vous avez gagné, ici c'est comme qui dirait Battle Royale mélangé au Prix du danger, avec des références très appuyées à l'antiquité romaine. Trop appuyées d'ailleurs: les gens qui s'appellent Cinna, César, Portia, Flavius.. au cas où on n'aurait pas compris avant, avec Panem, le Capitole, l'arène et le côté combat de gladiateurs..
(et miiirde je viens de voir APRES avoir écrit ça que justement la ressemblance avec Battle Royale et le Prix du danger avait été la principale critique faite à Hunger Games... ça m'apprendra à avoir lu et vu pas mal d'autres choses).
Dans le pays de Panem ( oui, moi aussi j'ai mentalement ajouté " et circense"), construit sur le territoire de l'ancienne Amérique du Nord, le gouvernement absolu est tenu par "le Capitole", régime absolu qui maintient dans la servitude les districts qui l'entourent: du 1 ( district du luxe) au 12 ( mines de charbon), du plus favorisé à la zone.
Une tentative de révolte a bien eu lieu autrefois de la part d'un 13° district dont il ne reste plus que des ruines, et pour "commémorer" ça, chaque année, des tributs: 2 jeunes âgés de 12 à 18 ans, une fille et un garçon, sont choisis au hasard dans chaque district pour participer aux Hunger Games.
Et la participation au tirage au sort est obligatoire, bien que personne ne veuille y prendre part car il s'agit d'un jeu de massacre. tous ces "heureux élus" vont devoir s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un pour le plaisir de la caste dirigeante qui raffole de ce jeu télévisé violent et racoleur. Le gagnant sera nourri et logé et vivra dans le luxe à vie. Mais pour ça, il faut encore le reste, en vie.
Et donc on va suivre dans cette sale aventure Katniss, la représentante volontaire du district 12 ( la candidate originellement tirée au sort était sa petite soeur de 12 ans, dotée d'une chance de survie quasiment négative dans l'arène, Katniss qui chasse à l'arc pour nourrir sa famille depuis des années, n'a pas hésiter à prendre sa place, comme le protocole l'y autorise) qui va devoir trucider d'autres humains pour survivre. Avec son expérience à l'arc, elle a peut être la possibilité d'arriver jusqu'à la fin, et pourquoi pas de gagner. Tout les coups sont permis dans le jeu de la faim, y compris voler ou détruire les provisions des adversaires pour les laisser crever de faim. Seul le cannibalisme est plus ou moins mal vu.
Pour être tout à fait honnête, voilà bien un titre que je n'aurais pas lu sans le challenge Dystopie. J'avais vu l'adaptation ciné qui ne m'avait vraiment pas convaincue. certes , vue dans des conditions pas terribles: sur un mini écran lors d'un voyage en avion, parce que le reste me branchait encore moins.
Mais mauvaises conditions où pas, j'avais surtout trouvé que la chose était vraiment bâclée niveau scénario. Avec des trous qui confinent à l'invraisemblance: Attendez, on est dans un pays dirigé par un état central qui maintient le reste de la population en état de servitude, prélève tous les an 24 jeunes pour les envoyer s'entretuer dans un jeu TV à grand spectacle, et personne ne se révolte? Je veux bien que ça soit des pécores de la cambrousse, mais ils ont entre les mains les moyens de production et s'ils savent additionner 2 et 2, ils auraient quand même compris qu'avec une grève nationale, plus une matière première qui n'arrive chez les riches, le régime s'écroule en moins de 3 jours? a croire qu'avec leurs conneries ils cherchent le putsch!
Ben il y a des raisons, qui expliquées dans le livre, mais que le film n'évoquait absolument pas : le coeur de l'état est construit au milieu des montagnes, donc accessible seulement par train ou par voie aérienne, et le capitole possède des armes aériennes avec lesquelles il a déjà laminé par le passé les tentatives de révolte des ouvriers qui vivent à peu près au XIX° siècle.. et oui, bon, on peut difficilement dégommer un avion super perfectionné avec le matos de Robin des bois. De plus les habitants parqués dans les districts sont isolés dans leur district, et n'ont aucun contact avec ceux d'à côté, donc sans moyen de communication, difficile de lancer une grève concertée.
Ouf, ça va mieux. c'est toujours un principe fumeux, mais au moins il n'y a pas de trou trop visible dans l'histoire.
Pareil pour le coup des mines sorties de nulle part dans le film: attendez, ils sont censés se battre à l'arme blanche, sauf que maintenant les méchants on miné le terrain? mais où, quand comment? avec quoi?
Là aussi, le coup des mines est expliqué, et pas sorti de nulle part.
Dès le début d'ailleurs, j'avais du mal à croire que dans une famille ultra pauvre au point de manger limite jusqu'aux queues des rats du grenier et de vendre tout ce qui est monnayable pour acheter à manger, la soeur de l'héroïne aurait gardé un bijou en or qui leur aurait assuré de quoi manger pendant un bon mois. Version lire: c'est un cadeau tardif de la seule amie un peu riche de Kat.
Re-ouf.
Après il reste le côté " si ça fait 75 ans que ça dure et que la révolte est impossible, pourquoi ne pas entraîner systématiquement tous les jeunes au minimum aux techniques de survie en milieu hostile dès l'école primaire..." que personne ne semble avoir intégré depuis 3/4 de siècles.
D'accord le maniement des armes c'est peut être difficile à mettre en place discrètement, mais au moins les bases des éclaireurs: faire du feu avec des cailloux, tresser de la corde, reconnaître les plantes comestibles...
Ben non, même pas. Les districts aisés le font, les districts ouvriers, préfèrent que les enfants savent tout sur les différentes sortes de charbons...
Donc au final, c'est plutôt une bonne surprise, le livre est comme souvent bien meilleur que son adaptation, Katniss est une héroïne plus proche de Lara Croft, tresse incluse, que de la Princesse Peach qui attend d'être sauvée, au contraire, c'est elle qui aide son camarade plutôt passif dont le talent est de savoir se cacher. Le retournement du cliché habituel " Tarzan sauver Jane" est assez sympa.
Après j'émets des réserves sur l'écriture à la première personne, courant dans la littérature jeunesse apparemment. Ok, c'est supposé permettre un maximum d'identification des jeunes lecteurs aux jeunes héros, mais en même temps, ça limite beaucoup en termes d'immersion, et dans un jeu de massacre, c'est contre productif: on sait très bien qui va survivre dans ce cas là. a part d'avoir un héros ou une héroïne fantôme qui raconte l'histoire. Mais là, sachant qu'il y a encore 2 tomes à suivre, la seule inconnue pèse sur tous les autres. Enfin, sur "comment vont-il mourir"?
Mais voilà, il arrive des tuiles à Kat, qui s'en sort pas mal amochée ( mais remise à neuf pour passer à la télé, faut pas une gagnante trop endommagée quand même), ce qui relance quand même un peu l'intérêt. De ce point de vue là, je l'ai quand même trouvé nettement plus réussi que l'autre "dystopie jeunesse" que j'avais lue. Starters avait un défaut qui sautait aux yeux: l'implication évidente que la location de corps laissait deviner pouvait apparaître au lecteur dès le chapitre 1 ou 2 elle n'était pourtant évoquée qu'à la tout fin. Ca qui m'avait largement frustrée puisque je l'avais devinée dans les premières pages.
Plutôt pas mal au final, pas trop mal écrit, ça se lit vite ( et comme je l'ai trouvé en version e-book sur la boutique livres de ma tablette, il n'encombrera pas mes étagères). Le cadre politique rend la chose moins vide que d'autres dystopies jeunesse. Mais ça risque de paraître un peu léger au lecteur aguerri de SF. A prendre comme un lecture récréative donc. Et dans ce cas là, je lirais peut-être à l'occasion le tome 2 si j'ai un moment de libre.
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