Je reste dans la bestiole noire, malgré tout!
Comme c'est de la poésie, je ne vais pas rentrer dans le détail de l'analyse, sur ce que peut représenter le corbeau ( la hantise, la pensée obsédante, le deuil.. pour un intellectuel récemment veuf)
Voilà donc le texte d'origine: The raven
et la traduction toujours par l'ami Charles Baudelaire
Je ne sais pas si je l'ai déjà dit ici, mais Baudelaire est mon poète préféré, toutes époques confondues. Je trouve très intéressant qu'il n'ai PAS cherché à refaire des rimes en français ( j'ai trouvé cette solution très boiteuse pour les traductions françaises de Faust par exemple. Oui, ça fait plus musical, mais ça s'ligne souvent énormément du texte d'origine)
Non, Baudelaire a choisi la solution "poème en prose" qui lui sied si bien dans le spleen de Paris.
Par comparaison, voilà la version proposée par Stéphane Mallarmé. Qui a églement choisi la traduction en prse.
Strophe 2:
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December,
And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor.
Eagerly I wished the morrow; - vainly I had sought to borrow
From my books surcease of sorrow - sorrow for the lost Lenore -
For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore -
Nameless here for evermore.
Version Baudelaire:
Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, — et qu’ici on ne nommera jamais plus.
Version Mallarmé
Ah ! distinctement je me souviens que c’était en le glacial Décembre : et chaque tison, mourant isolé, ouvrageait son spectre sur le sol. Ardemment je souhaitais le jour — vainement j’avais cherché d’emprunter à mes livres un sursis au chagrin — au chagrin de la Lénore perdue — de la rare et rayonnante jeune fille que les anges nomment Lénore : — de nom pour elle ici, non, jamais plus !
Personnellement, je préfère la version de Baudelaire, je trouve que celle de Mallarmé est presque trop fidèle au texte original et en devient parfois un peu trop mot à mot. Celle de Baudelaire " coule mieux" en français.
Pour le chat noir, je me désolais de ne pas trouver de version filmée, théâtrale ou lue en intégralité.
Pour le corbeau, faites votre choix, en voilà pas moins de 4, et pas par n'importe qui!
Version mise en scène par Vincent Price ( le son n'est hélas pas très bon)
Lecture par Christopher Lee.
Lecture par Christopher Walken
Lecture par James Earl Jones
LEs 4 sont des acteurs que j'apprécie beaucoup, les 4 ont des voix très reconnaissables . Je n'avais jamais eu l'occasion de l'entendre vraiment en VO, mais James Earl Jones a une voix vraiment agréable et qui passe bien sur ce genre d'exercice périlleux. au niveau de la clarté de la prononciation, c'est l'anglais Lee que je comprends le mieux, mais les 4 ont leurs mérites.
Disons que je ne me suis pas vraiment concentrée sur la musicalité du "Chat Noir" mais je viens d'écouter une partie de "The Raven" lue par Christopher Lee et j'en conviens, c'est très musical.
RépondreSupprimer