4° lecture dans le cadre du partenariat entre la collection Signé et Babelio.
C'est cette fois un album double que j'ai eu la chance de recevoir.
Histoire sans héros, paru initialement en 1977 nous raconte la lutte pour la survie d'un petit groupe de rescapés d'un crash aérien, perdus en pleine jungle amazonienne.
A cette époque le sujet est encore dans toutes les têtes, si l'on pense au crash bien réel d'un avion en 1972, dans lequel les joueurs d'une équipe de rugby n'avait dû sa survie qu'au fait de manger leurs camarades qui n'avait pas survécu.
Ici, pas de nécrophagie, mais l'isolement, les moustiques, le rationnement, les pumas qui rodent et attaquent mettent les nerfs à rude épreuve, et révèlent la part d'ombre, voire de cruauté, la lâcheté et la mesquinerie de certains, ou au contraire, un courage que personne n'aurait pu soupçonner, et surtout pas l'intéressé d'un autre.Surtout lorsque parmi ces antihéros se trouve un général corrompu venu d'une obscure dictature sud-américaine, à la gâchette facile, et qui fait tout pour continuer à se la couler douce.
C'est grâce indirectement à Jules Verne et à un gamin qui a sauvé " 5 semaines en ballon" que les naufragés vont échafauder un plan de la dernière chance: construire un ballon et s'enfuir par la voie des airs. Tout plutôt que crever de faim et de soif en pleine jungle.
Même s'il n'y a pas officiellement de héros, certains ressortent plus que d'autres: l'acteur en fin de carrière, la prof de math, l'homme d'affaire chinois, le général, le gamin, l'hôtesse de l'air ( ils ont des noms, mais ça n'a aucune importance), surtout dans la postface qui apporte un autre point de vue sur cette histoire. Une postface signée... Largo Winch, oui, le héros récurrent de Van Hamme et Philippe Francq. J'aime beaucoup cette idée, ce croisement entre une histoire indépendante et une série d'un même auteur.
Vingt ans après, paru lui en 1997, soit donc, 20 ans après revient à son tour sur ces événements.
C'est d'ailleurs impressionnant de voir l'évolution du dessin de Dany entre les deux!
Les quelques survivants du crash qui avaient réussi à fuir n'ont pas forcément réussi à oublier. Certains s'en sortent bien: le gamin devenu PDG, l'homme d'affaire chinois devenu représentant de son pays à l'ONU, d'autres ont sombré, dans la dépression ou la drogue. Ou on choisi un autre chemin en s'engageant dans la religion.
On commence par un prologue qui se passe juste quelques mois après Histoire sans héros, ou Maria, la prof de Math et Bob l'aventurier, repartent pour tenter en vain de localiser le dernier survivant qui s'est sacrifié pour permettre aux autres de s'enfuir et est resté dans jungle.
Vingt ans après, et à des kilomètres de là, à Israël, un événement qu n'a a priori rien à voir va les forcer à faire face à leurs souvenirs traumatisants: une vieille dame qui a survécu au camp de Treblinka vient de reconnaître formellement son tortionnaire sous le déguisement bien sous tous rapport du représentant canadien , d'origine allemande, de l'organisation mondiale de la paix. Problème les documents qui auraient permis de l'identifier formellement on disparu, sauf.. une copie microfilmé que transportait l'un des passagers lors du crash.
Les services secrets vont donc les traquer pour essayer de retrouver dans l'immensité de la jungle l'épave de l'avion.
Sauf que.. L'ancien nazi qui s'est refait une virginité politique est toujours en contact avec une organisation néonazie qui a tout intérêt à faire échouer ces recherches.
Je dois dire que j'ai BEAUCOUP moins aimé cette suite. Le premier tome ne partait pas du tout dans ce sens, la seule note politique était donnée par le général, et la seule évocation d'espionnage tournait autour de lui. Et encore l'espion identifié comme tel dans le 1° tome et celui identifié comme tel dans la suite, sont 2 personnes différentes. A croire que cet avion contenait un certain nombre de gens qui avaient des choses à se reprocher!
Là , il y a trop de choses: le complot, les anciens nazis, les néonazis, les cartels de la drogue, le scénario va a toute allure, se balade d'un bordel de Thaïlande à un village de femmes girafes, avant d'aller à Panama city, puis dans une léproserie au bord de l'Amazone, jusque dans un village indigène du fin fond de la jungle..
Ca fait trop. déjà que je ne suis pas franchement fan de tout ce qui touche à l'espionnage...Donc malgré le dessin plus abouti que ce soit au niveau des personnages ou des décors, j'ai eu du mal à accrocher.
Je note juste la phrase de Laurent dans la seconde partie, qui me plaît bien car j'adore les méta-références: " pour moi c'est comme si je relisais une vieille bande dessinée un peu oubliée". Je note aussi la référence à Jules Verne d'un côté.. et à Alexandre Dumas de l'autre.
Pour moi, c'est cet excès d'ambition qui est un peu dommage: les thèmes abordés dans le tome 2 n'étaient absolument pas en germe dans le tome 1, qui de fait est resté un one-shot pendant 20 ans. Donc je trouve la suite un peu tirée par les cheveux question scénario, trop pleine à ras-bord de thèmes, et trop rapide, question rythme, ce qui fait tomber à plat les retournements de situations ( j'ai fini par dire à haute voix pendant ma lecture "quoi, encore un traitre ?!Ah non, encore un faux traitre qui se fait passer pour un vrai traitre".. Même au cinéma, ce genre de facilité me gêne). Alors qu'Histoire sans héros jouais sur le côté huis-clos en pleine nature et sur les relations qui se nouent et les tensions qui s'exacerbent entre des personnages de caractère opposé, ce qui me parle plus. En un sens, en passant sur le plan espionnage, le récit perd en originalité.
Bonjour
RépondreSupprimerPossédant une édition du T.1 "Histoire sans héros", je peux le relire régulièrement - avec sa préface qui, sauf erreur de ma part, doit remonter à l'époque où Largo Winch n'était, lui, qu'un héros de romans, et pas encore celui de la série BD a succès que Van Hamme en a tiré avec Francq au dessin, qui continue sans Van Hamme depuis 2 tomes (j'ai jamais vu les séries TV ou film, et ce n'est pas dans mon intention).
Pour "Histoire sans héros 20 ans après", je l'avais juste parcouru à sa sortie, il faudrait que je le relise pour voir si je serais aussi déçu que vous ou pas...
A vrai dire,6 ans plus tard, je n'en ai plus aucun souvenir. Je viens de passer un an à l'étranger,de re-déménager, mes BD sont dans des cartons que je viens de récupérer mais que je n'ai pas eu le temps de vider (j'ai repris des études et donc ma vie a pris un tournant inattendu.
SupprimerJe verrai en déballant les carton ce que je garde et ce que je donne,mais, le fait que je n'en ai aucun souvenir ne joue pas vraiment en sa faveur.. si tant est que je ne l'aie pas déjà donné il y a plus d'un an...