Cette particularité de l'ordre de l'écriture et de la variation des mythes fait qu'il y a quelques différences entre les pièces:
A la fin d'oedipe roi, Oedipe, maudit des dieux et aveugle, souhaite que sa dernière action de roi soit de se bannir lui même, comme il l'avait promis: bannir l'assassin de Laïos. Mais Créon son beau frère ne l'entendait pas ainsi et préférait le garder captif au fin fond du palais.
Oedipe à Colone - Jean -Baptiste Hughes, ( musée d'Orsay) |
Evidemment Oedipe n'accepte pas cette demie réhabilitation et lance des imprécations sur ses fils , qui préfèrent se battre et ne s'intéressent à leur père que pour les avantages qu'ils pourraient en tirer.
Arrive ensuite Thésée , roi de Colone, qui traite Oedipe avec les respects dus à un ancien roi, et accepte la demande d'hospitalité.
Puis Créon vient à son tour de Thèbes, pour tenter de convaincre Oedipe, et devant son refus, prend Antigone et Ismène en otages comme monnaie d'échange, lesquelles sont vite libérées par l'armée de Thésée. Puis Polynice, qui vient plaider sa cause...
Ce passage, moins connu qu'Oedipe roi, et encore moins souvent représenté est encore plus est encore plus ignoble que l'était la première partie de la légende, dans le sens où on assiste à un défilé de faux-jetons et de mesquins mielleux, qui essayent tous de tirer profit de celui qu'ils ont bannis. Ceci dit, Oedipe ne tombe pas dans les pièges et leur dit à tous leur quatre vérités, ce qui ME fait plaisir, et a enfin l'occasion de prendre une décision de son propre chef: rester chez Thésée, le seul qui lui ait manifesté de la sympathie et pas seulement parce qu'il avait à y gagner. Mais même si cette pièce (posthume, je ne l'avais pas encore dit,) est moins connue, et occupe une position de transition dans le cycle thébain, elle est à lire, au moins pour la continuité de l'histoire.
Pour le texte à télécharger, c'est par là, dans le même recueil qu'oedipe Roi ( mais je n'ai pas trouvé mention du traducteur)
Ou en ligne,dans la traduction de Leconte de Lisle - pas lu, mais c'est sa traduction de l'Illiade et del'Odyssée que j'avais préférées.
12/25 |
Les érinyes et Zeus sont mentionnées |
l'ancien roi de Thèbes, et le roi de Colone |
Et figurez- vous que je viens de découvrir qu'elle a été adaptée à la fin du XVIII° siècle en opéra par le compositeur Antonio Sacchini, auteur et opéra presque totalement oubliés de nos jours mais qui ont eu pourtant beaucoup de succès à la cour de Louis XVI.
Musicalement, pour peu qu'on apprécie la musique classique, c'est plutôt agréable à écouter, bien que les légendes grecques transposées sur de la musique très très classique, ça me fasse toujours sourire.
En tout cas, rien qu'à l'ouverture on est en terrain connu, quand je dis "très classique" ça sonne un peu Mozart, un peu Gluck, on est vraiment dans l'idée de l'Orphée de Gluck.
Et chanté en français, s'il vous plait..
Il faudra que je lise cette pièce après avoir lu ce mois-ci Œdipe Roi. Je suis devenu un "inconditionnel" des tragédies antiques grecques. J'ignorais aussi l'existence de cet opéra. A découvrir donc.
RépondreSupprimertrès bientôt, j'enchaînerai sur Antigone.. Et je profite de l'occasion pour préciser que la version à télécharger est aussi la traduction de Leconte de Lisle.. avec les noms dans leur graphie d'origine ( Oidipous, Antigonè, Ismenè..). Ca ne me gêne pas, tellement que je m'en étais à peine rendue compte, mais ça peut gêner certains lecteurs, je pense..
Supprimercoucou Purple,
RépondreSupprimermerci pour ce billet très intéressant !
je ne connaissais pas du tout cette partie de la légende (je savais juste qu'Oedipe avait erré des années en compagnie de sa fille Antigone !)
j'ai l'oeuvre de Sophocle dans ma liseuse, d'ailleurs, on doit avoir la même version... ;)
j'en profite pour te souhaiter une excellente année 2014 ! :D