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samedi 18 janvier 2014

Me and the devil blues t.1 - akira Hiramoto

Bon alors,  et avant que quiconque râle, oui, ce billet n'est pas nouveau.. en fait, pas exactement, je l'ai un peu remanié, mais je l'avais déjà publié il y a quelques années sur feu le site " peppermint blues". A l'époque, le webmaster  et président de l'assos',m'avait demandé l'exclusivité, j'avais accepté. Seulement voilà, le site est mort depuis longtemps, l'assos' Peppermint est en déshérance depuis que le président a décidé de passer à autre chose, j'estime donc que le temps a suffisamment passé pour que je récupère mon article. donc non, si vous aviez déjà lu tout ça sur Peppermint blues, je n'ai pas repris à mon compte un article venu de ce site, j'en étais déjà l'auteur. Dans la version originale destinée à un site de blues, mais pas forcément lu par des fans de mangas, j'avais fait une intro façon " le manga pour les nuls"..
 Evidemment ici, ça n'a pas lieu d'être, vu que j'aurais plutôt des lecteurs chevronnés que des amateurs de blues!
oui, un manga sur le blues.. comme il y en a sur a peu près tout ce qu'on peut imaginer...


janvier: un seinen sur la musique

Donc «  Me  and the Devil Blues ».. Le titre vous parle peut-être. C’est l’histoire d’un type pas vraiment doué pour le travail de la terre, pas vraiment doué pour la vie de famille, pas vraiment doué en musique non plus mais qui ne rêve que de ça. Un brave gars qui croit au vaudou, au mauvais œil, et qui suite à une plaisanterie d’ivrogne dans un bar ira se promener sur un carrefour désert espérant rencontrer celui qui exaucera son souhait de devenir un vrai bon musicien. Un type surnommé RJ. Robert Johnson. Juste la première " star du blues", dont on prétendit qu'il avait passé un contrat avec le diable, pour jouer avec une telle perfection

La où le titre réussit un bon coup, c’est qu’il ne prend pas de parti. Ce n’est pas une biographie, le héros et son parcours sont plutôt le prétexte à un « road movie en BD ». D’ailleurs la narration et les cadrages sont très cinématographiques, évoquant énormément les frères  Coen .L’ambiance est proche de celle de O Brother, la narration rappelle celle, pas évidente a priori de No Country for Old Men. Le duel de Guitare entre RJ et Son House du premier volume est proche du duel de western, la violence du shérif envers ses adjoints dans le deuxième volume évoque aussi un  film de gangsters des années 40. S’adressant a des gens pas forcément calés en blues, la BD convoque donc l’autre art visuel qu’est le cinéma.
Ce n’est pas non plus une histoire fantastique, qui poserait pour acquise une intervention démoniaque. De manière plus maline, l’auteur ne reste sur le fil : au lecteur de l’interpréter à sa façon : pacte avec le diable ou cas de schizophrénie, d’hallucinations collectives…

son house,dont il est aussi question.. avec un guitare a résonateur , comme j'adore!

On est donc à mi-chemin entre la biographie (non du bluesman au parcours finalement mal connu Robert Johnson, mais du mythe Robert Johnson) et le Mythe tout court ( celui de Faust en l’occurrence)
Et de fait RJ va quand même rencontrer le démon :dans le premier tome,  sous la forme d’un autre personnage ayant réellement existé.. leur rencontre potentielle aurait donc pu avoir lieu.. ou peut être pas !

L’autre point à souligner, c’est que, contrairement à ce qui manquait singulièrement dans « Meteor slim », une Bd que je chroniquerai ici une de ces jours, le contexte n’est pas oublié.. celui de la pauvreté, du labeur aux champs, mais aussi et surtout, la ségrégation raciale et la peur qui en découle, la violence au quotidien dans un pays ou tout un chacun à la gâchette facile et la prohibition.

Lorsque j'avais chroniqué pur la première fois cette série, 2 tomes étaient parus en France, et 4 au Japon. Malheureusement.. elle en est restée à 4 tomes, car la série a été stoppée dans son pays d'origine, faute de parler au plus grand nombre. Dommage, car c'était un seinen très prometteur, sur un sujet qui me tenait à coeur, et il n'y a pas pour le moment de nouvelles à son sujet Sera-t-il repris un jour, aucune idée... c'est d'ailleurs frustrant de parler d'un manga dont on sait qu'il y a peu de chance de voir un jour l'intégralité. Mais il a tout à fait sa place dans le challenge " des notes et des mots": Car Sweet home Chicago ( le standard ultime de blues, qui clôt presque tous les concerts) I'll dust my broom, kind hearted woman, terraplane blues, et me and the devil blues qui donne son titre au manga, tous devenus des tubes mille fois repris, c'est lui!
du blues, du bon vieux blues du delta!

Il n'y a pas d'enregistrement vidéo de Robert Johnson, mort trop jeune, mais je ne résiste pas à partager le standard de son house, " death letter blues" .. punaise j'adore, je suis sur un petit nuage, là.. et en plus vous pourrez entendre le son si spécial de la guitare a résonateur). Y'a pas, j'en reviens toujours au Delta blues..



Les  + :  Un graphisme assez somptueux, utilisant des techniques de dessin variées, des couvertures et des pages de chapitres splendides, des cadrages très recherchés..
Les - :  une narration un peu confuse, des flashbacks, c’est une lecture qui demande pas mal d’attention, de revenir en arrière.


 

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