Et après les chroniques martiennes, Les pommes d'or du soleil, et Fahrenheit 451, c'est une 4° réussite.
Décidément, Bradbury me parle. Vraiment.
Et comme dans le cas des pommes d'or et des chroniques Martiennes, il s'agit ici d'un recueil de nouvelles, 22 pour être précis.
les voici:
1:Un remède à la mélancolie
2: Par un beau jour d'été
3: Le dragon
4: la fin du commencement
5: le splendide costume glace à la vanille
6: le rêve de fièvre
7: le raccommodeur de ménage
8: La ville où personne n'est descendu
9: l'odeur de la salsepareille
10: Icare Montgolfier Wright
11: le casque
12: Ils avaient la peau brune et les yeux dorés
13: Le sourire
14: Le premier soir de carême
15: l'heure du grand départ
16: Et l'été ne dura qu'un jour
17: Le cadeau
18: la collision mémorable de lundi dernier
19: les petites souris
20: coucher de soleil sur la plage
21: la vitre couleur fraise
22: le jour où la pluie tomba
En référence à la nouvelle n°3, une magnifique couverture. |
Alors disons le une fois de plus: Bradbury n'est PAS qu'un auteur de SF. Il se définissait d'ailleurs lui même plutôt comme auteur fantastique, et c'est ce qui ressort à la lecture de ces nouvelles. Seule une poignée d'entre elle parle de conquête de l'espace, de terraformation d'une autre planète, et du même ton d'optimisme un peu désabusé que j'avais adoré dans les chroniques martiennes (4; 10; 12; 16; 17 et 21). Les autre thèmes récurrents sont plutôt axés sur le temps qui passe et contre lequel on lutte en vain ( 3;9;15), l'identité, assumée ou subie, que l'on traine comme un boulet, qu'on cherche à cacher, qui nous suit parfois jusque sur un autre planète, le changement de personnalité (ou la révélation d'une part qu'on préfèrerait ignorait) que peut provoquer la fièvre ou un déménagement (6, 11; 12; 16; 21), les apparitions magiques, mystérieuses, féériques qui font changer le regard qu'on a sur le monde et sur soi (1; 2; 20; 22),, les objets qui cristallisent les espoirs (5) ou les rancoeurs (7; 13) etc.. et globalement, le thème de mélancolie, la tristesse qui sourd de partout, et les différentes façons qu'on les personnages de l'accepter ou de lutter.. parfois de manière cocasse, parfois de manière dramatique. Certaines nouvelles sont plutôt drôles, mais elles ne sont pas "joyeuses" pour autant, et c'est cet entre-deux que j'adore.
Une autre chose très intéressant: vu la richesse des thèmes qui s'interpénètrent se croisent de l'une à l'autre, l'ensemble reste remarquablement homogène, au point qu'il s'en dégage un seul thème, majeur: La difficulté d'être soi-même, humain, parmi tant d'autres.
Et on peut facilement grouper certaines nouvelles par deux ( je ne sais pas si ça a été fait exprès), car elles semblent se répondre suivant un schéma "positif/ négatif"
Le remède à la mélancolie joyeusement égrillard ( que la morale anglaise du XVIII° siècle réprouverait autant que celle de l'amérique des années 20) de la 1° nouvelle répond à celui , désespérant des petites souris.
Le désespoir de la petite terrienne sur Vénus, où la pluie battante ne s'arrête au mieux qu'un jour par an est le double négatif de l'espoir formidable que crée une adorable vieille dame farfelue en arrivant, telle une bonne fée, dans un désert ou il pleut.. une seule fois par an, à date fixe! ( 22).
Aux chimères dessinées, un jour d'été sur une plage, par Picasso, pour le plus grand plaisir du seul promeneur qui sera à tout jamais le seul avec l'auteur a avoir vu la fresque (2), répond la mélancolie des deux pêcheurs, qui ont trouvé,une sirène, une vraie sur la plage (20).. qu'ils on laissé partir pour lui sauver la vie, tout en faisant une croix sur ce qui aurait pu leur apporter richesse/ gloire.. en tout cas une amélioration de leur sort notable. Tout acte de charité contient en soit une part d'égoisme, et aussi une part de regret.
6/24 |
Je n'ai donc pas fini d'en lire!
idée 32: quelque chose de métallique ( une armure) |
j'ai lu quelques unes de ces nouvelles, et je suis bien d'accord avec toi, c'est un grand auteur !!! :)
RépondreSupprimerD'ailleurs j'ai beaucoup, mais alors beaucoup aimé " le costume glace à la vanille" qui n'est ni SF, ni vraiment fantastique: le vêtement n'est pas enchanté en lui même, mais rien que le fait de la part des copains qui l'achètent en quirat ( je ne vois pas comment dire autrement) de penser " Ce vêtement va changer nos vies, nous permettre de trouver du travail.." .. ben ça m'a mise de bonne humeur. C'est peut être la nouvelle la plus positive, dans le sens ou des gens se rendent compte que pour changer de vie, il faut d'abord le vouloir, et que le vêtement " magique" ne sert qu'à révéler leurs propres points fort. Ca fait du bien de lire ce genre de philosophie de temps en temps :)
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