Et c'est donc Alice au Pays des Merveilles qui ouvre le bal des comptes rendus de lectures. Ciel, il me semble être revenue au collège! en l'occurrence dans l'ancienne collection "1000 soleils" de chez Gallimard. Bon point pour cette collection de ma jeunesse années 80, une couverture plutôt sympa, en tout cas en comparaison des visuels moches que l'on trouve régulièrement sur les éditions de poche. Second bon point, bien qu'achetée d'occasion lors de la fête du livre à la Médiathèque municipale, et, en dépit d'un nombre conséquent d'emprunts, la couverture cartonnée robuste, le papier à peine jauni témoignent du bon travail de Gallimard sur cette collection jeunesse. Chose que je tenais à souligner, car ce n'est pas la première fois que je constate la bonne tenue des livres 1000 soleils.
Passons au contenu proprement dit:
Hé oui, je suis perplexe. En dépit de la réputation du roman, classique de la littérature anglaise, classique absolu de la littérature jeunesse, adaptation ultra-célèbre en dessin animé, malgré tout je suis perplexe. je ne peux pas dire que j'ai détesté, mais j'ai du mal à voir des "Merveilles" dans cette histoire. Déjà, toute jeune, le dessin animé de Disney - du temps ou les studios Disney avaient encore de l'imagination - m'inquiétait un peu. Je trouve ce monde plutôt cauchemardesque que merveilleux, et ça ne date pas d'hier.
Or le problème vient de là: l'adaptation animée m'a tellement marquée que j'ai été un peu déçue de ne pas retrouver l'oiseau cage, l'oiseau balai, celui qui efface la route...Le chat qui avait beaucoup d'importance chez disney n'a finalement qu'un rôle mineur dans le roman, qui se lit très vite. Dans le fond, Alice manque à mon goût d'humour et, paradoxalement, de folie. On sent bien qu'il a été novateur au XIX° siècle, mais il a été dépassé par sa légende. Si bien qu'en m'y attaquant, je m'attendais à quelque chose de plus original. Et, par conséquent, j'ai eu du mal à y adhérer, à tel point que je me suis demandée comment il est possible qu'il continue à influencer le monde du cinéma ( Je viens à peine d'apprendre que le film de Tim Burton qui en est inspiré sort au printemps, de même je me souviens soudain de la référence au lapin blanc dans le très mauvais Matrix) ou de la bande dessinée. Car, en tant que grande lectrice de bande dessinée, y compris de mangas, j'ai pu constater que nombre de mangas , en particulier pour filles s'y réfèrent. Je ne citerais pas la foule de titres concernés ici, mais il semble que ce soit une référence majeure au Japon, contrairement à la France.
Quand à la musique et au White Rabbit de Jefferson Airplane, en pleine période hippie, là je comprend mieux la démarche: space cake, champignons et narguilé, effectivement, le côté bad trip de la chose est assez patent. Ca rejoint plutôt l'impression que j'ai eu. Je sais que la critique officielle continue à débattre: faut il y voir une référence à la schizophrénie, à la synesthésie ou à l'usage de drogues? Les 3 me paraissent plausibles, et en tout cas des pistes de réflexions bien plus intéressantes que de se contenter du simple récit pour enfant un peu trop sérieux et assez platounet. Finalement, et c'est peut être la raison de son succès, ce côté un peu trop guindé incite sûrement au détournement, et j'avoue être assez impatiente de voir quelle option va prendre Tim Burton ( et vu que mon point de vue est assez cauchemardesque j'avoue attendre quelque chose de noir, une photographie digne de Goya et de la névrose à la pelle)
Malgré tout, je suis assez contente de ma lecture, non point tant pour le récit en lui même, que pour tout ce qu'il a engendré, afin de mieux comprendre les références qui y sont faites par ailleurs quelles que soient les pistes de lectures que suivent les successeurs. Je pense que je lirais également " de l'autre côté du miroir" par curiosité, si d'aventure il croise ma route.
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