Après avoir consulté le livre de Fabien Olicard sur la manière de s'organiser pour cesser de procrastiner et trouver du temps pour faire des choses, je me suis laissé tenter par celui-là, d'un auteur dont, il me semble, F. Olicard parlait.
Parce que trouver du temps n'est pas suffisant, encore faut-il savoir l'organiser de manière efficace.
Admettons qu'avec l'aide de Fabien on ait trouvé des créneaux vides pour tenter d'apprendre de nouvelles choses/ rafraîchir des connaissances, Concrètement comment faire?
Et c'est là que Josh a une proposition. Lui-même voulait apprendre plusieurs nouvelles choses, mais d'expérience, s'est rendu compte que connaissance et compétence sont des choses différentes. En clair, pour son travail de professeur de management, il a engrangé au fil de ses études des tas de connaissances théoriques, qui lui ont permis d'avoir son diplôme... mais n'avait pas de compétences pratiques.
C'est bien de vouloir créer un site sur le management, sauf que... pour le créer et le maintenir à flot, il faut des compétences en informatiques, dont du codage. Et qui plus est du codage dans un langage de programmation qu'on ne maîtrise pas. Donc nécessité de se former dans ce domaine.
Pour sa santé, il a décidé de se mettre au yoga, mais comment apprendre le yoga, pour le pratiquer de manière suffisante pour avoir un effet bénéfique, mais sans risquer de se blesser.
Pour son plaisir, il voulait apprendre à jouer du ukulele, tout en ayant des bases de musique en trompette... ou apprendre à jouer au go, ou encore apprendre à faire de la planche à voile...
Ce genre de chose qu'on a tous noté sur une liste du type " les 100 choses à faire avant de mourir" et qu'on repousse sans cesse , faute de savoir par quel angle attaquer la montagne.
Et c'est là qu'il s'est dit que la théorie des 10 000 heures - il faut 10 000 h de pratique d'un domaine quelconque pour devenir un expert- était probablement juste mais trompeuse.
Quid des gens ( la majorité) qui ne veulent pas devenir un expert mais juste découvrir une nouvelle activité, pour savoir si elle va leur plaire et décider de continuer ou non? Ou pour reprendre des bases qui peuvent manquer dans quelque chose qu'on a déjà tenté mais où on ne progresse plus ( des fois, c'est un simple manque des bases.. les plus basiques, qui ralentit)
Son idée est de choisir dans sa liste une nouvelle activité, une pas plus et de s'y consacrer à fond pendant 20h, pour lui idéalement 1h00 à 1h30 par jour. Le titre original est d'ailleurs plus intéressant, puisque c'est " the first 20 hours", ce qui suppose qu'il s'agit d'un tremplin pour commencer.
En ciblant un objectif réaliste, en définissant exactement ce qu'on veut et le niveau qu'on espère atteindre.
Dans son cas pour le yoga, c'était simple: améliorer sa santé, sans avoir à aller jusqu'à la salle de sport, pouvoir le faire chez soi de manière flexible. Il n'avait aucunement envie de devenir yogi ou prof de yoga et a décidé de se consacrer à apprendre une vingtaine de postures, de les faire et de les refaire de la manière la plus juste possible.. parce que c'était bien suffisant pour son objectif.
Quitte après à en apprendre d'autres par la suite. Il est parvenu à son but en moins de 4h00. Est-il un maître yogi? Non. Veut-il le devenir? Non.
Ce qui est très drôle c'est qu'il décrit son processus, toujours le même, pour activités ( le yoga, la planche à voile et le jeu de go, en partant de zéro, la programmation et la dactylographie avec des bases, le ukulele avec une bonne expérience passée sur un autre instrument très différent). Mais conseille clairement au lecteur " la méthode est toujours la même, donc ne vous forcez pas à lire un chapitre sur un sujet qui ne vous intéresse pas, sautez des pages, allez directement à ce que vous voudriez tenter ou qui s'en rapproche.
J'ai suivi son conseil et zappé les pages présentant les postures de yoga ou le détail de la programmation, les règles de base du jeu de go...
Je suis d'accord avec lui, dans bien des cas, se concentrer sur l'essentiel et surtout l'utile immédiatement, dès le début est la meilleure chose à faire. On va vite acquérir des bases qui vont servir, progresser par la pratique et servir de socle par la suite.
Ses piliers sontAttention, pour rendre la chose plus parlante, je vais illustrer avec quelques pointures en matière d'improvisation hasardeuse
- choisir un projet passionnant ( ben oui, logique, se forcer à apprendre quelque chose par mode, mais sans y avoir du goût, c'est une mauvaise idée). Je rajouterais "quelque chose d'utile rapidement". Ca fait des années que je me dis que je réviserai les bases du latin un jour, mais... j'ai d'autres priorités.
par exemple, la création d'un plat national |
- Se concentrer sur une compétence à la fois ( puisque l'idée est d'y consacrer 20h00, idéalement en un mois, on va difficilement pouvoir apprendre au pif, la cuisine et la photographie en même temps)
une seule est vraiment utile à tous et au quotidien, surtout quand on vit sur une île |
-Décomposer la compétence en sous-compétences ( " je veux apprendre à dessiner", c'est trop vague. " je veux apprendre à dessiner au crayon gris des formes simples, et à faire des ombres" c'est déjà mieux, il y a des sous objectifs. Une fois que ce sera fait, on pourra passer à la couleur, aux paysages, au dessin BD..)
la polyvalence c'est bien, mais faut savoir y aller par étapes |
- Se procurer le matériel de base ( pas besoin de tout un set d'aquarelle pour dessiner au crayon gris.. mais une série de crayons et du papier de qualité oui)
Et du matériel portatif, pour pratiquer n'importe où c'est encore mieux |
- Eliminer les obstacles à la pratique: certaines choses peuvent être faites facilement partout, d'autres pas: mes collègues de travail qui dessinent peuvent le faire quand ils ont 10 minutes à tuer. Je ne peux pas le faire au travail avec mon instrument -> la pratique dépend du lieu. Et on ne peut pas apprendre à coder sans un ordinateur -> la pratique dépend du matériel On veut prendre un cours de danse africaine, mais il a lieu le lundi de 19h00 à 20h30-> la pratique est conditionnée par un créneau horaire.
Mais c'est aussi éliminer les distractions ( mails, téléphone, animaux de compagnie à laisser dans une autre pièce, famille à prévenir qu'on est occupé)
Ca veut dire aussi, dire adieu au rangement ( Hé oui Marie Kondo), parce que lorsqu'on compte son temps en rentrant chez soi, à moins d'avoir une pièce dédiée où tout reste disponible, mieux vaut garder à proximité de la main ce dont on va avoir besoin ( toujours pour le dessin mettre ses feuilles et ses crayons bien rangés dans un tiroir, c'est risqué. Ce qu'on ne voit pas, le cerveau a tendance à l'oublier. En période de concert mon basson reste monté d'un jour à l'autre dans un coin de ma chambre, sur un stand. Ca m'évite d'avoir à chaque fois à le démonter, le nettoyer, le ranger et le lendemain, le remonter. Je le nettoie mais je ne le range pas, il est tout prêt. Mes partitions restent sur le piano..
Et là... dring!
-réserver du temps pour la pratique ( prévoir en amont ses créneaux horaires, ou rajouter, selon l'activité, des mini séances plusieurs fois par jour. Pour les langues, je peux réviser le vocabulaire en attendant le bus. Pour la planche à voile, ça demande une autre logistique. Pour le théâtre...
on rigole mais ça demande d'apprendre son texte et de coudre des costumes |
-Organiser des retours d'informations rapides: sa méthode n'est pas adaptée, nous prévient-il, aux choses dont le résultat demande un certain, voir un long délai pour être évalué ( il cite la fabrication de fromage, mais le jardinage me parait entrer dans ce cadre. Alors qu'avec la couture, on voit de suite si ça tient ou pas. Si la tarte est immonde, les cobayes ne se priveront pas de le faire savoir plus ou moins aimablement:
-Pratiquer par phases brèves ( ce que je disais pour les langues, mais ça vaut pour l'informatique, passer 3h00 d'affilée devant un ordi, ça use. Moins longtemps mais plus souvent). 1h00, ça peut être 1h00, ou 12 fois 5 minutes. C'est parfois plus simple.
Et là je sors la carte " juste 5 minutes" de Lauriane Legrand, pour lutter contre la flemme. Lorsqu'on est vraiment pas motivé, se dire " je le fais juste 5 minutes". C'est de se décider qui est difficile, or le cerveau se dit que " bon 5 minutes, c'est pas la mer à boire" Si on n'arrive vraiment pas à faire plus, ce sera toujours 5 minutes de faites. Mais 99 fois sur 100, une fois lancé.. ho, je peux aller à 5, 10, 15, 20.... surtout si c'est le soir.
Pour le piano c'est souvent ça que je fais. Je dîne, je prépare mon panier repas pour le lendemain, mes affaires pour m'habiller le lendemain, tout est prêt, le cerveau n'a pas à s'en soucier, j'ai juste à jouer jusqu'à ce que j'en ai assez, puisque ma seule limite c'est "l'heure de se coucher. Si je joue 30 minutes c'est bien, 40 c'est mieux, 50 encore mieux..plus encore, c'est parfait.
jouer avant d'aller se coucher oui, mais penser à jouer avant que les autres ne soient couchés aussi |
- Privilégier la quantité et la rapidité. Celle-là est particulièrement intéressante car rarement abordée sous cet angle. On entend toujours qu'il vaut mieux la qualité que la quantité. C'est vrai mais quand on a déjà atteint un certain niveau. C'est logique. Si quelqu'un veut apprendre à faire des plats simples, c'est à force d'en faire - et d'en rater- qu'il s'améliorera, qu'importe si les premiers essais ne sont pas ouf. Mieux vaut tenter, rater, re tenter, re rater, décliner, tenter de nouveau assaisonnements.. que de s'attaquer d'emblée à UN plat compliqué pour lequel on va mettre des heures. Qu'on réussira peut être , mais.. qui n'aura donné de compétence que dans un cas très restreint. En clair, l'un aura peut être 20 ou 10 recettes simples là où l'autre n'en aura que 3 compliquées.
Dame Séli l'avait compris, à vouloir faire et refaire des tartes tous les jours jusqu'à ce qu'elle y arrive ( sans jamais y arriver, bon, son cas est désespéré!)
Mais par exemple, pour les activités manuelles ou artistiques ( faire des carrés au crochet, dessiner une bouteille sous tous les angles.. enfin non, y'en a pas, jouer des comptines à la flûte à bec), celui qui aura fait 20 choses basiques en 20X 1h00 aura plus progressé sur plus de plans que celui qui aura passé 20h à faire une seule chose.
Concrètement je me demandais comment je pourrais adapter ça...
Une chose que l'auteur évoque sans la développer, c'est la compétence connexe.
Par exemple on peut avoir déjà une expérience utile sur laquelle s'appuyer et qui va simplifier la nouvelle ( pour lui dans la musique) Ou vouloir faire deux choses qui si on regarde bien dépendent toutes les deux d'une troisième. Ca demande un peu de temps de réflexion à la base pour lister les compétences requises parce qu'on veut faire, et si l'une se retrouve dans plusieurs listes, c'est probablement une bonne idée de la travailler en priorité.
Dans mon cas en tant que musicienne amatrice qui fait du chant et du basson depuis 20 ans et du piano depuis 2 ans, j'ai déjà de bonnes bases, mais... qui peuvent être améliorées. D'autre part je fais de la danse, et je n'y suis pas très bonne
Je suis tentée par d'autres instruments ( pas de suite), mais il me vient une idée qui pourrait aider à améliorer tout le reste: sans arrêter ces activités - bien que pour cause d'accident au genou la danse soit trèèèès limitée en ce moment- je pourrais me faire un mini stage de rythme de 20H
matériel nécessaire: j'ai des tutos vidéos pour débutant, et si je fais des percussions corporelles, j'ai besoin de ...moi. Je peux aussi prendre 2 crayons et rythmer sur un objet quelconque ( un copain percussionniste s'entraînait dans le bus en tapant sur un pull avec des stylos)
J'ai de bonne bases théoriques, mais ça pourrait être affiné et ensuite me faire gagner pas mal de temps. Et SI un jour je veux vraiment apprendre les percus, j'aurais des bases à ce niveau.
Pour la danse, ce sera un plus, et là, en dehors des cours, je peux aussi chercher à réviser les pas de base et les décomposer pour les comprendre, améliorer les bras etc..
Autre exemple? J'ai appris l'anglais, l'allemand, le russe, et révisé en mini stage l'espagnol. J'ai appris un peu de japonais. Je n'ai pas envie ni besoin pour le moment d'apprendre d'autre langue.
Pour l'anglais, j'ai un bon niveau communicationnel et en lecture, mais... même si on me comprend, je trouve que mon accent pourrait être amélioré. Forcément tous les cours que j'ai eux se focalisaient sur le vocabulaire, la grammaire, la conjugaison, la syntaxe.. Mais je n'ai pas eu de cours systématique de prononciation.
Pour l'allemand, j'ai eu des cours scolaires qui m'ont fait aller trop vite vers une compétence écrite et du vocabulaire compliqué ( je sais dire " perceuse à percussion" en allemand!), mais ont zappé les bases: je galère à dire l'heure et à me souvenir des articles, ou des formes passives.
Pour le russe, je n'arrive pas à me défaire de la manière ultra compliquée dont on m'a appris les aspects verbaux.. ce qui fait que je réfléchis des plombes pour trouver le bon.
Pour l'espagnol, c'est surtout la compréhension orale des différents accents qui pêche.
Pour le japonais, j'avais appris quelques kanjis et phrases utiles, mais j'ai tout oublié.
Et en burgonde, je n'ai aucune compétence |
Donc l'objectif serait d'améliorer la prononciation et uniquement la prononciation en anglais, les aspects verbaux en russe, le vocabulaire simple en allemand, les accents régionaux en espagnol et les bases en japonais. Et les chansons traditionnelles burgondes Et là, ce sont des objectifs suffisamment précis pour être améliorés l'un après l'autre.
Donc oui, tiens plutôt que des résolutions de nouvel ans ( définition d'une résolution: une promesse informelle que je me fais à moi-même, et que je n'ai aucune obligation légale de tenir), je vais essayer ça au fil de l'année, par tranches de 20h
Je n'ai pas encore fait de liste de choses que j'aimerais apprendre à faire, je vais y réfléchir. Premières vacances du 20 au 27 janvier, ça pourrait faire une première session de découverte ou amélioration de quelque chose. ensuite du 10 au 17 février.
Et on verra, selon l'état de mon genou, s'il y a nécessité d'opérer, ça risque de faire de longs moments de convalescence à combler.
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