Difficile pour moi de m'ennuyer pendant le confinement, les examens arrivent à grands pas, ça commence dans peu ou prou 10 jours, et même si le programme est allégé, et certains examens simplement annulés, il y a des choses à réviser, mais ce sera plus facile à boucler.
Et pour la première et probablement la seule fois de ma vie, je passerai les examens non pas comme dans des pantoufles mais VRAIMENT en pantoufles.Sur le canapé. Avec mon café.
L'immense avantage, c'est de pouvoir aire des recherches parallèles et de compléter mes cours avec de la culture générale:lectures, films, vidéos sur la langue, discussion avec des gens... je progresse vraiment plus vite.
Et donc, à l'approche des examens, j'ai une excuse extraordinaire pour passer ma vie sur internet: c'est pour mes études!
Car en ce moment (celui où j'écris) le confinement étant à l'échelle planétaire, les théâtres proposent des spectacles en ligne, je suis donc quasiment 1 soir sur 4 en train de regarder les programmes du Bolshoï teatr.
Voilà le programme qui a été proposé depuis un mois. Je n'ai pas tout vu, loin s'en faut.
https://www.bolshoi.ru/en/about/press/articles/none/2020-05-04-broadcast/
Il y a eu en mars l'inévitable Casse-Noisettes, probablement le tout aussi inévitable Lac des Cygnes, un ballet intitulé le Corsaire que je n'ai pas vu.
Il faut dire que la danse classique, les pointes, tout ça, avec moi, ça fait douze. J'aime bien la danse moderne que j'ai pratiquée pendant plusieurs années à l'époque du collège et du lycée,mais le ballet bien classique avec les tutus, ce n'est pas du tout mon truc.
Ce qui ne m'a pas empêchée d'en regarder deux, pour ma culture.
Mais j'ai selectionné.
Spartacus: sur une musique d'Aram Katchaturian. Mondialement connu pour sa danse du sabre ( si vous me dites que vous ne connaissez pas, vous allez au piquet. Ca a quand même été utilisé dans Tom et Jerry entre autres. si vous ne connaissez pas Tom et Jerry, vous allez au piquet jusqu'à l'an prochain)
La musique de Spartacus est du même genre, dynamique et bien martiale, et pour cause... C'est d'ailleurs ce qui m'a donné envie de le voir. La thématique étant la révolte de Spartacus contre Rome, il y avait quand même peu de risques d'y voir des tutus. On n'a pas échappé aux pointes, mais l'ensemble est quand même plutôt moderne, ça fait plaisir.
Et les rôles principaux étant Spartacus et le général romain, il y avait beaucoup de chance d'y admirer gambettes musclées et messieurs en jupettes.Ca fait doublement plaisir.
Les oeuvres tournent au Bolshoï et les danseurs et danseuses qui tiennent les rôles principaux changent régulièrement, l'enregistrement présentait donc deux danseurs, Mikhaïl Lobukhin (qui est franchement plus que regardable, beau gars...) et Vladislav Lantratov (j'ai rarement vu un danseur avec une telle détente, cet homme est monté sur ressorts!). En tout cas, les deux ont un côté très athlétique qui correspond à la situation, et là, il n'y a pas le côté très classique qui me gêne en général.
Pour les rôles féminins, Egine, la.. ahem, courtisane ambitieuse, est un rôle plus intéressant , plus osé à tous les points de vues, que Phrygie, la gentille petite amie de Spartacus qui ne sert pas à grand chose, si ce n'est qu'à rajouter quelques pas de deux avec le danseur principal.
Mais je suis agréablement surprise par le rôle de la pu... de la courtisane, et la danseuse ( Svetlana Zakharova) avait l'air de vraiment s'amuser à ce rôle. Désolée pour l'autre danseuse, ce n'est pas son talent qui est en faute, c'est juste le personnage trop gentillet qui chochotise un peu l'ensemble.
Hop extraits
Ce qui me fait marrer c'est que même Spartacus n'a pas l'air de trop savoir quoi en faire et la transporte comme un paquet.
Sacrée gambettes, au cas où vous doutiez que la danse, c'est non seulement de l'art mais aussi du sport de haut niveau, où, en plus, il faut donner l'impression que tout est facile.
Attention, ce bâton est fortement symbolique. Au fait, non, la danseuse n'a pas un nichon à l'air,c'est un motif de son costume. J'ai bloqué là-dessus l'autre fois, mais non c'est une broderie judicieusement placée.
Attention, ce bâton est fortement symbolique. Au fait, non, la danseuse n'a pas un nichon à l'air,c'est un motif de son costume. J'ai bloqué là-dessus l'autre fois, mais non c'est une broderie judicieusement placée.
Le clair ruisseau: un ballet comique de D. Chostakovitch. Je ne pensais pas qu'on puisse me faire rire avec de la danse, et pourtant c'est hilarant.
Une troupe de danseurs et musiciens vient animer la fête du kolkhoze " le clair ruisseau", fête qui part en cacahuète lorsque le mari de l'organisatrice fait du gringue à la danseuse, sans savoir que c'est une copine de sa femme.
Les deux filles se connaissent depuis l'école de danse et vont monter un bateau avec le danseur de la compagnie, et quelques paysans du kolkhoze,de type " Marivaux" au mari dragueur pour le remettre dans le droit chemin.
La danseuse est draguée par le mari de sa copine et le vieux touriste bigleux, le danseur est dragué par la touriste " angoissée de paraître plus jeune de son âge" ( c'est vraiment le nom du rôle), et tous montent un plan: le danseur ira habillé en fille au rendez-vous du pépère, la danseuse ira habillée en homme au rendez-vous de la mémère, et la femme trahie ira masquée au rendez-vous de son mari.
et le morceau de bravoure, qui donne bien une idée de l'ambiance, c'est cette petite, heu.. "fée". "Punaise il est fort!" dixit ma mère qui faisait des pointes dans sa jeunesse.
Il s'appelle Ruslan Skvortsov et semble bien s'amuser, en tout cas, j'ai vu quelques autres versions avec d'autres danseurs et je trouve que c'est bien lui qui est le plus drôle, avec une approche de type embarqué malgré lui dans cette histoire et qui le fait pour faire plaisir, mais n'arrive pas à se débarrasser de ses réflexes masculins.
Allez, il fut aussi que je mentionne Nikolaï Tsikaridze qui est très drôle, avec une toute autre approche : le gars qui est embarqué malgré lui dans cette histoire mais s'amuse et joue le jeu à fond en gambadant comme une petite fille espiègle.. une petite fille espiègle de plus d'un m 80, toute en épaules et en mollets. Pépé a vraiment besoin de changer de lunettes.
En tout cas, cet homme me fait pleurer de rire, ici dans une version adaptée pour un gala ce qui permet d'avoir tout le passage de bravoure. Et d'ailleurs, tiens, je reparlerai sous peu de ce monsieur, car lui aussi est ma découverte de l'année, et je tiens probablement là une petite porte d'entrée vers la danse plus classique (en gros, si ça ne passe pas avec lui, ça ne passera jamais)
Revenons à Skvortsov, mais habillé en monsieur. Je trouve aussi hilarant le passage où il semble faire du lancer de marteau avec la danseuse.
Je note aussi un passage musical qui annonce ( on est en 1934) la future ultra-célèbre valse pour orchestre de variétés.
Je mentionne, juste parce que j'ai essayé: un héros de notre temps, adaptation récente du roman du même titre. Je n'ai pas tenu plus de 30 minutes: décors bof bof, musique ultra-contemporaine qui ne me convainquait pas.Allez, il fut aussi que je mentionne Nikolaï Tsikaridze qui est très drôle, avec une toute autre approche : le gars qui est embarqué malgré lui dans cette histoire mais s'amuse et joue le jeu à fond en gambadant comme une petite fille espiègle.. une petite fille espiègle de plus d'un m 80, toute en épaules et en mollets. Pépé a vraiment besoin de changer de lunettes.
En tout cas, cet homme me fait pleurer de rire, ici dans une version adaptée pour un gala ce qui permet d'avoir tout le passage de bravoure. Et d'ailleurs, tiens, je reparlerai sous peu de ce monsieur, car lui aussi est ma découverte de l'année, et je tiens probablement là une petite porte d'entrée vers la danse plus classique (en gros, si ça ne passe pas avec lui, ça ne passera jamais)
En attendant, danse, ma grande!
Les autres ne sont pas mauvais , loin s'en faut, mais ces deux là ont un talent comique et de mimes, qui transparaît derrière les athlètes qu'ils sont.
Revenons à Skvortsov, mais habillé en monsieur. Je trouve aussi hilarant le passage où il semble faire du lancer de marteau avec la danseuse.
Je note aussi un passage musical qui annonce ( on est en 1934) la future ultra-célèbre valse pour orchestre de variétés.
Pareil pour Don Quichotte:
Musique de Leon Minkus, et c'est le premier problème: la musique de cet illustre inconnu m'a tellement fait penser au concert du nouvel an. Mais au concert du nouvel an qui serait transposé en Espagne, à grand renfort de rythmes hispanisants et de castagnettes. Bien cliché donc.
Et renseignement pris, Minkus est en fait un compositeur viennois, pur contemporain de Johann Strauss fils. Ca s'entend.Trop. En un peu moins bon, et ça s'entend aussi. Sans être mauvaise, la musique est assez banale, en fait,assez répétitive. Ca manque d'inventivité, mais pas de cliché, donc j'ai aussi lâché l'affaire au bout d'une trentaine de minutes.
D'autant que: chorégraphie de Marius Petipa, autant dire quelque chose d'extrêmement classique, et pile ce qui m'ennuie. Difficile de passer après Le Clair Ruisseau, j'aurais peut-être plus apprécié la musique s'il n'y avait pas eu l'inventivité de Chostakovitch juste avant, et si la musique m'avait plu, j'aurais tenu plus longtemps ( au moins j'aurais écouté sans forcément regarder) mais là, non, respect aux danseurs pro, mais ce n'est pas mon truc. Un ballet dont je n'ai accroché ni à la chorégraphie ni à la musique... Il ne reste plus grand chose à en dire.
Opéra, là, c'est beaucoup plus mon domaine.
Boris Godounov, j'y reviendrai à part.
Katia Izmailova. A nouveau Chostakovitch et autant le clair ruisseau est à pleurer de rire, autant Katia Izmailova est un des opéras les plus sinistres que j'ai vus.
Je passe vite sur la mise en scène les décors et les costumes pas folichons, mais disons que ça se passe dans un trou paumé du fin fond de la Russie, au XIX°siècle, chez les paysans,donc, bon, c'est tout sauf folichon.
Je passe aussi sur les deux rôles principaux, Katia et Sergei, je ne comprenais pas un mot et..en regardant les commentaires je ne suis pas la seule. Même les russes remerciaient le sous-titrage anglais tant les deux chanteurs principaux, non russophones étaient incompréhensibles.
Mais en soi, sinistre pour son histoire surtout. Sous titrée " Lady Macbeth du district de Mstensk"
Katia Izmailova, une paysanne un peu naïve ( beaucoup naïve), est mariée à un riche marchand qui ne s'intéresse pas du tout à elle.
Elle est harcelée moralement par son tyrannique beau-père qui lui reproche sans cesse les choses les plus diverses, rien n'est jamais assez bien, elle est bonne à rien, elle n'a même pas"produit" un héritier en 5 ans de mariage. Cet acharnement sert surtout à cacher que le vieux aimerait bien se taper sa belle-fille. Il alterne donc humiliations et tentatives de pelotage quand son fils s'absente.
Or justement il doit s'absenter pour un problème sur une propriété éloignée et laisse ses serfs à la garde de Sergei, nouveau contremaitre à la réputation douteuse. A peine arrivé Sergei essaye de se poser en maître, se bat avec la cuisinière, se bat avec Katia qui vient à la rescousse de la cuisinière ( mais physiquement, ils en viennent aux mains ). Là, Sergei voit qu'il a affaire à une femme délaissée et riche, et change son fusil d'épaule: il va la"consoler". Lorsque que le beau père découvre la chose, Katia se débarrasse de lui en l'empoisonnant, le vieux adore les champignons, un malencontreux accident, il était parano et voyait déjà le mal partout, il a déjà accusé la moitié du village de vouloir sa mort...donc elle n'est pas suspectée.
Quand le mari prévenu de la mort de son père arrive, en pleine nuit, et sans être vu de personne, il accuse sa femme d'infidélité et essaye de l'étrangler. C'est lui qui passe de vie à trépas.
Les deux complices cachent le cadavre et quelques temps après, se marient (ce qui est étrange puisque le mari n'est que porté disparu)
Sauf que le jour même de la noce, le cadavre est découvert, et Katia, qui est tourmentée par sa conscience et voit les fantômes de son beau-père et de son mari, se rend, et les deux sont arrêtés et envoyés en Sibérie.Fin? Non, là, c'était la partie joyeuse. La conclusion est d'une noirceur absolue, et l'abjection de Sergei, pourri jusqu'aux os, éclate au grand jour.
Musicalement et scénaristiquement j'ai bien aimé par contre. Mais si vous voulez quelque chose e joyeux,passez votre chemin. Crime et Châtiment est le sommet du fun à côté.
Sadko: Aïe, je voulais le regarder, ou au minimum l'écouter, mais plusieurs problèmes
- pas de sous/ surtitres, ni en anglais, ni en russe, et pour un opéra de 3h00, c'est un peu problématique. Pourtant ils y étaient, au dessus de la scène, mais pas cadrés dans le champ de la caméra, on les aperçoit par moments. Je n'ai pas le niveau pour suivre un opéra russe entier sans un minimum de traduction.
- C'est une version avec un choix, disons, spécial. L'opéra est normalement inspiré des Bylines (un genre littéraire médiéval qui mélange épopées, chansons de gestes, contes, un peu tout ça à la fois). Or je n'ai jamais vu de version entière "classique", et commencer par un gros délire parodique ne me parait pas le plus judicieux.
Là, ça commence par des gens en vidéo qui répondent à des questions et un type en tenue de tous les jours est sélectionné. Il aime la littérature médiévale et aurait voulu être un héros, il est donc propulsé parmi des gens en costume "moyen-âge de pacotille", dans ce qui s'avère un parc à thème.
Visiblement, il y a un metteur en scène qui a trop regardé Westworld.
- La prise de son n'était pas très bonne, donc même en écoute, je vais devoir trouver autre chose.
Dommage.
Mais il n'y a pas que le Bolshoï qui a proposé ces jours ci des vidéos, il y a aussi son concurrent, le théâtre Marinsky.
Je n'ai simplement pas encore regardé leur chaine, car les vidéos restent en ligne un certain temps, celles du Bolshoï étaient uniquement disponibles pendant 48h00, donc priorité.
Maintenant je vais pouvoir aller voir ce que propose l'autre théâtre, et ça m'occupera bien entre deux révisions :)
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