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jeudi 14 février 2019

amour et pigeons ( film 1985)

Allez, l'an dernier le sujet anti-valentin était " Deux personnages qui se prennent des râteaux en musique", cette année, ce sera toujours un sujet russe, pour cause d'hiver russe et que je fais ce que je veux même que d'abord... mais on va parler de cocufiage. Ouaip.

Donc un film, choisi un peu au hasard, parce que j'avais déjà entendu le titre quelque part et que bon, ma culture ciné russe est pour l'instant assez limitée, surtout pour les films autres que politiques ou adaptations de romans.

Et le titre était suffisamment bizarre pour m'intriguer.
Il s'agit là de vrais pigeons, même si dans l'histoire Nadia va se faire pigeonner au sens français du terme, par son mari.



Vassia, un brave gars un peu candide, la quarantaine bien tassée,  vit dans un village assez isolé à la campagne, avec sa femme Nadia et leur 3 enfants déjà grands Liouda l'aînée, mariée, mais revenue vivre chez ses parents après une dispute avec son mari, Lionka le garçon qui a l'âge de partir à l'armée, et Olga la dernière, très proche de son père.



Et le torchon brûle entre Nadia et Vassia: celui -ci a une passion dévorante pour la colombophilie et dépense souvent l'argent difficilement mis de côté pour les vêtements et produits nécessaires en achetant de nouveaux pensionnaires pour son colombier. Pigeons qu'elle rend la cause de son échec marital ( plutôt que son caractère grognon).
Olga est la seule qui s'y intéresse un peu, aussi, son père lui apprend comment dresser les oiseaux à revenir: seuls les mâles partent dans la nature, mais reviennent toujours retrouver leurs pigeonnes qui restent au colombier.

C'est évidemment une allégorie de ce qui va se passer. Vassia est victime d'un accident de travail et envoyé faire une cure de remise en forme dans un complexe dédié ( probablement au bord de la mer Caspienne ou de la Mer Noire). Le pigeon quitte le nid et madame, et se retouve vite à roucouler avec Raïssa, une autre employée de la même firme. Raïssa est tout ce que Nadia n'est pas: farfelue, élégante ( pour l'URSS des années 80!) et même largement bizarre: dingue des médecines alternatives, et avec une nette tendance à vivre et parler comme un personnage de roman et de cinéma.
Evidemment, Vassia va se laisser éblouir un moment avant de se rendre compte qu'elle est vraiment trop une fille à problème. Oui mais revenir au bercail après avoir largué femme et enfants ne va pas être évident quand la moitié du village pense qu'il vaut mieux faire profil bas et courir vite si on veut éviter les coups. Le rabibochage arrivera évidemment, mais pas sans difficultés.

quand baboushka prend une pelle.. courez-vite!
Ca c'est pour tous mes potes qui idéalisent les femmes russes. Cadeau les gars!

Ce n'est pas le genre de films que je regarde habituellement je dois dire, et le sous-titrage en anglais n'était pas très bon, avec pas mal de coquilles, c'est dommage.
Après l'histoire est cousue de fil blanc, bien sûr que monsieur va rentrer au pigeonnier, sa famille - et ses oiseaux- lui manquent trop, et bien sûr que cette incartade va resserrer les liens entre lui et sa femme.
Mais bon j'ai du mal avec les personnages qui en font systématiquement des caisses ce qui rend bouffon un passage supposé être dramatique et casse les bons gags ( le film est censé être une comédie)
Mais j'aime bien Tante Sania et Oncle Mitia, les deux voisins hauts en couleurs de Vassia. Ils s'adorent autant qu'ils se chamaillent, principalement à cause de la tendance de Mitia à tout dramatiser ou  raconter des bobards pour se faire offrir un verre de tord boyau ( par exemple quand il vient raconter à tout le monde que sa femme est morte la veille, le village est déjà prêt à organiser les obsèques.. jusqu'à l'arrivée de Sania bien vivante.. qui se met à le poursuivre armée d'une pelle.Ben oui le brave vieux a en fait raconté son rêve et "oublié " de dire qu'il s'agissait d'un rêve).

Après il y a UN truc que je trouve sympa: cette histoire d'amour et de cocufiage ne se termine pas forcément bien ( Liouda ne se réconcilie pas avec son mari) mais surtout, on est chez les paysans. Qui ont l'air de paysans. Pas de stars internationales déguisées en agriculteurs. La femme fatale n'est "fatale" que par comparaison avec les rurales, mais tout à fait banale dans son appartement en ville, qui fait la taille de mon studio.  Elle n'a pas un physique extraordinaire. Vassia n'est pas non plus le genre de type qu'on imagine déclencher une passion aveuglante et pourtant... un point pour le réalisme.
Car oui, on peut très bien rencontrer l'homme ou la femme de sa vie (ou d'un moment de sa vie) à la supérette du coin entre deux rayons de petits pois en promo. On peut très bien être raide dingue d'un homme normal, ou d'une femme normale. Et c'est tant mieux pour 99% des habitants de la planète.

Ca arrive largement plus souvent que le coup de foudre entre une nana comme moi et un millionnaire jeune et beau ( dans le cliché hollywoodien qui n'est pas mon genre) qui passerait par hasard dans ma rue et serait ébloui par ma tenue banale et ma coiffure banale de nana banale ( en même temps, s'il passait dans ma rue, ahem... disons qu'entre la boutique de jouets pour adultes et le bar " drapeau arc-en-ciel", ce ne serait probablement pas moi qui l'intéresserait)

Donc voilà,un film où.. tout est normal. L'histoire du démon de midi est classique, mais au moins elle a le mérite de ne pas essayer de faire rêver... ce qui lui donne un côté doux-amer assez mignon par moments. Mais desservi par un surjeu assez pénible ( là on est dans les codes de la tragédie antique où tout le monde en fait des caisses)
Mais je pense que la conclusion de l'histoire reste: contente toi de ce que tu as, essaye de l'améliorer à la limite, mais ne rêve pas à ce que tu ne peux pas atteindre ( ou attends toi à une désillusion)

Déprimant, hein.. allez, bonne saint Baratin!

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