Et, après Lermina, on continue d'ailleurs sur un point de vue bien français, aussi français que l'était Super-Dupont en son temps.
Tout vient à point à qui sait attendre, puisque j'avais vu les deux premières saison de cette série il y a longtemps (la saison 1 date de 2008 et la seconde de 2010). Et je n'avais revu et chroniqué la premier qu'en 2014.
Mais voilà, je n'ai plus la TV, alors je suis allée faire un tour vers Netflix, depuis le temps que j'en entendais parler et hooo cool, je vais pouvoir voir la suite!enfin, d'abord revoir les 2 première saisons et voir la suite.
Car cette série a eu une histoire plutôt mouvementée: 3°saison en 2013, et 4° en 2014/2015. Plus une déclinaison en websérie. Pourquoi?
L'éternelle raison: les thunes.Et surtout leur manque.
La seconde saison ayant moins eu de succès que la première, La chaine comédie! qui la diffusait à la Tv à lâché l'affaire, laissant scénaristes, acteurs, metteur en scène.. bref toute l'équipe, en plein suspens.
Cependant, les fans se sont mobilisés sur la toile, une rediffusion pourtant nocturne a fait de meilleurs scores, le financement participatif a fonctionné à plein régime, ce qui fait que cahin, caha, la 5°et dernière saison est dans les starting blocks.
Donc reprenons où nous en étions, pour rappel, lors de la saison 1, John, un homme tout ce qu'il y a de plus normal, déboulait dans un village du fin fond de la Lozère pour assister aux funérailles de sa Tante Mary. Laquelle n'était pas tout à fait morte. Même pas du tout en fait mais avait trouvé se subterfuge pour faire venir son neveu avec qui elle n'avait pas eu de contact depuis 10 ans. Or Mary et les autres villageois eux, ne sont pas tout a fait normaux: ils sont, enfin, ils étaient des super héros. Mais, mis au rencard après des années de bons et loyaux services, ou partis de leur plein gré se mettre au vert, ils sont maintenant la branche "Lozère" de l'agence internationale de super héros " Hero Corp" dont le siège est à Montréal, Québec. Or justement ils ont un gros problème, du genre attaque de super-vilain, et leurs pouvoir étant amoindris, pour en pas dire carrément moisis, ils ne sont pas de taille à faire face. Or le medium de l'agence a eu une vision, c'est John qui va les sortir de la mouise en les fédérant à nouveau pour se battre contre " Ze Lord" (oui toujours bien prononcer les noms à la française, Steve = stèèève, Allen = allant, Burt = burte, Mick = Mique...)
Le tout se concluait par une virée à Montréal le temps de rencontrer "capitaine Canada" ( Michel Courtemanche), super héros prétentieux bien que nullissime et poltron, et pourtant célèbre, flanqué de son assistant "captain trois-rivières", tout aussi snob... qui flippe à la vue des animaux de la ferme. Mais, c'est la règle dans toute histoire de super-héros: une fois un super-vilain vaincu, il va forcément y en avoir un autre, encore plus super, encore plus méchant.
Car évidemment, je peux difficilement entrer dans les détails sans éventer un peu la 1° saison.
Cette fois, le super méchant c'est Matthew Hoodwink ( prononcer correctement à l'anglaise), et pas de chance pour John, c'est surtout l'irascible père de sa petite amie Jennifer, laquelle ignore tout de la nature de son petit copain, de la tante et des amis de celui-ci.
Or pendant l'escapade québécoise d'une partie de ceux ci, Hoodwink fait raser le village de Lozère. Tous n'en réchapperont pas, mais une poignée de survivants refont surface, vite rejoints par ceux qui rentrent du Québec et vont devoir tailler la route en pleine forêt, direction le bunker secret de Hero Corp,pour se mettre à l'abri de Hoodwink qui a décidé de les trucider purement et simplement.
Mais John a toujours Jennifer avec lui, otage plus ou moins coopérative, et toujours ignorante de la situation, ce qui leur évite un canardage pur et simple. Et d'ailleurs ignorante tout court, puisqu'elle a perdu la mémoire en lorsqu'une roquette lancée par le maladroit Capitaine Canada a percuté de plein fouet sa voiture. Ce qui ne va pas arranger son mauvais caractère et son côté boulet.
Cette seconde saison est plus sérieuse, ou plutôt plus aboutie, plus suivie en fait que la première où les épisodes étaient plus ou moins indépendants. Là il y a un vrai fil directeur: la fuite des super héros survivants, l'arrivée d'autres survivants venus de régions diverses car les autres branches mondiales d'Hero corp ont aussi été détruites.
On voit donc arriver Valur, un islandais qui sait manier la foudre ( et dont l'accent fait beaucoup d'effet sur tante Mary), Jean Micheng, vietnamien au pouvoir.. déconcertant ( pour ne pas dire complètement n'importe nawak: il déconcerte les ennemis en leur parlant vietnamien, et quand ils sont déconcertés, un ballon de handball surgi de nulle part les assomme. Quand je vous disais que c'était n'imp! Mais force est de reconnaître que c'est efficace même en étant complètement ridicule. et Eshana, brune hippie au pouvoir de dédoublement (sachant que son doppelganger ne lui ressemble absolument pas, c'est loin d'être évident)
Ceci dit, les autres, replongés dans le bain, et obligés de s'y remettre vraiment pour survivre vont dérouiller leurs pouvoirs. Surtout le pauvre Burt, qui fait beaucoup d'efforts pour peu de résultats, mais arrivera quand même à s'extirper de sa condition de Captain Shampooing ( qui lance du shampoing doux qui ne pique même pas les yeux) pour redevenir un peu l'Acid Man qu'il était au temps de sa gloire.
Quand à John, il développe aussi des pouvoirs, disons, paradoxaux: fils d'un super héros et d'une super méchante, ce qu'il ignore encore, il peut à tout moment pencher du bon ou du mauvais côté.
Donc un scénario qui fait toujours la part belle aux moments humoristiques et pinaillages entre super héros, il faut bien le dire, toujours un peu concons et péquenauds indécrottables, mais développe un peu plus son sujet et ça, ça fait plaisir.
Avec en prime une brochette de second rôles assez croquignolets ( le retour de captain sports-extrêmes, déjà aperçu dans la saison 1: le genre de mec à faire du parapente sans parachute, ou du saut à l'élastique, sinon c'est trop facile et bon pour les chochottes. Evidemment, il se ramasse beaucoup et passe plus de temps à remettre en place ce qu'il s'est déboîté plutôt qu'a faire des actions d'éclat. On retrouve aussi le prétentieux Captain Canada, toujours à côté de la plaque et vite dépassé. Et parmi les invités, il y a " atraignée man" ( Alexandre Astier, venu faire un passage dans la série de son frangin). Il n'a aucun pouvoir particulier, sinon celui d'être relou et gratuitement méchant " parce que les araignées c'est méchant". Dans la première saison c'était " chauve-souris Man", le super héros qui ne sert à rien: comme les chauves souris, il vivait la nuit, mais en fait il avait choisi de vivre de nuit le jour parce que c'est moins fatiguant!
Manière évidente de tailler un short aux deux super-héros les plus célèbres..
On va encore trouver ici un homme des bois philosophe aux lectures étranges ( Pierre Palmade): son livre favori est "comment servir l'homme" (oui, oui,l'ambigüité du titre est tout à fait voulue) et, plus tard, un groupe de vampires qui a comme un souci d'image et de crédibilité: En tant que " vampires de jour", personne ne les prend au sérieux et ils passent aux yeux de tous pour des petits malfrats, ce qui est mauvais pour leur égo. Je vous rassure ils n'ont pas le mauvais goût de briller au soleil ( et non je ne me lasse pas de tailler Twilight en biseau)
Donc comme pour la première saison du très très bon, et par moments, du moins bon, des gags qui tombent à plat. Mais un peu moins que dans la saison 1, voilà, la saison 2 semble plus écrite, et fait moins de part à l'improvisation ont sont issus plusieurs des acteurs. L'impro, c'est bien, c'est réactif.. mais c'est aussi plus casse gueule.
Alors oui, je continuerai, après cette deuxième saison plus aboutie, à suivre les aventures des super héros les moins compétents de la planète. Parce qu'elle a mine de rien l'ambition de mélanger deux choses très différentes: l'univers très sérieux des super héros et l'humour potache, avec en plus de vraies trouvailles scénaristiques par moments, qui en font un ovni au milieu de séries françaises assez convenues.
Mon seul regret: ouiiiin , il n'y a pas Captain Cold dans cette deuxième saison. Je ne sais pas si c'est un choix professionnel de Maurice Lamy qui n'a pas pu revenir pour la saison 2 pour cause de planning, vu qu'il joue surtout au théâtre, ou si c'était prévu dès le départ dans le scénario, mais il me manque.
Autre qualité de la série, je crois que je l'avais dit pour la première saison: les tournages en extérieurs, la campagne de Lozère pour la saison 1 ( Le Causse de Sauveterre et le village des Palhers de Bramonas, près de Mende et Balsièges, argument touristique qui figure maintenant sur le site de l'OT local), les Alpes Maritimes pour la saison 2 ( Menton, le fort du Barbonnet près de Sospel), les suivantes en Bourgogne ou du côté de la Rochelle. Et cet emploi des décors naturels est un des points forts de la série, la limite financière qui empêche les gros effets spéciaux devient une force ( car franchement arriver à refaire en studio un endroit aussi authentiquement décrépi que l'est réellement le fort du Barbonnet, ç'aurait été difficile. Et les forêts ont l'air de vraies forêts... dimension qui manque paradoxalement dans les productions de plus grand budget où le fond vert est la solution de facilité la plus souvent retenue )
Rendez vous dans quelques temps pour la suite.
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