La fin de Léthé, donc. Le titre m'intriguait et je n'avais absolument aucune idée du sujet. Et contre toute attente, ça n'est pas de la SF, ou plutôt, ça n'est pas vraiment de la SF.
On y suit quelques heures de la vie de Claire, patiente dans un hôpital. Claire sait qu'elle est malade, on lui a parlé d'un accident, mais elle n'arrive pas à s'en souvenir. et bien qu'elle ne souffre pas physiquement, le corps médical refuse de lui dire quand sa famille viendra enfin la chercher. Son seul lien avec le monde extérieur est un étrange personnage qui vient lui rendre visite tous les jours à heure fixe, muni de photos.. en provenance du futur. Impossible d'éviter le voyageur temporel, il s'est donné pour mission de lui raconter toute sa vie à venir. Or quel intérêt, à 16 ans, de savoir tout ce qui va se passer, le nom de son futur mari, de ses futurs enfants.. Sa vie n'aura aucune saveur, aucune surprise.
Bien, sur, le lecteur devine très vite quelle est la maladie de Claire, et l'identité du visiteur temporel. Je dois avouer que si j'avais su le sujet, j'aurais peut être opté pour une autre nouvelle, pour des raisons personnelles. Et j'aurais eu tort, car j'ai beaucoup aimé l'approche de Claude Ecken, qui se place non du point de vue des soignants, mais du point de vue interne de la malade. avec des pistes très intéressantes - alors que la nouvelle est très courte: la cruauté involontaire des soignants, qui ne repèrent pas le stress qu'ils induisent chez la malade, au nom d'une réalité qu'elle ne peut saisir.. Maladie mise à part, quelle est la part de la volonté d'oubli dans l'oubli?
Ou d'un point de vue plus philosophique: quel intérêt aurait une vie connue d'avance dans ses moindres détails?
Bref, un texte court, mais riche, et respectueux sur un sujet difficile. Merci à Claude Ecken et Actu SF...
2/24 |
Tu me tentes énormément avec ce titre. J'en trouve l'approche très intéressante... Je note !
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