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mardi 28 février 2012

L'Illiade - Homère

Comme je suis quelqu'un de très logique,n'est-ce pas,  j'ai d'abord lu l'Odyssée l'an dernier avant de lire L'Illiade (pour la simple et bonne raison que je n'avais pas le volume sous la main l'an dernier, passons). Et puis, c'est une sorte de préparation, dans deux semaines, je pars visiter entre autres, les ruines supposées de Troie.
 
on reprend le visuel de l'Odyssée.. c'est à peu près la même chose, mais en noir...

Donc, cette fois, je ne me suis même pas posé la question de la traduction, j'ai pris celle de Leconte de Lisle, et c'est allé tout seul. Enfin presque. Car l'Illiade est un peu plus compliquée que l'Odyssée (et largement plus saignant aussi, je me demandais pourquoi la prof de français de sixième voulait nous faire lire l'Odyssée et pas l'Illiade, j'ai ma réponse: des bains de sang presque toutes les deux pages, le collège a du juger que c'était un peu trop violent pour nous).
Je l'ai trouvé, non pas moins intéressant que l'Odyssée, mais plutôt intéressant sur un autre plan. Là où l'Odyssée est déjà presque un roman d'aventures, avec péripéties suivie, l'Illiade décrit la guerre entre l'armée grecque qui assiège la ville de Troie et les troiens qui défendent leur cité, bataille après bataille. Et rien ne ressemble plus à une bataille qu'une autre, avec parfois la chance qui change de côté, ici en fonction du soutien des dieux envers l'un ou l'autre camp.Chose assez étonnante, le récit commence de manière assez abrupte au camp grec. On apprend fortuitement la raison du siège, et qu'il dure depuis des années. Je serais tentée de dire que c'est assez moderne comme présentation mais je suppose plutôt que les deux tomes actuellement connus devaient faire partie d'un cycle plus long  dont plusieurs parties sont perdues. Ce qui me fait dire ça, c'est aussi le gros trou narratif entre l'Illiade ( on nous dit que le destin d'Achille est de mourir à la guerre, or lorsque le récit s'arrête, Achille est toujours vivant et la ville de Troie n'a pas été prise), et l'Odyssée ( la ville a été prise, et Ulysse rencontre le fantôme d'Achille). L'histoire manquante est connue via d'autres sources, mais, à mon humble avis de non spécialiste, il manque une partie du récit, je doute qu'Homère, qui qu'il ait été, seul ou nom d'emprunt de plusieurs auteurs, ait laissé le lecteur ou l'auditeur du texte imaginer.
Par contre, sur d'autres plans, c'est passionnant. On apprend comment se déroulait une guerre dans l'antiquité: une bataille rangée à peu près organisée (  le chant II est même assez pénible à décrire par le menu les forces en présence), qui vire assez vite à la pagaille générale lorsqu'Achille se décide à intervenir. L'armement des hoplites est décrit minutieusement, et, malgré les ravissantes illustrations de guerriers tout nus qui décorent mon édition, couverts d'armes de pied en cap, ce qui est quand même plus prudent dans un conflit armé. J'ai piqué l'image ci-contre, dans un article fichtrement intéressant et bien illustré -en anglais: ici

La composition d'un bouclier est également décrite: planche de bois, couverte de cuir, plaque de bronze, ombos, etc... une mine pour la polémologie ( tiens, rien que le terme "polémologie", on est en plein dans le vocabulaire grec).
Autre chose très intéressante: la description de ce qui se passait lors d'un partage de butin - avec les heurts que ça devait évidemment entraîner: Achille se fâche et refuse d'envoyer sa trouve au combat car il a été lésé de sa part de butin. A ce propos, j'aime bien Achille, en tout cas tant qu'il fait sa grève sur le tas, car c'est exactement ça! après, bon, il se comporte en parfait dégénéré et, du coup, devient beaucoup moins sympathique. Bien que, à sa décharge, il n'est pas entièrement responsable, puisqu'il est manipulé par les dieux. D'ailleurs personne n'a de marge de manoeuvre, ce sont les dieux qui décident entièrement de l'évolution des combats. Ils interviennent constamment  dans l'histoire, et par conséquent, il est parfois difficile de s'y retrouver entre qui soutient qui, qui a changé de camp, etc...
Et que se passe-t-il si un guerrier un peu important meurt sur le champ de bataille? Qui hérite de son butin? C'est dit aussi, noir sur blanc: on organise des jeux funéraires, les gagnants remportent les pièces mises en jeu au concours de tir à l'arc, à la course, à la course de char... Pas bête, finalement, il n'y a pas de contestation possible pour le partage, puisque tout le monde peut participer. Les funérailles aussi sont expliquées, avec bûcher , cénotaphe, sacrifice ( de boeufs, ou éventuellement de prisonniers...).
La loi d'hospitalité est évoquée aussi: deux guerriers ennemis ne peuvent se combattre, et doivent s'éviter en combat, s'il son liés par la loi d'hospitalité ( ici Glaukos et Diomède, car l'aïeul de l'un avait autrefois invité l'aïeul de l'autre. Même s'il ne se connaissent pas, il respectent cette alliance ancienne des deux familles)
Il y a même quelques passages assez drôles quand les dieux décident d'intervenir dans la mêlée, Arès, dieu de la guerre, qui va se plaindre à Zeus d'avoir reçu une lance perdue, et Aphrodite, qui  n'est vraiment pas taillée pour le combat et se lamente comme une chochotte qu'elle est de s'être égratigné la main... ce qui fait bien rire les autres, et moi avec ( hé les dieux, vous vous souvenez? vous êtes immortels!!!)
Un autre passage qui m'a étonnée, décrit une bizarrerie, enfin, ce qui paraît de nos jours une bizarrerie alimentaire: du vin à la farine et au fromage de chèvre; mais devait être un met raffiné, puisque offert aux invités. si vous voulez tester la recette: "et la jeune femme semblable aux déesses prépara une boisson de vin de Pramnéios. Et sur ce vin elle râpa avec de l'airain, du fromage de chèvre qu'elle aspergea de blanche farine." (p 178 de mon édition, chant XI).

En tout cas, malgré les longueurs dues aux descriptions de batailles (ou il y a quand même des pépites: un guerrier meurt d'avoir reçu une flèche dans la fesse droite. Cette précision me plaît! D'autant qu'une flèche à cet endroit là, n'est pas très glorieux; à part mourir de honte, j'ai du mal à concevoir), le tout m'a beaucoup plu. Le récit est tellement riche que les pistes d'études sont nombreuses. Une copine de fac avait d'ailleurs fait son mémoire de maîtrise sur "les plantes dans l'Illiade et l'Odyssée", il faudra que je le lui demande un de ces jours.
7/25

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ton billet où je retrouve certains des aspects qui m'avaient séduite dans l'Iliade, il y a des années.
    Comme toi, je suis surprise du début et de la fin de l'Iliade, très abrupts tous les deux. Je n'avais pas pensé qu'il pourrait y avoir des chants sur la Guerre de Troie avant et après l'Iliade. Homère était tellement connu à l'époque qu'on en aurait gardé au moins le souvenir, non ?

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  2. C'est sûr que les deux poèmes d'Homère sont des mines d'information pour les historiens...

    J'avais déjà lu l'Iliade, en abrégé, avant d'abandonner la version longue, gênée par la traduction, et j'avais détesté Achille ! Bon, en même temps, je suis pour les Troyens, ne me demande pas pourquoi, je n'en sais fichtre rien !

    En tout cas, j'adore les détails que tu donnes dans ton billet, ça me donne encore plus envie de retenter ma chance (j'avais oublié le coup de la flèche dans la fesse droite ! ^^)

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