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samedi 1 juin 2024

Parlez anglais en 6 mois, pas en 10 ans - Lauriane Legrand

 Et bien voilà de quoi commencer ce mois anglais.


Pour ceux qui me suivent, j'avais déjà parlé du Marathon des Langues de Lauriane, ici.
Entre temps, son défi et son boulot de coach se sont transformés en véritable méthode de langues, elle a fondé une entreprise qui emploie plusieurs personnes et vient d'éditer récemment un livre pour présenter sa méthode à ceux qui seraient intéressés, pour s'en inspirer en autodidacte. Et ça trouve bien, je l'ai trouvé à la bibliothèque... où je viens d'ailleurs d'être engagée, je commence pas plus tard qu'aujourd'hui, à l'heure où vous lirez tout ça, je serai en train de faire ma première journée de ce nouveau travail.



Le principe est simple: comment pratiquer les langues au quotidien, dégager du temps, aller vers l'essentiel..
Pour ceux qui suivent sa chaîne youtube, il n'y aura rien de vraiment nouveau, car le livre compile et classe des astuces qui sont déjà présentées au fil des vidéos.

Comme son truc à elle, c'est le développement personnel, il y a dans le livre pas mal de références à ce domaine, qui ne m'intéresse pas spécialement, mais comme j'ai trouvé le livre à la bibliothèque, c'était l'occasion de le lire.
Donc à part un moment où il est question de choses peu fiables, dans un domaine qui n'est pas directement lié aux langues, comme les expériences d' Emoto sur la mémoire de l'eau, qui ne prouvent rien du tout sinon qu' Emoto n'avait aucune notion de ce qu'est un protocole scientifique réplicable ( voilà l'explication du problème concernant cette affaire), je suis d'accord sur à peu près tous les conseils donnés, qui sont simples à appliquer et que j'aurais moi même donnés.
Par contre, on est en juin, donc hydratez-vous, que vous soyez partisans ou pas de la théorie sur la mémoire de l'eau, ne serait-ce que parce que lorsqu'on est déshydraté, le cerveau fonctionne au ralenti, et on mémorise moins bien, surtout si on se tape un mal de crâne par manque d'eau!

Pour le reste, ce sont donc des conseils intéressants, en particulier pour les gens qui ont un vrai blocage à l'oral lorsqu'il s'agit d'apprendre les langues, ou qui ont un mauvais souvenir des méthodes scolaires, qui ne fonctionnent pas sur tout le monde.
Pour ma part, je ne m'en sortais pas mal, même si je trouvais absurde par exemple que la LV1 et LV2 au lycée ne soit évaluées que par un oral ( en tout cas c'était le cas en 1995). J'ai beaucoup perdu à ce moment là, car nous avons passé 3 ans à ne plus parler , pour nous préparer simplement à cet écrit final.

Bon j'ai toujours réussi à m'adapter et je n'ai jamais eu particulièrement de problèmes à oser parler, donc je ne suis pas tout à fait le lecteur cible, mais il y a des conseils intéressants aussi pour ceux qui veulent reprendre une langue laissée en hiatus pendant longtemps. Et là, ça va aussi m'être utile pour réorganiser mon planning, forcément restreint en retournant au travail après 5 ans de disponibilité et d'organisation libre. Bon, je vais avoir 10 minutes de vélo pour aller bosser, donc, là, écouter un podcast sur le vélo serait dangereux.

J'insiste et j'insisterai encore sur la nécessité absolue, avant tout le reste, d'identifier sa propre mémoire. Parce que justement, il n'y a pas qu'une mémoire, mais au moins 3: Visuelle, auditive et kinesthésique (le mouvement).
Et les trucs mémoriels qu'on me donnait au lycée visaient les gens qui ont une mémoire visuelle. Je n'en ai quasiment aucune. Donc faire des tableaux, avec des couleurs, les versions moderne de tout ça type carte mentale, les listes affichées sur la porte des toilettes,  ne fonctionne absolument pas sur moi.
Les listes de vocabulaire sans audio c'est... peine perdue, hors, les listes de vocabulaire que j'avais étaient imprimées dans un livre. Alors que j'ai toujours mieux retenu des chansons.

Pour connaître sa mémoire, c'est en fait assez facile, il suffit de voir par quel loisir autre que les langues on est attiré.
Dans mon cas, alors que je pensais me disperser, j'ai eu une révélation: tous mes loisirs on un dénominateur commun, tellement évident que je ne m'en étais jamais rendu compte: je joue du basson. Je joue du piano. Je chante. J'ai fais et fais encore de la danse. je passe mon temps à écouter de la musique. je vais au cinéma et j'insiste toujours pour que le film soit en VO..
Le dénominateur commun entre tout ça c'est le SON.

A l'inverse, on peut aussi procéder négativement: par quoi ne suis-je pas attirée, qu'est-ce qui ne fait pas partie de mes loisirs?
J'aime bien aller à des expos de peinture, mais je n'ai jamais eu moi même la pulsion d'apprendre à dessiner ou peindre. Je fais des photos de pure touriste, je n'ai jamais réellement cherché à les améliorer. Dans les langues, j'ai eu une initiation au chinois, mais je n'ai jamais été tentée d'aller plus loin, parce que le système graphique est très visuel
Même dans le vocabulaire, ça se retrouve:  si on me raconte quelque chose , je vais dire " je comprends", mais presque jamais " je vois".
Depuis, j'ai compris que je suis prosopagnosique et aphantasique (en clair, je n'ai presque aucune mémoire visuelle, du moins si ça n'est pas lié directement à une émotion forte)
=> pas de mémoire visuelle = pas de résultats avec les trucs et astuces efficaces pour les mémoires visuelles.
Lauriane mentionne le palais de la mémoire, et ça c'est typiquement une chose qui ne me convient pas du tout, parce que je n'arrive même pas à simplement imaginer ce qu'il y a derrière la porte de ma chambre quand elle est fermée (je sais que c'est un couloir et qu'il y a des étagères, mais je serais incapable de faire, là maintenant, un plan de ma maison si je ne vais pas de pièce en pièce avec une feuille de papier, et encore le plan d'une pièce sera un carré avec des mots écrits à la place des objets " table", "lit", "couloir", "porte", etc...). Donc allez placer des infos en lien avec un endroit que vous n'êtes même pas capables d'imaginer...

Reste la mémoire du mouvement, elle existe chez moi, puisque je fais de la danse (avec un succès tout ... relatif pour la mémorisation des enchaînements, parce qu'on nous les montre trop vite et en trop longs segments alors qu'il me faudrait faire le premier pas, le refaire, ajouter le second, les refaire, ajouter le troisième, les refaire, etc...). J'adore aller marcher avec ma musique ou un podcast sur les oreilles, et quand j'apprends quelque chose, c'est à haute voix, et en tournant en rond dans la pièce, ou en bougeant comme une actrice qui apprendrait un rôle.
Vous imaginez le résultat quand il fallait passer au tableau, droit comme un piquet pour réciter une poésie ou une leçon de géographie à l'école, alors que je ne pouvais pas bouger? Euh.. euh...le bonheurestdansleprécourzyvitecourzyviteuh euh... euh... courzyvitilvafiler...(je suis incapable de me souvenir de la phrase suivante, d'ailleurs)

Donc voilà, ce genre d'informations hors apprentissage des langues me donne des renseignements capitaux: ma mémoire est très mais alors très majoritairement auditive, un peu kinesthésique et presque pas visuelle. Et c'est quelque chose de stable dans le temps, ça peut changer de proportion selon les jours et l'état de fatigue, mais il est sûr et certain que jamais ma mémoire ne deviendra visuelle. Donc je vais devoir apprendre en fonction de MA mémoire. Envier ceux qui ont une mémoire photographique ne servira à rien, ça ne transformera pas la mienne.

Et maintenant la bonne nouvelle, c'est que si le livre s'intitule " Parlez anglais en 6 mois" (et Lauriane est claire à ce sujet, il faut comprendre "parler" ici comme " prendre la parole, s'exprimer à l'oral, débloquer les coinçages mentaux qui freinent la pratique orale" et non "maîtriser la langue" voire être bilingue), il est en fait adaptable à n'importe quelle langue, puisque ce sont de fait, des conseils applicables à n'importe quelle autre langue.
Et même avec un peu d'adaptation, à d'autre domaines d'apprentissage: musique, dessin ou peinture (pourquoi pas), informatique, cuisine, etc.. puisque le premier des conseils est de changer d'optique et de ne pas dire " je suis nul" lorsqu'on commence une nouvelle activité. On ne peut pas être nul à quelque chose qu'on n'a jamais essayé. Donc:
je suis nul -> je suis débutant.

Allez, on va élargir un peu, avec d'autres anecdotes personnelles.
J'ai bien aimé aussi le conseil de chercher les " pourquoi" ( au moins 7), pour aider à trouver une raison de faire telle ou telle activité, sans se limiter à " je veux apprendre l'anglais pour parler anglais" ( trop vague), et de creuser pour trouver une raison plus solide:

Je veux apprendre telle langue parce que j'aime voyager => j'aime voyager parce que j'aime voir de nouveaux endroits et rencontrer de nouvelles personnes => je veux rencontrer de nouvelles personnes parce que j'ai envide connaître leur culture => j'ai envie de connaitre leur culture pour comprendre comment les gens vivent ailleurs => je veux comprendre comment on vit ailleurs, parce que ma culture d'origine n'est pas un modèle universel => prendre conscience de ce fait est un moyen simple, à petite échelle de lutter contre la xénophobie => Je veux plus que tout que les gens arrêtent de se juger les uns les autres sans se connaître alors qu'on fait tous partie de la même espèce, et si mon exemple peut en motiver d'autres, le monde deviendra peut être plus vivable pour tous.
On pourrait aller plus loin, mais c'est déjà un noyau assez solide, d'autant que " rendre le monde moins con" est une motivation plus grande que moi, dont j'ai conscience de n'être qu'un élément. Ca pourrait dissuader certains, car on n'en voit pas un bénéfice immédiat, et moi, je me dis qu'au contraire, puisque c'est une motivation encore plus vaste que ce que je pensais, il y a vraiment un intérêt plus que personnel.

Oui, c'est la vraie réflexion à laquelle je suis arrivée: je n'ai pas de moyens financiers, mais si je peux contribuer à faire évoluer les choses, ce sera toujours ça de pris. Mettons ça dans le sac de mes tendances hippie vers la tolérance, la non-violence, l'amitié universelle, même si ça sonne idéaliste un peu bébête.
Rien ne m'a fait plus plaisir que lorsqu'un ami russe m'a dit que son point de vue sur les français, et surtout sur les françaises largement influencé par la lecture d'auteurs du XIX° siècle, a évolué en faisant ma connaissance. on a une réputation de femmes faciles, évaporées, infidèles de moeurs et de cerveaux légers et  " ravissantes idiotes" en Russie, merci Maupassant, Flaubert, Balzac et leurs copains qui ont majoritairement décrit des cocottes et des bourgeoises parisiennes assez vénales... J'ai expliqué à mon pote que ça ne reflétait qu'une époque et un lieu très restreint, et certainement pas la vie dans d'autres villes ou à la campagne, même à l'époque, ce à quoi il n'avait simplement pas pensé. Et tout ça je n'ai pu le faire que parce que je parle russe!

Je me suis fait une copine américaine, qui veut venir déménager en France, dans ma région, et apprend le français, et la discussion avec elle est enrichissante. Maintenant son objectif est de déconstruire les clichés autour de la France et des français après de ses compatriotes. Elle est persuadée qu'eux aussi ont tout à gagner à connaître d'autres gens et à voir comment on vit, ce qui est mieux chez eux qu'ici et inversement, car... hé bien par exemple, ici on ne sait pas ce qu'est un prêt étudiant, de sortir de chez soi sans savoir si on ne sera pas pris dans une fusillade avant la fin de la journée, ou de devoir choisir entre se nourrir ou soigner un cancer. Et que donc si le gouvernement français lorgne sur les méthodes US, il serait bon aussi que les américains voient comme les choses se passent en Europe et se bougent pour réclamer un niveau de vie égal au nôtre.
Et si j'ai pu faire sa connaissance c'est parce qu'elle apprend le français et moi l'anglais...

J'ai toujours été fascinée par les hasards et l'effet domino, les " et si j'avais pris telle ou telle autre direction le 23 mars à 15h00, je ne me serais pas fait un nouvel ami sympa, est-ce qu'il va jouer un rôle important plus tard, ou moi pour lui, aucune idée? Et c'est enthousiasmant"

Donc j'ai pris le prétexte du mois anglais pour parler de ce livre, mais il est loin d'être restreint à l'anglais, qui n'est qu'un prétexte, mais est plus large. En tout cas, pour moi, ça s'inscrit dans une démarche de réflexion générale sur l'authenticité, la raison de faire telle ou telle chose, et se poser ce genre de question est toujours salutaire, au delà des bénéfices évident y compris pour la santé mentale, d'élargir ses horizons.

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