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mercredi 24 novembre 2010

La huitième couleur & le huitième sortilège - Terry Pratchett

Premier sujet pour le défi "fantasy pour les nuls", on commence donc gentiment avec un doublé Pratchett, les deux premiers volumes du Disque Monde qu'on m'avait abondamment vanté. Et pour une première approche fantasy, c'est une réussite. Encore que, commencer par une parodie est peut être risqué, je risque d'avoir du mal à prendre  la fantasy classique au sérieux maintenant. Un peu comme lire Chrétien de Troyes après avoir visionné le Sacré Graal des Monty Python.
 Comparaison qui s'impose, tant l'humour So British de Pratchett est voisin de celui du sextett de Cleese & Co.
J'ai pourtant eu du mal a accrocher au tout début du premier volume, le temps de se mettre en phase avec l'univers de l'auteur. Ou plutôt avec ses références, comme il s'agit d'un détournement d'univers fantasy, et qu'il me manque beaucoup de références dans le domaine, j'ai eu l'impression de laisser échapper un peu du sel de la parodie, il est vrai. Mais en fin de compte, les aventures de Rincevent, le sorcier le plus nul du Disque Monde, flanqué d'un touriste envahissant et d'une naïveté confondante et de son vorace coffre sur pattes ont eu raison de mes réticences. A partir du moment ou Deuxfleurs le touriste commence à vouloir tirer le portrait des barbares, c'était gagné.  Le coffre et la mort sont aussi des personnages à part entière totalement délirants, bref, je n'ai eu qu'une envie, arrivée à la fin: connaître la suite, d'autant que le volume se finit sur un suspense terrible. Et suspense est en l'occurrence le mot qui s'impose, puisqu'on abandonne nos héros en fâcheuse posture, accroché au bord du disque monde, à deux doigts de tomber dans l'espace intersidéral. Et aussi, je dois dire, j'ai beaucoup apprécié d'y trouver un humour plus fin qu'il n'y parait au premier abord, avec force clins d'oeil à notre société terrienne. Comme en SF, d'ailleurs, qui n'est jamais meilleure que lorsqu'elle épingle avec malice les travers de notre ronde planète.

Le deuxième volume reprends très exactement là où le premier s'arrêtait, et, la bonne surprise, les deux forment un diptyque avec une conclusion. Je m'inquiétais un peu en voyant le nombre de volume de la série, de me dire que je m'embarquais pour plus de vingts volumes, mais non. Les problèmes soulevés dans le premier volumes sont résolus, on saura enfin pourquoi Rincevent ne connaît qu'un seul sortilège, et surtout, surtout quel est le sexe de la Tortue qui porte sur son dos le Disque, grave question qui divisait la communauté discale. Ce volume là est encore meilleur que le premier, et ce n'est pas peu dire. Car cette fois, Pratchett  élargit son champ de référence, j'ai vraiment aimé les petites références à Poe ( si si, lisez bien, lorsque la mort apparaît, suite à une invocation, dérangée en pleine soirée, tenant à la main un amuse-gueule, et finit par repartir à sa soirée, en annonçant que l'ambiance va retomber à minuit, car les invités croit qu'il -oui, c'est M. la Mort- porte un déguisement et va ôter son masque... Lisez donc " le masque de la mort rouge", vous comprendrez!.. ou alors son horloge murale, au balancier tranchant comme une lame de rasoir.. oui oui " le puits et le pendule".. ), ou d'imaginer la mort en train de taper le carton avec les cavaliers de l'apocalypse.
Et là question référence, c'est du tir à vue: parodie de film catastrophe, détournement de la religion - avec une charge contre le fanatisme très savoureuse, déboulonnage en règle de l'astrologie... Les signes zodiacaux du disque sont géniaux: le vase de tulipes, la hyène, le kangourou bicéphale, la vache du ciel, les deux cousins obèse.. ha je troquerais volontiers mon banal bélier pour le plaisir d'être née sous le signe du Panais Céleste, de l'orignal volant ou de la corde à noeuds!
et puis surtout, il y a Cohen le barbare.. le plus grand héros de tous les temps.. Vous avez vu Conan le barbare? Bon, imaginez Schwarzy, en maigrichon aux  genoux cagneux, borgne, chauve , édenté, rhumatisant, mais toujours vaillant malgré ses 87 ans, bien qu'il ait un peu de mal a se remettre et doive se faire tartiner de pommade contre les rhumatismes par la jouvencelle qu'il vient de sauver ( enfin, je me demande, vu qu'on nous précise par ailleurs dans le volume 1 qu'une année discale fait 800 jours discaux, ça commence à compter! ou alors 87 demies années discales, ce qui fait quand même une longévité exceptionnelle dans son métier). Un personnage absolument irrésistible.

Bref, un énorme coup de coeur. Et c'est d'autant plus désolant, qu'à peine découvert cet auteur, j'apprenne par ailleurs qu'il est gravement malade - et d'une maladie qui me touche particulièrement en plus - et n'en a plus pour très longtemps à vivre.

Ceci dit, ce sera avec plaisir que j'irais retrouver Rincevent et la Mort dans les prochains volumes qui les concernent ( le 4 ou le 5° je crois?), ceux sur les sorcières me tentent moins pour le moment.

3 commentaires:

  1. Merci pour ta participation au challenge!!
    Pourquoi tout le monde adore Pratchett et moi non ?? sniff :-)

    (ps c'est moi où on ne peut pas indiquer son pseudo mais seulement son compte google chez toi ?)

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  2. erreur de paramétrage des commentaires, je viens d'arranger ça.. enfin, je crois , suis pas douée moi :D

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  3. J'adore Terry Pratchett: tombé dedans l'an dernier avec "Pyramid", trouvé dans une brocante, ensuite j'en ai lu quelques uns de la série du "disque monde."
    J'apprécie surtout la critique sociale derrière le bazar délirant. La critique des scientifiques est irrésistible.
    Après, je me suis rendu compte que ce Monsieur est une sacrée vedette, anobli par la Reine pour l'endemble de son oeuvre, ça surprend...

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