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mercredi 22 septembre 2010

Nuit de Pleine Lune - Rebecca Flanders


(c'est parti pour la honte)
Un opuscule lu dans le cadre du groupe d'études "Harlequinades", éminent rassemblement de blogueuses z-et peut être aussi blogueurs qui s'est donné pour mission de heu...enfin.. chroniquer oui c'est ça, tout ce pan de la grande littérature qu'est le roman Harlequin.

Donc l'heureux élu, issu de la collection "sixième sens" s'intitule " Nuit de pleine lune" signé Rebecca Flanders

I - La Forme: Preuve que la couverture ne correspond pas toujours au contenu.

La collection "sixième sens", aujourd'hui morte et enterrée, nous promet donc si j'en crois la page de garde, je cite
" Sixième sens, une collection dont le nom évoque à lui seul le monde de l'indicible, du mystère de la magie, du secret, la face cachée de l'amour et de la vie". Mazette! Depuis le temps que tout le monde cherchait les réponses aux mystères de la vie et de l'indicible, et il était tout bêtement caché là chez Harlequin. Bon, ben, les bouquins de philosophie vont aller caler un meuble...
Continuons:
"Chaque mois, laissez vous envoûter par des romans qui font rimer frissons et passion, étrangeté et intensité, sensationnel et Irrationnel. Phénomènes  paranormaux, voyages dans le temps, télépathie, médiumnité, maisons hantées.. Vous vibrerez sur tous les registres des sensations extrêmes"
Hormis le fait que le laïus se confonde assez bizarrement avec un slogan pour une crème glacée en cornet qui promet aussi des sensations extrêmes, nous voila prévenus, va falloir laisser la rationalité au placard pendant quelques 200 pages pour savourer ça. Pas gagné si on veut faire une chronique totalement ( pas) objective.


L'illustration et la quatrième de couverture: la preuve que le résumé et l'illustration sont faits par des gens qui n'ont pas ouvert le livre.


"Par une nuit de pleine lune tandis qu'elle roule en rase campagne, Angie, chroniqueuse renommée, croit soudain heurter une animal. Mais une fois descendue de son véhicule, elle s'aperçoit que c'est un homme qui gît, étendu sur le bas-côté. Un homme aux cheveux longs entièrement nu. Un homme dont les prunelles jaunes brillent d'un éclat inhabituel. L'ayant conduit à l'hôpital, elle a la désagréable surprise d'apprendre que le choc l'a rendu amnésique. Aussi se sentant coupable, lui propose-t-elle de l'héberger le temps qu'il retrouve un emploi et un logement. Au cours de ce séjour, songe-telle, elle percera peut-être le mystère qui entoure cet inconnu et le secret de son fascinant regard. Un regard que, de plus en plus intriguée, elle décrit à un scientifique. Sans se douter que les explications de ce dernier vont transformer sa vie en cauchemar..."

Ouf! Mystère, cauchemar, angoisse, et bonhomme tout nu... on nous en promet. Mais un petit détail laisse déjà à penser que question mystères et rapport de séduction sur fond de paranormal, il vaudrait mieux retourner regarder " l'aventure de Mme Muir" ( petite page de pub pour cet excellent film de J Mankievicz, et en plus le fantôme est volontairement drôle!).
Relisez bien le texte, et re-regardez l'illustration: une rousse transportée comme un colis par un homme habillé ( fail n°1) et aux cheveux courts ( fail n°2). Ce dernier détail revêt d'ailleurs une importance capitale, car le récit nous apprendra justement que la coiffure du héros est l'élément qui met la puce à l'oreille de la cruche l'héroïne: le monsieur a des cheveux longs, c'est comme ça, et pas autrement, impossible de les lui couper car ils repoussent instantanément ou presque et notre moderne Dalilah n' a plus qu'à ranger ses ciseaux en se posant des questions métaphysiques ( bien fait pour elle, elle n'avait pas à jouer les castratrices!).

Ce qui prouve donc que l'illustrateur/trice n'a pas lu le livre ni même le résumé. CQFD.

 Traduttore, Traditore: De la difficulté de rendre en Français la précision du titre original

Le Titre original de Nuit de pleine lune est Secret of the wolf. On voit de suite à quel point traduire par "le secret du loup" aurait été vague et imprécis. D'autant qu'il s'agit de l'histoire d'un loup-garou, qui justement cache sa réelle identité. Vraiment, la traduction est un art difficile qui demande parfois de s'éloigner du littéral pour mieux cerner le concept!
Un autre mystère en Vf, l'héroïne s'appelle Angie McDonald. En VO, c'est Aggie McDonald. Le traducteur a du se dire " Aggie, naaan, pas beau, surtout avec le nom écossais, ça fait trop " Haggis". Angie, au moins ça sonne comme une superbe ballade des Stones"... mystère et boule de gomme

II Les Personnages

Ils sont au nombre de 3 importants en tout et pour tout, les autres n'interviennent que ponctuellement.
Donc Michael le héros, Angie, la cloche de service, et David son frère médecin, et la caution scientifique de l'ouvrage.
Afin de respecter leur anonymat, ils seront donc représentés par de petites images tirées ici ou là.. Les photos sont donc susceptibles d'être non-contractuelles, vous voilà avertis!

Ze Hero: Michael, le Loup Garou

Oui bon, il y a là une tentative flagrante de le décrédibiliser, mais il n'empêche..donc Michael, la malheureuse victime d'Angie la chauffarde, qui se retrouve à l'hôpital, sonné, amnésique, mais pas trop amoché quand même, c'est le héros, que diantre. Bien évidemment, bardé de qualités, tellement que ce n'est pas humain. Et c'est exactement le problème: il n'est pas humain. Ce qui ne l'empêche nullement d'avoir " un sens de l'humour merveilleux", "d'excellentes manières", " des yeux couleur de saphir " (ou des eaux profondes du lac, sortez les violons!) et un sourire charmeur. Bref, comme on dit dans notre sudeuh, un embrouilleur de gonzesses de première catégorie. Ajoutons à ça qu'au final, on en saura pas trop exactement à quoi il ressemble: au début il est quand même précisé qu'il a les côtes saillantes ( oui, car il est déjà à poil(s) -ouarf! - lors de sa première apparition, on ne ne perd ps de temps), et qu'il a besoin de prendre quelques kilos. Ce qui ne l'empêche pas dès qu'il entre dans une pièce de "donner l'impression d'occuper tout l'espace de sa présence virile" ( cette dernière assertion répétée 3 fois avec peu de variation)
Donc, un maigrichon baraqué aux yeux bleus. Ajoutons à cela qu'il a quelques petites particularités dues à son état de loup-garou: des pupilles à géométrie variable, des cheveux qui poussent dès qu'on les coupe - d'où le problème posé par l'illustration en couverture. Il mange de la viande saignante de façon sensuelle tout en ayant un appétit féroce (alors là j'aimerai qu'on m'explique comment c'est possible de baffrer sensuellement), et une fâcheuse tendance à se transformer en monstre dès qu'il est tant soit peu excité, ce qui pose évidemment un sérieux problème dans sa vie sentimentale.
On apprend vite donc, qu'il est amnésique car il veut, le pauvre, oublier sa condition de loulou riche à millions, qui doit prendre la tête de l'entreprise familiale. Mais ça, pas question de vivre dans le luxe de la niche de papa - un château immense au fin fond de l'Alaska avec vue sur les montagnes et tout le tableau ( ndlr: c'est vraiment un lamentable crétin!). Parce qu'en fait ce qu'il veut, Michou, c'est le vrai amour, celui avec un grand-t-A, dans une petite maison de campagne au bord du lac qui ho! comme c'est étrange! est exactement ce que l'héroïne a à lui proposer.
Donc, pour ce faire, il fuit sa richissime et puissante famille, notamment ses deux boulets de cousins chargés de le retrouver. Et c'est à ce moment là que PAF! le loup!

 Angie, Ze Cloche

Pas besoin de longs discours, la photo de Mme Flanders herself suffit à se faire une idée très précise de l'apparence de l'héroïne  ( pour toutes récriminations quand à l'usage de sa photo, elle peut s'adresser à la section " pains, tartes et marrons" du groupe d'étude qui lui offrira gracieusement un verre de poire* et lui expliquera gentiment qu'il suffisait de ne pas s'auto-décrire en créant son héroïne.
* Voir paragraphe " approche botanique"
Donc, Angie la rouquine aux yeux verts d'eau, ci-devant héroïne, est une vraie de vraie tarte. Bien sûr, elle ne pouvait être que rousse-aux-yeux-vert, vu que c'est Angie MacDonald.
Journaliste en charge de la chronique " célibataire à Seattle" dans le canard local, sa carrière piétine quand tout à coup, PAF! ( le loup.. oui mais aussi en même temps, l'inspiration qui lui faisait défaut!). Et du coup, idée lumineuse qui va relancer sa carrière: j'ai failli écraser un type, ho, je suis trop confuse, pour me faire pardonner, je vais écrire une série d'articles sur lui, ça me fera de la pub - pas dit exactement comme ça, mais c'est l'idée. Donc en plus d'être chauffarde, vouloir exploiter le type qu'elle a renversé, j'appelle ça une fieffée garce.
Ajoutons à ses multiples "qualités" d'être incroyablement naïve ( à 34 ans, elle rêve encore du prince charmant, la nouille), superstitieuse (la faute à Mamie Maudie -déjà rien que le nom- qui lui racontait des histoires de monstres quand elle avait 5 ans), et très très imprudente.

 Demandons à une sociopathe standard ce qu'elle en pense (pour respecter son anonymat à elle aussi, Mlle Purple V. sera représentée par Daria du dessin animé du même nom).

"Si je renverse quelqu'un sur la route déserte en pleine nuit? Déjà, je ne conduis pas, mais admettons. Bon, je me méfie, c'est peut-être un coup fourré pour me voler ma voiture. Bon admettons aussi que ce ne soit pas un coup fourré. Je ne descends pas de ma voiture sans avoir bien vérifié que je ne risque rien, et j'appelle les secours. Haaa zut, c'est vrai, pour appeler les secours, faut quand même savoir ce qui s'est passé. Bon. Ok, je descends, mais avec le cric à la main, on ne sait jamais. Et surtout, si je trouve un blessé je ne le touche pas, et je laisse les secouristes se débrouiller (et si c'est un sanglier mort, je me barre en vitesse pour ne pas devoir faire face au reste de la harde)
Bon, comme j'ai quand même mauvaise conscience, je prends des nouvelles de ma victime, je lui apporte une boîte de chocos à l'hôpital, et l'histoire s'arrête là, puisqu'il n'y a rien de grave. Le type a à peine quelques bleus, pas la peine de faire du protocole. Quelques excuses bien plates, après faut pas m'en demander plus quand même, aux assurances de prendre en charge les frais médicaux, après tout on les paye pour ça, grrrmbl.."

Ok, merci miss sociopathe.

Que ferait Angie maintenant (qui sera cette fois encore représentée par une autre Flanders, dans une version qui lui convient mieux)?


" hooo je suis terriblement confuse, j'ai failli tuer quelqu'un, c'est affreux c'est horrible, que va-t-il.. ouf, il va bien, mais ciel, il a perdu la mémoire à cause de moi - tiens, mais il est pas mal du tout, le type que j'ai à moitié écrabouillé. Ha je sais, je vais réparer ça, je vais lui offrir des fringues de mon frère, et aussi lui trouver un toit, un travail, je vais te me le réinsérer vite fait -là où je pense - car vraiment il est pas mal, et puis et puis.. il va peut être me faire gagner des sous... et Ciel! qu'il est beau!
Quoi? c'est pas prudent d'inviter un inconnu chez soi? C'est pas un criminel, c'est pas un type louche,c'est pas un parasite, je le sais parce que d'abord je le sens! et puis d'abord, ça peut pas être un méchant il est beau comme un dieu. Flippant, mais beau! Et puis je suis grande, je fais ce que je veux, na!!

Ok ok, Angie, va donc prendre un bain avec ton canard en plastique et cesse de nous saouler.

Car oui, il faut ajouter deux choses au portrait de Miss Sainte-Nitouche. Elle a une double personnalité.


.D'abord elle n'est pas la célibataire heureuse qu'elle dit être, à longueur d'aricles, dans le fond, tout ce qu'elle souhaite c'est trouver une pov' pomme qui viendra combler son manque d'affection, lui faire des gamins, et tondre sa pelouse, et pour qui elle fera de bons petits plats, car elle rêve d'être femme d'intérieur, la pauvrette. Du coup elle habite une maison de poupée à la campagne - car c'est plus mignon?- avec vue sur un lac -pour que l'heureux élu aille à la pêche le dimanche comme tout bon américain?

Je ne résiste pas à vous citer la description du lieu, c'est trop beau, on dirait du photoshop:

"Michael et elle dînaient devant un décor superbe de rouges, d'ors et d'argents nés de la rencontre entre le soleil couchant et la surface du lac"
 
Bref, une gourdasse, on ne peut plus traditionnelle. En plus, son répertoire d'expressions est très varié: elle s'émeut, se choque, se stupéfie et a la gorge nouée minimum toutes les deux pages.

Et secundo: Comme toute bonne sainte Nitouche qui se respecte, c'est quand même une frustrée de base. Tellement en manque qu'un regard la fait frémir, qu'une poignée de main la plonge dans l'extase, et qu'elle manque défaillir au premier patin qu'on lui roule, que regarder un beau gars manger -fût-ce comme un porcasse - est pour elle une expérience érotique, si! si!. Et à côté de ça, aucune retenue, elle ne connait pas notre héros depuis 78 heures, qu'elle lui raconte déjà son immense envie d'avoir des enfants ( message subliminal!), qu'elle serait une bonne mère, une bonne épouse ( tu comprends ce qu'on te dit?), mais qu'au pire elle est même prête à s'adresser à une banque du sperme ( houhou Mick'! Ca te dirait de rendre service à une pauvre femme en détresse?). Tu la sens la nana crampon?

Donc, voila, vous saisissez le tableau, une crétine quand même un peu garce, qui regarde à peine le brave flic qui la courtise depuis des mois, toute surexcitée qu'elle est d'avoir déniché un beau-riche-classe potentiel géniteur, tant pis s'il n'est pas humain, on s'en fout, il est beau, car ça se passe comme ça Chez McDonald! (Désolée, rien qu'à l'idée de ne pas la faire, j'en étais malade!)

 David, la caution scientifique qui va perdre son emploi

(Oui c'est du parti pris niveau image, mais c'est le personnage le moins chargé question débilité, donc il mérite un petit traitement de faveur,  pour toutes plaintes, voir procédure à suivre ci-dessus).
Donc la caution scientifique de l'histoire, qui va mettre Angie dans tous les états en lui disant que son bellâtre n'est pas vraiment un bellâtre ordinaire, et qui dans toute société normalement constituée serait mis à pied illico presto pour avoir trahi le secret médical. et pas qu'une fois, c'est semble-t-il ce qu'il sait le mieux faire.
Mais, contrairement aux autres, il possède quand même un certain sens de la logique, qui le pousse à pointer du doigt l'imprudence de sa soeur lorsqu'elle décide d'héberger chez elle un inconnu amnésique qu'elle a par ailleurs amoché.

Sebastian St-Clare alias " le patriache "

Bon, outre son nom à hurler de rire,  Seb' c'est le gros cliché du paterfamilias qui dirige d'une main de fer dans un gant de fer la petite entreprise familiale ( et évidemment, l'image s'est imposée d'elle même) .. ombrageux, caractériel, imposant, dont il est impensable de contester les ordres, sous peine de se le mettre à dos et de se voir offrir le petit déjeuner au lit, à condition d'aimer le cheval cru... D'ailleurs, lorsque son héritier prend la poudre d'escampette, il est tellement vexé  qu'on lui désobéisse, qu'il n'hésite pas à envoyer la meute à ses trousses.
Franchement , même le plus beau du monde, même avec le sens de l'humour.... rien qu'à l'idée de devoir se farcir Don Corleone comme beau-père, c'est de suite moins affriolant. Bon, j'exagère un peu, c'est vrai, dans le fond, ça l'embête un peu que son fiston se soit fait la malle, surtout parce qu'il va devoir choisir quelqu'un d'autre comme président du conseil d'administration de sa boîte, et ça, ça le met un peu de travers.

Noël et Gavin, les cousins débiles (enfin surtout Gavin)


Donc, Noël et Gavin, les Laurel et Hardy envoyés par Sebastian pour récupérer son fuyard. Noël, c'est la tête pensante, celui qui boit de l'eau, et se dit que finalement, s'il pouvait éliminer son cousin et prendre sa place, ça serait pas plus mal. Gavin, c'est le personnage comique, le pistard soi-disant infaillible qui carbure au pur malt, et qui se voit déjà occuper une place dans les hautes sphères du pouvoir, à se la couler douce en se tournant les pouces. Comme le cousin Mick' ils sont plus bêtes qu'humains. A tous les sens du termes. Autant dire une paire de branquignols à l'efficacité pas loin du zéro pointé. Non, soyons honnêtes, Noël n'est pas si nul, ni si méchant que ça, il est même carrément plus proche de l'idéal loup-garou ( mais un loup-garou raffiné, so british) que Mickaël qui dans le fond est un pauvre type qui ne sait pas s'accepter en tant que lui-même et casse les pieds au monde avec sa crise d'adolescent à retardement ( hé oui, il fugue et veut plus entendre parler de sa famille, c'est vraiment un comportement d'ado). On me souffle d'ailleurs dans l'oreillette que ce fabuleux roman aurait une suite dont Nono serait le héros.. fascinating isn't it?

III Différents angles d'approche

approche Zoologique: vie et moeurs du loup garou

Une deuxième caution scientifique apparaît, l'espace de 10 lignes, le professeur titulaire de la chaire de zoologie à l'université locale, qu'il faut un temps "infini" (15 minutes!) pour joindre à son boulot par téléphone sans prendre de rendez-vous, et dont l'intervention se bornera à dire que l'animal pas-trop-rare-mais-pas-trop-courant qui a des pupilles ovales, c'est le loup. N'ayant pu trouver de vérification précises à ce sujet, je le laisse porter le poids de cette affirmation ( mais il semblerait que dans la vraie vie de tous les jours, ce soit plutôt le chacal qui corresponde à la description.. Certes, le Chacal-Garou, ça inspire tout de suite beaucoup moins, et ça court encore moins les routes en pleine nuit vers Seattle). Contemplons donc, mes amis.. un loup.
Mouais, pas super flagrant, le coup des pupilles ovales.




En l'absence de toute source fiable, nous conclurons donc que le débat à ce sujet reste ouvert jusqu'à ce qu'il soit possible de le clore!

Par contre nous apprenons plein de choses super importantes grâce à Ma'ame Flanders sur les loups garous: en effet, comment reconnaître un loup-garou lorsqu'il est sous forme humaine? C'est simple, outre le coup des pupilles, essayez de lui couper les cheveux. S'ils ont repoussé dès le lendemain, c'est un loup-garou. S'il s'enfuit en gueulant "jamais, tu touches pas à mes poils!!!", c'est simplement un biker.
Ou alors faites lui passer une radio, s'il a les articulations hyper-laxes, c'est soit un contorsionniste, soit un monstre. (nécessite un complice à l'hôpital du coin)


rare image d'un loup-garou à poil ras en train de se transformer


Enfin, donnez-lui de la viande saignante, de l'agneau de préférence: s'il se met à baffrer d'un air avide et sensuel, c'est un loup-garou. Ou Sébastien ChaRal.


Egalement, il a un odorat hyper développé, s'il vous dit à plusieurs mètres de distance le parfum du shampooing que vous utilisez, il y a tout à parier que c'est un loup-garou. Méfiance tout de même, Hannibal le Cannibale arrivait à sentir la crème de jour à la camomille derrière une vitre blindée, et pourtant était a priori humain, ce n'est donc pas un critère absolu. Ce peut donc être un simple serial-killer anthropophage tout ce qu'il y a de plus (in)humain. On est rassurés.
.
Et la  dernière solution, faites- lui du rentre-dedans (après lui avoir fait du " rendre-dedans avec la voiture" et avant de lui proposer de rentrer-dans-autre-chose c'est imparable: dès qu'il s'émeut un peu, il se transforme sous vos yeux ébahis, voilà, vous le tenez, vous allez briller en société avec votre garou de compagnie, merci qui? Par contre pour les galipettes, c'est moyen-moyen, ça va poser problème

 (mais rassurez vous mesdames, il est précisé que la transformation en loup est un "spectacle beau et fascinant sans aucun rapport avec les avatars laborieux des monstres de films d'horreur. Une métamorphose superbe, la refonte complète d'une créature et sa transmutation en une autre espèce".. ) On est chez Harlequin, que diable, vous espériez quoi, des effets spéciaux dignes de la Hammer? - j'avoue, moi, oui!

Autre notation hyper importante, des fois que vous voudriez entamer une amourette avec un monstre: un loup garou est fidèle.  Dès qu'il trouve une femelle, pof! c'est le mariage. Un loup-garou ne se tape pas une nénette, et même s'il prend de l'avance avant de passer la bague au doigt, il parlera quand même d'épouser la fille. Vous voilà prévenues, avant d'entamer toute relation, rappelez vous qu'ils sont hyper possessifs, jaloux, et qu'ils vivent en meute dans un château style bunker au sein d'une organisation hyper puissante qui a des ramifications dans le monde entier ( Ca vous rappelle un truc? Savez la grosse organisation internationale Made in Sicilia..De toute façon, c'est comme ça, vous connaissez leur secret, va pas falloir imaginer leur échapper facilement)

Approche botanique:

Une notation qui revient souvent, et qui intrigue au premier abord, c'est l'insistance qui est faite sur le shampooing à la poire d'Angie. En fait, on finit par comprendre, ce n'est pas un simple shampooing, c'est un élément clef de la personnalité d'Angie, la Poire n'est pas un simple fruit: non, Angie EST la poire jusqu'à la moelle des pépins, c'est véritablement son arbre totem. Il n'y a qu'à voir la manière dont elle se fait manipuler par Mickael, qui sous ses dehors innocents, manie de main de maître les compliments, le sourire charmeur et tutti quanti, puisque dans le fond, ça lui assure le gîte, le couvert, les vacances à la campagne et plus si affinités.

Approche sociologique:

Il ne faut pas se tromper, nous sommes en présence d'un roman courageux, qui n'hésite pas à prendre à bras le corps les problèmes inhérents à la société américaine. Mme Flanders dénonce avec un talent digne de Zola les dérives de la société américaine en ce qui concerne la sécurité sociale, et le traitement inhumain réservé à ceux qui ne sont pas assurés, que l'on fiche dehors de l'hôpital sitôt guéris.
Bien sûr l'assistante sociale aussi est de la partie (quoique plus honnête elle reconnaît qu'elle prend le dossier d'un bel homme plus à coeur que les autres.. faut pas se leurrer, ç'aurait été une mémé ou un pépé, ils crevaient dans l'indifférence générale!). Moi j'dis un courage pareil, Michael Moore, à côté, c'est de la petite bière question dénonciation.

IV Franco-folies

Une autre constante du roman, c'est  son engagement pour promouvoir la culture française à l'étranger. L'OIF devrait le récompenser.
Car bien que l'action se passe à Seattle, il faut reconnaître que nous avons là une ambassade de choix pour la culture française. La grande Culture avec un grand C. Ca passe par de petits détails ( une bouteille de bourgogne pour Angie, un Perrier ou un dom pérignon ( sic- sans majuscule) pour Noël, un costume Cardin pour Michael...), mais aussi par une évocation qui laisse pantois, une scène d'une teneur que je n'aurais jamais imaginée lire un jour, du surréalisme XXL: Michael, amateur de bonne musique française, recouvre en partie la mémoire grâce à un CD: la comédie musicale " Les Misérables" et en français s'il vous plaît, qu'il affirme avoir vu sur scène, à Paris, le fin du fin. Et en présence de qui? je vous le donne en mille.. Ho et puis non, vous ne trouverez pas, impossible, je cite, car c'est trop beau pour rester dans l'ombre:

"-Après avoir assisté au spectacle, j'ai dîné avec...Il chassa un à un les magazines sur le sol jusqu'à ce qu'il tombe sur celui qu'il cherchait.
- Avec cet homme! déclara-t-il avec fougue en désignant la photo de couverture.
elle ouvrit de grand yeux.
-François Mitterand? Vous êtes allés au théâtre avec le président de la république Française?
-Non, rectifia-t-il, j'ai dîné avec lui. C'était une réception immense avec des centaines d'invités.
Il baissa les yeux sur la photographie, l'air fasciné" (pp 118/119)

 Hein? oui, n'est-ce pas? C'est un passage que je vais avoir du mal à oublier... Mitterand aussi, d'ailleurs, qui doit faire des loopings dans sa tombe de savoir qu'il a dîné avec un loup garou. Remarquez, le bouquin date de 1995, Tonton est mort en janvier 1996, c'est peut être cette révélation fracassante qui l'a achevé...

V "une étincelle de désir fou"

Oui, car il faut conclure n'est-ce pas... et nos protagonistes semblent assez peu doués dans ce domaine. après quelques pelotages discrets par-ci par-là.. le moment que vous attendez tous, page 119 ( juste après l'évocation de Mitterand, ça couperait l'élan de n'importe qui, mais pas de Miss Tringlette apparemment, qui est plus motivée que jamais).
On y va pour le premier palot? "[...] elle vit briller dans ses yeux une étincelle de désir fou [...]. Le souffle court, la gorge serré, elle sentit tout son corps se raidir, frissonner de désir anticipé, d'espoir et de crainte. Tremblante, elle le laissa déposer un tendre baiser sur son front.
- Nous sommes fous dit-il dans un soupir" (Mamma mia! un bisou sur le front, comme ils y vont, en effet, ça c'est de la folie mes aïeux!)
 
Et?.. et plus rien! FAIL!
Vous imaginez la pauvre fille? Chaude comme une baraque à frites, et ..hop, un petit bisou. elle va devoir attendre encore 2 pages et demies avant de l'avoir, son patin fourré. Sauf que.. Sauf que c'est pile à ce moment que monsieur décide de s'enfuir sentant, non pas que Popol se manifeste, mais que la bête en lui se réveille. Et hop.. coïtus interruptus avant même d'avoir eu le temps de se déshabiller. Trop pas de chance!
Bon on passe les détails, le restau et tout le tremblement, pour arriver à une re-tentative p 132, roulage de galoche, pétrissage de nichons, changement en monstre et re-fuite du monsieur la queue entre les jambes, et c'est pas qu'une image.
Bien sûr la belle ne comprend pas et arrive à la conclusion logique : "ciel, son coup sur la tête lui a fait perdre la mémoire, mais lui a aussi mis le drapeau en berne! " Quiproquos. Et là on arrive aux 4 derniers chapitres et l'auteur se rend compte qu'il va falloir accélérer les choses si on veut conclure l'histoire. Donc l'action s'emballe, soirée mondaine qui n'est qu'un prétexte à nous répéter que l'héroïne est "belle comme un rêve",  "presque trop parfaite pour être touchée" ou encore "elle était la beauté, l'innocence et la perfection". On n'est jamais si bien servie que par soi-même pas vrai, Mme Flanders?

Donc, rencontre avec les cousins dans un parking, on expédie ad patres le plus inutile des deux histoire qu'il y ait un peu de sang, réconfort, et ho enfin ils peuvent connaître la joie de l'extase, avec moult "virilité durcie" et autres " désir durci" ou raidis, parfois, cris de ravissement - on apprend alors que le cri du loup-garou en rut est le rugissement.
Car, enfin, ils ont trouvé ZE solution, c'était si simple, il suffisait que Michou s'accepte enfin tel qu'il est, croit en lui, oui, je ne suis pas qu'une bête avec du poil autour, mais un homme un vrai qui peut faire grimper une oie blanche aux rideaux en deux temps trois mouvements. Sur ce, ils s'envoient en l'air très classiquement - pas de fantaisies, hein, de la décence, même au plumard,on se tape une bête de sexe, mais proprement!

S'ensuit, un enlèvement de l'héroïne ramenée jusqu'en Alaska, la rencontre avec beau-papa le glacial, belle-maman la grand mère idéale, la révélation de la mort qui tue que notre rouquine n'aura jamais d'enfant car humains et loups ne sont pas compatibles ( et un autre FAIL! va falloir y aller, à la banque! Coeur brisé, pendant une ligne,  mais bon, finalement elle s'en fout, elle adoptera le premier mioche venu).
Et enfin,une lutte à mort de moins d'une bonne page et demie où personne ne mourra ( quel suspense!), à l'issue de laquelle Nono gagne le titre de président du conseil d'administration de la World Trade International Fric And Flouze Company de son tonton, et Mimi remporte le droit d'aller coller des timbres ou un truc approchant à un poste ultra subalterne de la plus insignifiante branche de ladite société.
Mais pas grave, parce que l'amûûûûûr. Et d'ailleurs, ça se clôt sur nos deux tourtereaux qui se découvrent des appétits insatiables, mais vont quand même se trousser hors champ, parce que, dixit Angie qui devient une vraie délurée :
" Ce n'est pas par pudeur pour moi [..] mais pour toi, tu ne voudras jamais que quiconque voit tout le plaisir que je vais te donner."
et l'autre abruti d'avoir ce mot de la fin, hyper balèze 
" Tu as raison[...] mieux vaut ne pas leur donner l'envie à tous d'épouser une humaine".

FIN! (et c'est pas dommage).

Conclusion!

Je dois le dire, je m'élève contre la dimension fondamentalement irréaliste de cette histoire. Ce n'est pas les loups garous, je veux bien croire à leur existence, que leurs cheveux poussent en une nuit ( ceux qui me connaissent savent à quel point cette assertion me ferait plaisir, vraiment!) et aussi qu'ils sont organisés comme des mafieux, c'est tout à fait plausible. Par contre il faudrait inscrire en gros sur la couverture "attention roman de science fiction". Car, si vous le savez, dîtes-le moi, je n'ai pas trouvé sur quelle planète un type inconnu de tous, amnésique, dont personne ne sait le nom exact, ni la nationalité, ni le numéro de sécu, ni les qualifications, mais qui visiblement a passé sa vie à gratter du papier dans un bureau, peut, du jour au lendemain, comme ça, sur sa bonne mine, décrocher un boulot sur un chantier, où en plus il sera très bien payé dès le premier soir!

Je dois avouer que, autant j'ai eu du mal à finir le bouquin, un des plus insipides que j'aie jamais lu, autant je me suis amusée comme un folle à le tourner dans tous les sens, je n'aurais jamais pensé en avoir autant à dire. Et surtout je remercie tous ceux qui m'ont involontairement apporté leur aide dans démontage en règle - et qui finalement en disent plus que tout sur mes vrais goûts:
Joseph Mankievicz, Michaël Jackson, Daria, Les Simpsons, Djodge Clooney, le Parrain, Rogger Rabbit, Le Silence des agneaux, Michael Moore, Gaston Lagaffe ( pour l'international fric and flouze company)
 et Marie-Pierre Casey pour la conclusion
"Ben j'f'rais pas ça tous les jours!"

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