Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

Flag Counter

dimanche 11 novembre 2018

Pushing daisies (série TV 2007)


31 octobre,  pas d'accès internet mais 2 disques durs avec de quoi faire. Ce serait pas le moment idéal pour piocher dedans ?

Et donc, après un risotto à la courge, et munie de chocolat à la mandarine Napoléon (par ce que l'emballage est orange) et de lait d'amande au curcuma ( je voulais goûter ça depuis longtemps et c'est joliment orange aussi), que regarder ?
Ce n'est pas le genre de menu qui peut accompagner quelque chose de vraiment horrible, mais c'est l'occasion où jamais de me plonger dans une série macabre et humoristique que je n'avais jamais vue en entier.
C'est parti pour une petite douceur, volontairement kitsch et qui n'a malheureusement pas eu le succès escompté malgré ou à cause de son originalité.
Comme je sais que Pedro , notre sorcier du challenge halloween adore, dédicace à toi, mon p'tit lapin, c'est donc une soirée «  Pushing Daisies » que je me suis faite. Et qui s'est prolongée sur plusieurs autres soirs, quand quand on est commence avec les tartes de Ned le pâtissier, on devient vite accro!



Pour ceux qui ne connaissent pas et il doit y en avoir beaucoup, c'est une série macabre...très drôle. Pleine de bon sentiments mais de manière tellement outrée que ça en devient souvent tordant aussi. Et incroyablement chou, avec un côté cartoonesque qui contrebalance la noirceur du propos.
Mais il fallait avoir l'oeil pour la repérer lors de sa première diffusion parce qu'elle n'a eu qu'une saison et demi, victime de la grève des scénaristes américains d'il y a quelques années, elle n'a jamais repris et c'est bien dommage ( pourtant il y avait des arguments, produite par Barry Sonnefeld, réalisée par Bryan Fuller à qui on doit aussi le tordant et décalé Dead Like Me, qu'il fut que je revoie aussi..).
Mais lorsque le travail a repris, la priorité n'a pas vraiment été de donner une fin digne de ce nom à une série qui n'avait eu qu'un succès d'estime.

Et pourtant il y avait quelque chose d'assez proche de certains films de Tim Burton là dedans, l'humour noir et cynique dans un décor pimpant aux couleurs saturées qui rappelle un peu la banlieue colorées d'Edward aux Mains d'Argent.
Ned, le héros n'a pas l'aspect monstrueux d'Edward, mais pourrait être rapproché de Victor dans les noces funèbres, ou du gamin dans Frankenweenie..
Et je prend cet exemple à dessein, puisqu'à peine a-t-on fait connaissance de Ned, qui court avec son chien sur fond de colline pleines de fleur du plus bel effet « papier peint windows colline verdoyante » que le chien.. est écrasé par une voiture. C'est aussi le moment où Ned découvre son super pouvoir : ramener les morts à la vie, en les touchant. Ce qui bien sûr est un secret assez lourd à porter.
Surtout lorsque Ned tue par inadvertance le père de Charlotte « Chuck » sa petite voisine, pour qui il en pinçait fortement.
Car son don a deux caractéristiques : S'il ressuscite quelqu'un, ça n'est que pour une minute, sans que ça ne porte à conséquence. Passé ce délai, le destin se déroule et quelqu'un doit mourir, généralement, la personne qui est la plus proche.
Et lorsque Ned ressuscite sa mère qui vient de s'écrouler, alors qu'il ne connaissait pas encore cette limite, passée la minute fatale, c'est donc le voisin qui s'écroule mort.
L'autre clause de son don, qu'il découvre le même jour, c'est qu'il ne peut en aucun cas toucher ou être touché par quelqu'un qu'il a ramené chez les vivants, la personne mourrait alors pour de bon cette fois.
Et l'enterrement de leurs parents respectifs sera la dernière fois que Ned et Charlotte se verront de leur vivant.

Car bien des années après, le don de Ned qui entre-temps est devenu pâtissier, et n'avait a priori plus rien à voir avec le monde des morts est découvert par un détective un peu louche et très vénal et les deux vont s'associer: ressusciter une victime de crime est le meilleur moyen de connaître l'assassin, et peut s'avérer lucratif quand il y a une jolie récompense à la clef.
C'est le moment que choisit Charlotte pour réapparaître, très…morte: elle a été assassinée, et les retrouvailles s'annoncent compliquées. Car comment dire à la fille qui vous plaît que :
-elle est morte,
-mais elle vient de ressusciter ,
-elle n'a qu'une minute pour vous dire qui est son meurtrier et…
-au fait quand j'avais 10 ans j'ai tué ton père sans le vouloir et je m'en veux beaucoup, je tenais à m’excuser.

Evidemment Ned n'arrive pas à se résoudre à la toucher de nouveau, dans la minute impartie, Charlotte vivra donc (contrairement au malhonnête entrepreneur des pompes funèbres qui venait de lui voler ses bijoux), sera mise au fait du pouvoir de Ned, mais … va avoir sa croix à porter aussi.

Et donc comment vivre avec le gars qui vous plaît... sans pouvoir l'embrasser ni le toucher ? Ni même le frôler par inadvertance.
Et d'épisode en épisode ces deux là vont trouver les solutions les plus absurdes pour arriver à se prouver leur affection : s'embrasser à travers des sacs mortuaires, du film plastique, danser en tenue d'apiculteurs...

Plus que les enquêtes policières souvent saugrenues, tout l'intérêt de la série réside dans ce parti pris de chasteté forcée (et comment la contourner) et dans la galerie de personnages secondaires savoureux: les tantes de Charlotte, un duo de sociopathes accros au fromage, anciennes gloires de la natation synchronisée, dont l'une est devenue borgne suite à un accident de litière pour chat.
Olive, l'employée nunuche du magasin de Ned (une boutique de tartes nommée «the Pie Hole») dont il faut bien le dire, Olive serait la tarte ultime. Olive est raide dingue de son patron qui, à cause de sa particularité qu'Olive ignore évidemment, s'abstenait depuis de années de toute relation personnelle avec des gens au cas où.. au cas où se serait produit ce qui justement vient de se passer avec Charlotte. Et même le chien, que Ned caresse avec une main télescopique pour ne pas le tuer.

Olive.. décidément, je kiffe Olive! Qui évolue de nunuche blonde aux rêves irréalistes à nunuche blonde un peu psychopathe, mais tellement drôle. Ce qui lui vaut le surnom de "moustique lunatique".

Ou les dialogues complètement barrés (imaginez échanger ça avec votre petit(e) ami(e) intouchable, à propos de la situation en question)
- C'est assez étrange...
- Ca n'a rien d'étrange, c'est insolite. Peut-être original d'une certaine façon, comme une cuillère à entremets.
- Il me vient tellement de questions que mon esprit vagabonde...
- Tu dois le nourrir de lait chaud et d'un sandwich à la dinde et le laisser reposer en t'assoupissant au soleil.

Décidément, j'aime beaucoup les phrases absurdes de Ned... Et je dois dire que l'acteur, Lee Pace (alias le roi Thranduil dans le Hobbit :D) qui tient le rôle a vraiment la tête qui convient, du type banal, mais doté d'un sourire désarmant d’innocence, auquel on pardonnerait tout, et surtout les choses les plus absurdes.

 On tient l'homme idéal: il est sympa, il sait cuisiner, il est nul pour tout ce qui est trucs sociaux, ne comprend pas grand chose aux sous-entendus et aux implicites... et c'est probablement le personnage le plus chou toutes séries confondues.
 Au rencart le preux héros de contes classique, cette série l'a bien compris: un pâtissier en tablier armé d'une tarte aux 4 fruits rouges emballera les nanas (dans du film plastique) mieux qu'un chevalier en armure.

Ou des situations du genre:
«les tantes de Chuck l'avaient élevée dans la croyance que ce gros appareil blanc dans la cuisine avait une fonction plutôt limitée, et aux yeux de Chuck un réfrigérateur n'avait jamais rien été d'autre qu'une boîte à fromage jusqu'à l'âge de 17 ans »

Je dois dire que si on regarde ce qu'il y a dans le mien, c'est à peu près ça... non, je plaisante, quand même il y a aussi des yaourts dedans. 

Chuck a aussi une passion pour les langues étrangères depuis le jour où elle a trouvé un carton rempli de cours de langues sur cassettes – qui semblent curieusement composés de phrases autour du fromage – et un magnétophone.
 
Accro au fromage passionnée par les langues et avec une vie sentimentale compliquée...Purée, mais je suis Chuck en fait... Pour la taille par contre, je ne suis pas loin de celle d'Olive.


Ou le détective privé qui a un loisir très.. inhabituel.

Ou des parodies très bien placée de films célèbres ( haha, les références savoureuses à Vendredi 13, Sleepy Hollow, les Oiseaux de maître Hitch, Candyman, The Wicker Man, Sueurs froides ) et je pense que les deux tantes anciennes artistes sont peut être une lointaine référence à «qu'est-il arrivé à Baby Jane»

la référence.. trop dur, là,je ne vois pas :D

Sans compter la voix off sarcastique qui commente l'action et présente chaque nouveau personnage en détaillant son âge à la minute près. Tout ça a un côté conte des plus plaisants.

Ajoutons à ça des effets spéciaux volontairement bricolos et irréalistes, des marionnettes du Jim Henson's Creature shop, l'irruption de détails incongrus ( dans cet univers macabre pourtant pop et coloré, on danse sur le toit au milieu des ruches au son d'un phonographe et les magasins ont des noms stupides au graphisme rétro), une musique qui pastiche pas mal Danny Elfman..
Tout ça donne une série qui effectivement est trop atypique pour plaire à vraiment beaucoup de monde, ou arrivée trop tôt, mais bourrée de bonne humeur et de fraîcheur, presque hippie en fait.


Avec pourtant au-delà de la mort pas mal de thèmes sombres :
L’abandon ( Ned a été « oublié » par son père dans une pension lorsque sa mère est morte),
les secrets et mensonges ( tout le monde en a : Charlotte qui doit se cacher pour qu’on ne découvre pas qu’elle est toujours en vie, parce que ses tantes le supporteraient mal et auraient surtout tôt fait de la ramener au bercail, Olive qui cache –très mal - une affection à sens unique pour Ned, Tante Lily qui en cache pas mal et de bien lourds aussi),
L’immaturité affective : Ned qui a passé une bonne partie de sa vie seul est désemparé lorsque Charlotte décide d’utiliser sa deuxième chance pour faire ce qu’elle n’a pas pu faire de son précédent vivant : habiter seule (l’appartement d’en face !), travailler, fut-ce pour les besoins d’une enquête ( et passer son premier entretien d’embauche avec un CV pipeauté à 29 ans), profiter de sa fausse mort pour se libérer de ses tantes aimantes mais qu’elle a passé sa jeunesse à materner à cause de leurs névroses, passant à côté de sa propre vie. Olive ne supporte pas qu’on lui dise non et a bien du mal à passer à autre chose quand elle voit que le gars qui lui plaît n'est pas intéressé par elle. Lily préfère mentir à sa soeur depuis des années et se réfugier dans l’alcool plutôt que d’être honnête une bonne fois pour toute, soi disant pour épargner sa sœur, mais surtout pour s’éviter une cuisante fâcherie à vie.

Plus paradoxalement, alors qu’on parle de héros qui ne peuvent pas se toucher, les sous-entendus érotiques sont nombreux… mais souvent subtils. Eros et Thanathos, le duo gagnant. La cuisine comme métaphore, à défaut de pouvoir pétrir  des miches, le (tout à fait charmant, il faut le reconnaître) pâtissier manipule la pâte. Quand il ne se retrouve pas en caleçon sur le toit, face à une Charlotte en guêpière de satin – situation qu’elle justifie en «  mais il faut bien, que je me déshabille, je vais enfiler ma tenue d’apicultrice.. » ( oui, bien sûr, il n’y a pas d’autre solution que d’arborer ses plus jolis frous frous face à son petit copain qui ne peut pas la toucher :D) des phrases comme «  vous savez, je trouve que les créatures les plus fascinantes ont un derrière poilu » ( il s’agit, évidemment, d’abeilles..), une bonne sœur égrillarde qui a «  des cloches à astiquer »

oui il y a une raison logique (même si complètement farfelue) de se retrouver en sous-vêtements au milieu de ruches en osier

Un délice. A vous donner envie de vous gaver de tartes!

Et une suite un jour ? En tout cas, il en était question en 2017. Je peux vous dire que ça serait une des raisons qui pourrait me pousser à m’abonner à Netflix.
http://www.premiere.fr/Series/Un-revival-de-Pushing-Daisies-Bryan-Fuller-est-pour

en tout cas, je voudrais vraiment une vraie fin, au lieu de ce dernier épisode à la va comme je te pousse qui donne vraiment l'impression que quelqu'un est venu leur dire à10minutes de la fin, " bon les gars, c'est pas toit mais vous êtes déprogrammés, y'aura pas d'épisode suivant, débrouillez vous pour conclure": il est ou papa zombie? Que vont décider Tante Viviane et Lily? et cette foutue manie de se dire " merde, on arrive à la fin, personne n'est en couple, vite, on ressort un personnage ultra secondaire qui n'avait aucune raison de revenir et on le colle dans les pattes d'Olive, parce que sinon, elle va rester toute seule puisque le pâtissier préfère roucouler avec Chuck à distance.

Restons dans l'image culinaire, ce dernier épisode avait tout du joli soufflé sorti trop vite du four qui s'écroule en quelques instants parce qu'on a voulu accélérer la cuisson. Du décor raté qui ruine le joli gâteau.
voilà c'est un peu ça, la conclusion gâche un peu le tout, mais l'intention y est alors on apprécie l'effort et on déguste avec indulgence

4 commentaires:

  1. Tout est dit! Je retrouve dans ton article tout ce que j'avais listé sur la série :) j'ai tenu un carnet rempli de répliques de la série, parce que leur incongruité est absolument adorable :D
    Parmi les clins d'oeil et références, il ne faut pas oublier "Peter et Eliot le dragon" dans épisode qui se passe en bord de mer (avec la gardienne de phare retrouvée morte comme un œuf au plat ).
    Olive est à cette série ce que Marlène est aux "Petits meurtres d 'Agatha Christie" : L'Éternelle amoureuse incomprise. Avec une mention spéciale pour les passages chantés (notamment "hopelessly devoted to you" repris de Grease).
    Rien que d'y penser je glousse comme un neuneu.

    Je me suis toujours senti très proche de Ned pour son côté autiste qui cuisine des kilos de pâtisseries qu'il ne mange pas... D'accord, pour sa vie compliquée aussi, et pour ses métaphores logorrhéiques et complètement perchées. ^_^
    Oh et merci pour le clin d'œil en début d'article. :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. ha, je n'ai aps la tv depuis des annés, à peine si j'ai le net en ce moment, donc je ne connais "petits meurtres" que de nom ( de mémoire,je n'avais vu que la toute première saison, il y a des années. Soit dit en passsant, j'aime aussi baucoup l'évolution d'Olive, qui n'est effectivement nunuche que tout au début, ensuite elle est plutôt du genre timbrée, mais c'est un personnage intéressant qui va en s'émancipant et en acceptant l'amitié de sa " rivale" même si ça n'est pas facile,tout en gardant un caractère et sans se laisser marcher sur les pieds, donc j'aime cette évolution. Limite je trouve que c'est ce rôle qui est le mieux écrit.
      Oui les répliques sont un sacré festival de non sens burlesque, je ne me remets pas du sandwich à la dine et des créatures fascinantes au derrière poilu.

      Rha, je veux trop une suite.

      et le clin d'oeil était de mise :)

      Supprimer
    2. mmmfautes de frappes, c'est pas évident de devoir se dépêcher avant la fermeture de la bibliothèque.

      du coup pour l'an prochain, va falloir que j'enchaîne sur Dead like me que je n'ai jamais vue en entier.

      Supprimer
  2. Je te conseille la série des "désastreuses aventures des orphelins Baudelaire", en production depuis 2017 avec ... Barry Sonefeld aux commandes! C'est l'héritière spirituelle, esthétique et narrative de Pushing Daisies: Même esprit, même visuel... Même si le thème est très différent ;-)

    RépondreSupprimer