Qui va encore vous casser les arpions avec des voix graves? Devinez!
Enfin, avec UNE voix grave en l'occurrence.I
Il s'avère que le 6 mars dernier, France Musique a consacré une journée entière à l'un de mes chanteurs favoris, et belge qui plus, donc ça fait un mois que je réserve mon article pour l'occasion.
Où j'ai eu le plaisir d'apprendre que Si José Van Dam, 77 ans, ne tourne plus dans le cadre d'opéras, depuis 2000, il n'a pas délaissé la musique, loin de là, et se consacre maintenant plutôt à des enregistrements plus légers ( jazz, chanson, mélodies.. il vient de sortir un CD consacré à la chanson francophone où il interprète par exemple du Brassens, du Ferrat, du Nougaro, et bien évidemment, du Brel ) et à l'enseignement.
Et punaise, je vendrais mes grand-mères - image, hein, de toutes façons elles ne sont plus de ce monde depuis longtemps - pour assister à une master-class de chant de José Van Dam.
Donc, pour ceux qui ne connaissent pas, le baryton-basse José Van Dam, natif d'Ixelles est juste un des chanteurs lyriques majeurs de la seconde moitié du XX°siècle. Et un de mes préférés personnellement.
Particulièrement, en tant que francophone, j'adore l'entendre sur des mélodies françaises, puisque que naturellement son articulation et sa prononciation sont parfaites, en plus de son timbre riche d'harmoniques. Tout ce que j'aime entendre.
(Bon j'avoue, j'ajoute le français Gabriel Bacquier et le québécois Bruno Laplante qui font aussi partie de ceux que j'aime beaucoup en matière de mélodies, même s'ils ont des voix plus légères. En tout cas c'est ceux auxquels je me réfère le plus lorsque je dois travailler ce genre de morceaux, les femmes n'ayant souvent pas une articulation assez audible sur les enregistrements à mon goût. Ce qui est (physio)logique: il est plus difficile d'articuler dans les aigus, tout simplement, et les versions pour soprano font la part belle à la virtuosité dans les aigus..)
Pour ceux qui se demandent ce qu'est un baryton-basse, c'est une voix assez difficile à définir.
Déjà les barytons, il y en a une quantité, c'est une voix très vaste (et il y a un monde de différence entre un baryton très léger comme Camille Maurane - qui était entre le ténor et le baryton - et José Van Dam qui est entre le baryton et la basse, et pourtant, tous deux font partie de la même vaste catégorie de voix.
C'est étrange, mais c'est comme ça.
Et donc fatalement, je les place parmi mes voix préférées, avec les basses chantantes - qu'il est parfois difficile de différencier d'un baryton basse...qui a l'aisance dans les aigus d'un baryton et l'assise sonore d'une basse. Oui, je vous le dis, c'est une vraie prise de tête.
Donc on a créé un peu artificiellement des cases pour les concours, mais les voix seraient plutôt à placer en continuum qu'en catégories distinctes ( j'ai presque 20 ans de cours de chant au compteur.. et je n'arrive même pas à dire quelle est exactement la mienne! Et là encore, il y a une raison: je ne l'entends pas de la même manière qu'un auditeur extérieur. Mmmmm faudra que j'y revienne un jour, c'est intéressant et complexe..)
Mais revenons en à notre José. Je n'ai jamais eu l'occasion malheureusement de l'entendre sur scène.
Hop une petite sélection, parce que le programme de France Musique dure quand même plusieurs heures
Les Berceaux - Gabriel Fauré ( texte de Sully Prudhomme)
Chanson à Dulcinée - Ravel (texte de Paul Morand)
Il indique d'ailleurs dans la première inteview sur France Musique n'avoir jamais chanté en russe car il ne le parle pas, et donc met un point d'honneur à ne chanter que ce qu'il peut comprendre.
donc on peut l'entendre en français, en italien, en latin et en allemand ici où là..
donc on peut l'entendre en français, en italien, en latin et en allemand ici où là..
Cortigiani, vil razza dannata- Rigoletto - Verdi (même si j'avoue que sur ce genre de répertoire très dramatique, je préfère écouter Ruggero Raimondi, Tito Gobbi ou Ferruccio Furlanetto)
Der Lindenbaum - Schubert, et je peux dire que sa prononciation de l'allemand est très très bonne, si je ne savais de qui il s'agit, j'aurais pu le prendre pour un allemand. Alors que j' ai plus de mal à juger l'italien vu que je ne l'ai pas appris. Et tiens, pour comparer et illustrer ce que je disais plus haut, voilà la version de Dietrich Fischer-Dieskau, la référence absolue en matière de Lieder, et baryton lyrique.
Très différent, d'autant que l'accompagnement de piano est adapté à la voix du chanteur, plus ou moins quelques demi-tons, c'est l'avantage des mélodies et Lieder, il y a toujours possibilité de trouver une version plus confortable pour sa propre voix. Après, là aussi, je vais plutôt avoir tendance à écouter Fischer-Dieskau sur ce genre de répertoire, parce que c'est par lui que je l'ai connu, mais les deux voix, pour différentes qu'elles soient, ont chacune leur charme.
Mais quand même, mon morceau favori, ça reste Scintille Diamant des Contes d'Hoffmann.
Mes parents avaient un disque ( impossible de me souvenir qui chantait ce morceau, je me souviens juste que c'était Nicolai Gedda dans le rôle principal, mais vu qu'il y a plusieurs enregistrement avec ce chanteur là, et que je ne retrouve pas le visuel en ligne) que j'ai du écouter des centaines de fois et ce morceau tiens une place à part dans ma culture musicale, tant ça a été un coup de coeur immédiat. Et qui probablement a joué un grand rôle dans mon goût pour les sons graves, on y revient...
Et pour les courageux et courageuses qui auraient envie de s'écouter l'intégralité de la programmation de France Musique, voilà le lien. Mais vous pouvez prendre votre temps pour picorer, car les archives sont disponibles apparemment sans limite de temps sur le site de la radio.
Et selon toute probabilité, le mois belge 2018 se fera en immersion pour moi. Vi! Ca sera l'occasion de rendre visite aux camarades de la blogosphère d'Outre-Quiévrain et de faire connaissance IRL. |
Jolie sélection !
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