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vendredi 13 mars 2015

Tous les matins du monde - Pascal Quignard

Voilà bien un livre qui me laisse perplexe: j'ai du mal à définir si je l'ai aimé ou pas en fait.

D'une part il y a d'abord eu le film de Corneau, que j'ai vu il y a tellement longtemps que j'ai du aller vérifier si ma mémoire ne me faisait pas défaut, et si c'était bien Jean-Pierre Marielle qui tenait le rôle principal. Parce qu'à la lecture, je n'ai cessé de me dire que ça ne pouvait être que lui, et personne d'autre. Bingo!

Ce court roman est centré sur la rencontre entre Monsieur de Sainte-Colombe, Gambiste renommé qui vit retiré du monde avec ses deux filles depuis la mort de sa femme, et Marin Marais, un jeune homme formé au chant d'église mais renvoyé du choeur à l'adolescence pour cause de mue. Marias est également violiste et va faire tout son possible pour devenir l'élève du taciturne et colérique Sainte-Colombe. Entre les deux, les relations sont loin de se passer sans accrocs, l'un vivant en ascète dans le souvenir e sa femme, l'autre rêvant de briller à la cour. et puis il y a Madeleine et Toinette , les deux filles Sainte-colombe, toutes deux amoureuses de Marais qui se comporte avec elles, il faut bien le dire , comme un vrai goujat.

alors est-ce que j'ai aimé...
J'ai beaucoup aimé l'idée de deux musiciens qui tout oppose, leur conception de la vie et de la musique, le côté involontairement farfelu de Sainte Colombe qui s'est fait construire une cabane dans une arbre pour jouer en toute tranquillité, et son petit rituel de dresser près de lui une table portant un assiette de gaufrettes et un verre de vin. Pas pour lui, mais pour le fantôme de sa femme, qui, il en est persuadé, vient lui rendre visite.
J'ai bien aimé justement, ce croisement entre la musique de l'époque et la peinture de l'époque, avec ce motif de pichet et d'assiette emprunté à la nature morte qui revient régulièrement ( comme revient un motif musical, tiens donc)
J'ai bien aimé la narration qui fait parfois des sauts dans le futur, parfois dans le passé..
Le dessert de gaufrettes , tableau de Lubin Baugin auquel il est régulièrement fait référence.

alors quoi? Le style. Je n'ai pas du tout aimé le style, fait de phrases courtes trèèèès descriptives et qui veut pasticher l'écriture XVII° siècle, mais sonne.. faux. Faussement naïf, ce qui est encore plus casse-pieds que si c'était simplement maladroit. Une écriture qui se perd dans les détails insignifiants :  je pense au passage où on nous explique que Toinette qui, à force d'insistance, a reçu en cadeau une viole 1/2 dans son enfance, est passée sur une viole entière  " a partir du moment où elle a mis du linge entre ses jambes tous les mois". Et ça n'a aucune importance par la suite. Alors oui.. on s'en fout des ragnagnas de Toinette, elle est simplement passée sur un instrument de taille normale en grandissant, on s'en doute bien que ce genre de chose arrive aussi à toute fille qui devient adulte, alors pourquoi faire ce genre de circonvolution alambiquée si ça n'a aucune espèce d'importance dans les phrases qui suivent?
C'est ce qui m'a le plus marquée, tellement ça tombait comme un cheveu sur la soupe mais il y en a d'autres, des détails comme ça, soulignés, qui ne servent à rien dans le récit: était-ce bien la peine de nous dire 3 fois que la bonne des Sainte-Colombe se coiffe de telle manière? Heureusement que le roman est très court, parce que certains passages m'ont paru bien longs malgré tout.

C'est idiot, mis ce genre de chose me casse le plaisir d'un sujet plutôt intéressant au départ. Donc un oui pour le sujet et la narration et un non pour le style.

Sinon je profite de l'occasion pour parler un peu musique. donc une viole de gambe c'est ça
Jouée ici par Jordi Savall, l'un des gambistes contemporains les plus connus, et qui fait partie des gens qui ont ramené la musique baroque sur le devant de la scène? Ca ressemble beaucoup à un violoncelle, mais ça n'en est pas un: pour les différencier à coup sur, la viole a  le plus souvent 6 cordes et possède des frettes, le violoncelle n'a que 4 cordes et pas de frettes.

Visiblement on pouvait en jouer presque comme d'une guitare si j'en crois ce portrait de l'authentique Marin Marais


Car oui, les deux musiciens dont il est question ont bel et bien existé de même que la pièce " la rêveuse" dont il est question dans le texte.

Et, du même compositeur " le tombeau de M. De Sainte Colombe".

Ainsi que Le tombeau des Regrets du mystérieux Sieur de Sainte Colombe.
L'appellation "tombeau" désignant au XVII° siècle une pièce lente et grave écrite en mémoire de quelqu'un, que ce soit une pièce de commande pour un illustre défunt (Le tombeau du prince de Condé de Jacques Gallot), d'un collègue musicien ( comme celui ci-dessus dédié à son maître par Marin Marais) ou d'un membre de la famille ( tombeau "la plainte" de Robert de Visée à la mémoire de ses filles).

Au final, il semble d'après ce que je lis ici et là, que l'auteur ait une style très changeant selon les ouvrages, je lui redonnerai probablement sa chance de me convaincre à l'avenir, je n'aime pas rester sur un demi échec - ou demi succès.

2 commentaires:

  1. Bon, je te passerai d'autres ouvrages...car Quignard, ça vaut vraiment le coup!!!!

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    1. volontiers.. bon, pas de suite, parce qu'en avril, y'a le mois belge :)
      puis comme je dis, c'est le style de ce titre la auquel je n'ai pas accroché, j'ai trouvé mon compte avec le sujet. A la limite si tu l'as," la leçon de musique" me tente pas mal

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