Quelque part en Tanzanie, Dario Ferrer, un européen cynique, blasé et nihiliste surveille une réserve. C'est d'ailleurs son seul centre d'intérêt, la seule chose qui importe pour lui: protéger la faune locale contre les braconniers. Quitte à les trucider sans sommation. Ce qui choque beaucoup Charlotte, journaliste européenne venue réaliser un reportage sur le braconnage et qui ne s'attendait pas à se retrouver à courir sur les talons d'un type aussi rugueux. Dario, de son côté, n'apprécie guère de devoir traîner avec lui quelqu'un qu'il considère comme un boulet, et lui rappelle la civilisation qu'il déteste tant. Pendant ce temps là, des opposants au gouvernement local campent à la lisière de la réserve, et tant qu'ils n'y entrent pas , Dario estime que ces considérations politiques "ne sont pas ses oignons". Mais lorsqu'un incendie se déclare dans le camp, Dario et Charlotte vont quand même jeter un coup d'oeil, et découvrir un sacré lièvre: les opposants ont été massacrés avec le soutien des armées européenne. Ils sont repérés, il leur faut a présent fuir par la forêt pour tenter de rallier le pays voisin.
Un héros, ou plutôt , un anti-héros solitaire et cynique, une nénette un peu décalée mais un rien garçon-manqué, les deux qui se toisent et s'asticotent sur fond de guerilla : à Hollywood, il n'en faudrait pas plus pour avoir une histoire d'amour téléphonée.
La bonne nouvelle c'est que ce n'est pas un scénario hollywoodien. On échappe donc à l'histoire d'amour, et ça fait un bien fou ( enfin, il y en a une, secondaire entre personnages secondaires, mais rien de lourd..). Là le scénario se concentre sur le mystérieux personnage qu'est Dario, dévoilant son passé et les raisons qui l'ont rendu si blasé, par petites touches, et c'est aussi bien. A la limite j'aurais apprécié quelque chose d'encore plus politique, mais bon...
Le cadre est africain, les décors sont africains, mais dans l'absolu, on n'est pas très loin de l'esprit du western en fait. Avec en plus une thématique écologiste qui ne me laisse pas insensible. Il y a peu de dialogues mais toujours à bon escient, et ça aussi, c'est un bon point...
Niveau graphisme, je regrette un peu que les personnages soient peu caractérisés, presque traités comme secondaires -même si je suppose que c'est un choix de l'auteur pour mettre en avant les lieux. Au départ, j'ai pris Charlotte pour un homme, et elle ressemble quand même beaucoup à Dario, au point qu'elle aurait facilement pu passer pour sa petite soeur. Par contre les décors, les animaux, la végétation tous traités en aquarelle sont magnifiques.Hermann a un sens des décors impressionnant et est un coloriste hors-pair.
et je le prouve avec la page 1 qui est un vrai régal pour les yeux |
Donc encore une bonne découverte, un peu moins coup de coeur que Western, malgré tout, je ne saurais pas exactement dire pourquoi, oui, peut être à cause de ce regret que le cadre politique n'ai pas été plus exploité en fait..En tout cas, je tenterais probablement à l'avenir d'autres titres de Hermann, car celui-là m'a bien plu.
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