Il y avait pas mal de temps que je n'avais pas lu un manga récent ( par récent, je veux dire qui ait moins de 15 ans d'âge). Les sorties récentes ne me tentaient pas plus que ça, encore du shonen de baston en X volume ou de la comédie sentimentale lycéenne au kilomètre. Bon, mais j'avais repéré ce titre, en me disant pourquoi pas, j'ai donc tenté le coup quand j'ai trouvé les 2 premiers volumes d'occase.
Et c'est assez sympa, dans le genre comédie sentimentale, certes, mais au moins les personnages sont adultes et évoluent dans le monde du travail, c'est déjà un bon point, même si l'héroïne de 28 ans a parfois des réactions dignes d'une ado.
Mais commençons par le scénario, plaisamment absurde: Hotaru, 28 ans, employée de bureau modèle dans une société de déco intérieure, toujours tirée à 4 épingles, cache bien son jeu. Sitôt rentrée chez elle, elle redevient Hotaru la souillon, qui s'envoie bière sur bière en trainant en vieux tee shirt informe dans un appartement qui ressemble aux écuries d'Augias. Vous vous reconnaissez? Oui, moi aussi ( sauf pour la bière). Une vie peinarde et presque sans souci, sauf que bien évidemment, Hotaru est une fille, une vraie, avec un vrai coeur de midinette, une qui soupire au passage du beau gosse de service et que son célibat travaille ( ça c'est déjà beaucoup moins mon style).
La dessus s'ajoute LE coup de théâtre improbable qui vient bousculer le quotidien pépère de Hotaru: le fils du propriétaire de l'appartement qu'elle loue arrive avec armes et bagages, car sa femme l'a fichu à la porte. Et bien évidemment, il s'avère qu'il s'agit du chef de service de Hotaru. Voilà donc notre miss pagaille obligée de cohabiter avec son patron, le chef Takano, 41 ans, qui s'avère être un maniaque du rangement, doublé d'une langue de vipère. Le duo mal assorti, un grand classique de la comédie, donc. Mais il s'avère que ça marche plutôt bien, la confrontation quotidienne de "poisson séché" (Hotaru vue par le chef) et du "vieux" (le chef vu par Hotaru) n'est bien sur pas de tout repos, mais assez drôle. Car bien sur le chef fait tout pour se débarrasser de son encombrante squatteuse, à commencer par la pousser dans les bras du fameux beau gosse de service ( un personnage au demeurant plutôt sympathique, mais assez terne dans ces deux premiers volumes).
Donc pour l'instant, un manga pas révolutionnaire, mais assez frais et sympathique, qui me rappelle en fait un peu les premiers volumes de Kimi wa Pet (pour rappel, une wonder woman qui n'aime rien tant que glandouiller en regardant le catch à la télé se retrouvait à cohabiter avec un jeune homme de caractère totalement opposé au sien).
Et comme Kimi wa pet, qui partait pourtant bien mais qui perdait beaucoup en délire sur les derniers volumes, je crains qu'Hotaru ne se dilue aussi beaucoup par la suite, à moins de bifurquer en introduisant de nouveaux personnages et en les développant au lieu de rester centrés sur le trio principal? Heu, j'en doute, en fait. Car oui, bien sûr, je sens gros comme une maison venir le triangle amoureux, quand Hotaru finira par se rendre compte que son maniaque de chef est bourré de qualités bien cachées en plus d'être pas mal/ classe/ probablement riche/ chef ( bref tout ce qui peut intéresser une office lady standard).
Edition: Attention ce qui suit dérive méchamment en hors sujet, vous voilà prévenus:
Ceci dit, bien que pour l'instant le scénario soit prévisible, mais je peux me tromper et je l'espère, ça reste frais et sympa, l'humour marche bien pour peu qu'on soit bien disposée, et c'est parfois plus subtil que ce qu'on pourrait attendre. Mine de rien, le propos sur la société japonaise est assez cynique, on est quand même dans un pays où l'opinion publique est assez féroce avec les gens qui ne rentrent pas dans le moule, et ou la pression sur les femmes est omniprésente. Je suis finalement assez contente de vivre en France, où on ne traite pas ouvertement les célibataires de plus de 30 ans de "poissons séchés" ou de "chiens perdants". Bon, ici c'est juste un peu plus faux-derhce la pression sociale existe de manière plus souterraine ( genre il y a quelques jours un reportage sur ces gens bizarres, vous savez, le femmes qui ne veulent pas d'enfants dans un pays ou la fécondité est de 2 enfants par femme, pour qui rappeler que nous sommes ultra minoritaires..et regardez, elle, ça fait 5 ans que son mari essaye de la faire changer d'avis sans y arriver...
bref, j'ai eu envie de jeter ma télé par la fenêtre en gueulant " ha ouais? c'est quoi le prochain sujet? les punks ne sont pas tous drogués? les gothiques ne sont pas suicidaires? les gays sont des gens comme les autres? Les esthéticiennes comme les gonzesses plus connes qu'une blonde, les mecs encores plus cons qu'une esthéticienne comme beaucoup de mecs,Y'en a des biiiiens, y'en a des biiiiens"
J'te jure: vivre sa vie comme on l'entend, du moment que c'est différent de la norme,devient un reportage de société, oui, je suis célibataire, non je ne veux pas d'enfants, oui je suis décroissante et anti nucléaire, non je ne suis pas une hippie attardée, et je vous emmerde! Haaaaa ça fait du bien; et oui je sais, j'ai cité Didier Super, tant pis pour ceux qui n'aiment pas, j'aurais pu mettre bien pire :D
Donc bon, je m'égare c'est vrai. Tout ça pour dire que si le propos est léger en apparence, une problématique autre affleure là dessous et que j'aimerai bien qu'elle soit exploitée. Enfin, c'est pas du Kyoko Okazaki non plus, je ne pense pas que Satoru Hiura aille vraiment gratter là où ça fait mal. Mais c'est déjà un rien plus subtil que le "BD de fille" à la mode en ce moment sous nos latitudes, pour reprendre le débat qui a eu lieu récemment chez Choco (puis surtout, ça fait plaisir d'avoir pour une fois un personnage qui avoue la quarantaine, même s'il fait plus jeune. Le chef est pour l'instant clairement mon préféré, avec son sens de l'humour assez féroce, le manga serait largement moins drôle s'il n'était pas là.. et puis un mélomane, cinéphile, qui aime faire la cuisine, on peut passer sur sa maniaquerie)
Je ne pense pas cependant que je suivrai régulièrement ce manga, sauf si je trouve les autres volumes en occasion, pour voir comment ça évolue sur la durée ( bon au moins, l'héroïne se trouve un Jules dès le chapitre 2, au moins ça, c'est fait, ça ne durera pas des tomes entiers). Wait and See.
J'adore ton coup de gueule ! ^^
RépondreSupprimerBon sinon, la mention sur Kimi wa pet semble juste. Je n'ai pas lu Hotaru mais ça fait bien penser au même genre de scénario. Il parait évident que la nana va craquer pour son squatteur :) Mais bon, je suis sure que ça se laisse lire facilement !
oui je me doutais que ça t'évoquerai quelque chose. Mai oui, une lecture pas trop prise de tête pour rentrer en douceur avec un peu d'humour. Et c'est toujours moins rose-papier-peint-pastel-à-fleurs que certaines BD pour filles dont on a parlé chez toi.
RépondreSupprimerOh purée... 15 (§quinze!) volumes tout de même (dernier paru en France en mars 2013). Bon, je dois pas avoir le profil du "lecteur-type", mais je jetterai un oeil à l'occasion (si je trouve la série en bibliothèque).
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola