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dimanche 22 mai 2011

Blade runner - Philip K. Dick

Dans le cadre du club lecture de mai de Babelio, c'est la SF qui est à l'honneur. Et c'est Blade Runner de Philip K. Dick qui a été (presque) démocratiquement choisi, face à - excusez du peu - Demain les chiens, Fondation, l'appel de Cthulhu...

et, ça tombe bien, il a donné lieu à un de mes films de SF favoris.

et là, oh! surprise! Le film prend d'énormes libertés avec le roman, et coupe allégrement plusieurs thèmes centraux. Malheureusement, comme le film a très bien marché, l'éditeur a jugé bon de rebaptiser le roman Blade Runner, au lieu de son titre réel " Les androïdes rêvent-il de moutons électriques?". Franchement, un titre pareil, c'est dommage de s'en priver (en plus il correspond mieux au contenu, et évite de partir avec une idée faussement formatée par le film). Et puis, c'est exactement ce genre de titre qui me plaît dans la Sf,intriguant à souhait, qui me donne l'irrépressible envie de le lire sur-le-champ ( même effet récemment avec "je chante le corps électrique" ou "la solitude est un cercueil de verre" de Bradbury, ou encore "le monde, tout droits réservés" de Claude Ecken.. ou, tiens, "demain les chiens" de Simak". Bon, ça peut réserver des déceptions aussi hein!)

donc, sans développer sur le chef-d'oeuvre de Ridley Scott, voici le scénario du livre.
1996: la terre dévastée quelques années auparavant, n'héberge plus qu'un nombre réduit d'habitants, la majorité des terriens ayant émigré vers Mars. Les gouvernements poussent d'ailleurs la population à partir promettant à chaque futur colon martien un androïde, robot humanoïde destiné à accomplir les tâches ingrates, en parfaits esclaves soumis. Ca vous rappelle la traite des noirs? C'est normal!
Sauf que, la programmation évoluant, les robots intègrent de plus en plus de données, et en viennent à ressembler presque parfaitement aux humains, développent un embryon de conscience, et ne supportent plus leur condition. Pour eux, le seul espoir est de prendre la fuite, en direction de la Terre, en espérant se cacher parmi les humains qui restent sur terre, trop pauvres pour émigrer, ou trop "spéciaux" (simples d'esprit, malades mentaux ou physiques à cause du taux élevé de radioactivité). Ou encore, tel le héros, Rick Deckard, policier de la brigade " blade runners", chargé de rattraper et de "réformer" - éliminer d'un coup de pistolet laser- les androïdes marrons ( le terme est d'ailleurs exactement celui employé à l'époque pour les esclaves en fuite).
On se demande pourquoi d'ailleurs, sur une planète à moitié déserte, cette traque sur des robots qui semblent a priori inoffensifs? Réponse: A la différence des humains, et c'est ce qui les caractérise, un robot ignore l'empathie avec autrui, et est donc potentiellement dangereux, puisqu'il n'hésitera pas à supprimer quiconque lui résiste ou le gène, humain... ou autre robot. Deckard est donc chargé, sur une journée de retrouver et d'éliminer six androïdes en fuite qui ont envoyé à l'hôpital son supérieurs. Ce qui laisse présager pas mal de souci à partir du moment où il ressent de la compassion pour certains de ses "clients", d'autant que certains robots ignorent leur nature, ayant été programmés pour se croire humains et déjouer les tests de personnalité. Tout en  exerçant  un métier où il doit justement, faire preuve du moins de compassion possible.

Paradoxalement, en dépit d'une fin un peu faible - et assez déprimante dans son genre - ce que j'ai préféré c'est justement tout ce que le film avait mis de côté.l'empathie - difficile à montrer je vous l'accorde- qui est le coeur du récit: dans un monde qui va à-vau-l'eau, les animaux vivants sont devenus si rares qu'il coûtent une petite fortune, sont côtés dans un argus, et leur possession vous pose socialement, comme le faisait en son temps une voiture de luxe. Tout en vous identifiant clairement comme humain, car seul un humain possède l'empathie nécessaire pour élever un animal. Ceux qui n'ont pas les moyens doivent se contenter d'animal robotisés, semblables aux vrais, comme Deckard, qui rêve de remplacer son mouton électrique par un vrai

De même l'empathie est à la base de l'étrange religion que se sont inventés les survivants: une communion via des" boites à empathie", avec un personnage étrange nommé Wilbur Mercer, qui grimpe sempiternellement une colline, d'où il tombe dans les ténèbres, avant de remonter.. éternellement...moitié christ, moitié sisyphe.

Et j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à reconnaître dans l'androïde Roy Baty, mesquin et calculateur, le personnage joué dans le film par Rutger Hauer ( je ne l'ai pas revu depuis longtemps, mais de mémoire, il n'était pas aussi antipathique ni calculateur). Difficile de prendre parti ici pour les robots: certes ils connaissant la peur, et la jalousie, mais ça s'arrête à peu près là. Leur solidarité n'est qu'une association momentanée, on se doute que tôt ou tard, ils n'hésiteront pas à abandonner les autres si il y a quelque chose à y gagner. A ce titre, Rachel semble avoir un panel de sentiments plus étendus que les autres, mais toujours limités à sa propre personne ( voir éliminer Priss qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau -là aussi grosse différence avec le film- la met mal à l'aise, car elle se voit dans la même situation. Mais la laisser filer lui est intolérable, car elle n'hésiterai pas tuer Rachel pour prendre sa place). donc, du coup difficile de prendre franchement parti pour eux, d'autant qu'ils ont malgré la peur, un instinct de survie très faible, et se résignent à leur fin dès qu'ils sont attrapés.

donc au final, une bonne lecture , pas exceptionnelle. Comme je disais, ce qui me plaît dans le livre, c'est ce que le film laisse de côté, tout le contexte de la survie sur terre, le passage surréaliste au commissariat, le noyautage des institutions par les andros, le doute que peuvent avoir les humains même quand à leur humanité, le côté métaphysique . Et ce qui me plaît dans le film, c'est ce qui manque au livre: un traitement moins monolithique des robots, qui en fait de vrais personnages. Tandis que là, bon, à part Rachel, et Roy, les autres sont tout a fait.. artificiels. (et sinon j'ajouterai pour le film: la photographie géniale, la musique, l'ambiance polar noir à la Dashiel Hammet, Harrison ford impeccable, Rutger Hauer tout aussi impeccable... tout, sauf l'immonde coiffure de Rachel en fait). Dommage que depuis, la filmographie de Ridley Scott parte un peu en sucette - je sauve quand même Gladiator et Thelma et Louise.

Et juste parce que j'adore F'murrr, et que c'est un clin d'oeil génial.

revue de la maison d'édition "les moutons électriques", par F'murrr

1 commentaire:

  1. J'ai vu le film qui n'est pas resté dans ma mémoire, il faudrait que je revoie. Le livre en tout cas semble excellent.

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