Voilà un petit ouvrage qui m'avait été offert il y a quelques années par une copine, mais que je n'avais pas encore eu le temps de lire.
En pleine canicule, et à la veille ( textuellement, demain!) de reprendre le travail, mais à temps partiel, voilà une lecture parfaite.
ET SI LE CHÔMAGE N'ETAIT PAS UN PROBLEME MAIS UNE SOLUTION?
C'est textuellement ce pavé anar dans la mare capitaliste qui sert de base au manifeste des Chômeurs Heureux, petit texte drôle, poétique et tract politique à la gloire de l'inactivité non plus subie mais choisie.
Le malheur du chômeur ne vient-il pas de ce que la valeur sociale d'un individu est calqué sur son statut professionnel? ( le texte date de 1996, la préface de 2006, mais force est de constater qu'en 2023, rien n'a changé, bien au contraire)
Du fait qu'on définit les gens selon leur travail plus ou moins enviable? (la femme de ménage qui trime sera toujours considérée par une certaine frange de population comme moins importante que le PDG qui exploite ses congénères)
Que le lien social (illustré en introduction par un marché au puces andalous, où règne le système D et l'emploi journalier dégotté grâce aux relations, au bagout, et aux recommandations) est méprisé au profit de l'économie de marché, de marché boursier, bien sûr?
Que la plupart des jobs à plus ou moins court termes ( 1996 je vous rappelle) sont menacés par les réorganisations en vue que le haut de l'échelle sociale gagne toujours plus d'argent et le bas.. toujours moins.
De toute façons, entre temps, avec la pandémie, le travail à distance.. beaucoup de jobs se sont révélés ouvertement être ce qu'ils sont: de simple gagne-pain sans grand intérêt, facilement supprimables.
Les supermarchés ont massivement opté pour les caisses automatiques, où une seule personne passe sa journée à superviser 12 caisses ( et donc 1 seule personne à payer... yep). caisses que je boycotte le plus possible. Un supermarché de mon quartier à même passé le cap de ne plus du tout avoir de caisse normale. Autant dire que c'est carrément le magasin que j'évite le plus possible. parce que malheureusement, on n'en est pas encore au point de pouvoir se passer d'un job, fût-il nase..
Je fais une formation pour la traduction et déjà les gros éditeurs lorgnent vers l'IA pour faire de la traduction " qualité suffisante", demandant aux traducteurs de faire un travail de relecteur/ correcteur.
Les petits éditeurs semblent plus conscient de l'a nécessité d'avoir recours à un être humain pour obtenir un résultat de qualité.
A part croque-mort, je ne vois pas quel job ne pourrait pas être remplacé rapidement par de la délocalisation, de l'informatisation ou que sais-je.
La société devient tellement déshumanisée, tellement renfermée sur elle-même, que ça devient même dur de faire sortir les gens de chez eux pour participer à un événement, club, concert etc...même GRATUIT et en dehors de tout cadre officiel. J'ai tenté de créer un club de langues, organisant des discussions gratuites, les gens sont motivés la première fois, trouvent qu'une rencontre par mois, c'est trop peu, demandent que ça se passe plusieurs fois par semaine.. et ne donnent plus signe de vie quand on leur précise les dates. Mais ne veulent pas non plus de pratique en ligne, limite il faudrait venir chez eux l'organiser. Les restaus se désolent que les clients continuent à se faire livrer la bouffe par Uber eats ( grand exploiteur de population précaire s'il en est)
En fait le mouvement de repli était déjà amorcé avant les confinements, mais depuis, le simple désir de faire quelque chose est en berne. Zéro Libido motivationnelle.
Est-ce que c'est parce que les gens ont conscience que leur jobs sont pourraves, et qu'ils n'ont aucun centre d'intérêt en dehors ce ces jobs pourraves? Est-ce que le fait de s'en être rendu compte les a définitivement assommés pour TOUT? Aucune idée.
Finalement l'enchaînement avec l' Euphorie Perpétuelle et la quête d'un bonheur formaté socialement est pertinent.
Alors que moi, quand je fais connaissance de quelqu'un et que je veux apprendre des choses sur cette nouvelle personne, je suis moins intéressée par le statut de son travail ou le pognon qu'il gagne que par le fait de savoir si ce travail lui plaît. En gros " non, mais je veux savoir quelles sont tes passions, pas comment tu les finances". Je ne sais pas si la phrase attribuée à Lennon est bien de lui, honnêtement, elle pourrait. Mais dans tous les cas, je m'en sens totalement proche!
En effet, après 5 ans de reprise d'études, financées sur les sous mis de côté pendant des années et la moitié du prix de la vente de la maison familiale, sans autre source de revenus que des boulots ponctuels par ci par là, le besoin de sous se fait sentir et croyez-bien que ce n'est pas par plaisir que je me vois contrainte de retravailler. Je le dis haut et fort, c'est pour avoir quelques sous (je n'ai pas une passion ni pour la mise en rayons des produits d'un grand magasin, ni pour la collecter de dossiers servant à faire des papiers d'identité et la distribution de sacs de recyclage). De sous et de cotisations pour une retraite qui sera plus que maigre , si tant est qu'elle ne soit pas repoussée à 75 ans le temps que j'arrive à 65.
Je me suis donc bien sentie concernée par ces " chômeurs heureux", inactifs volontaires qui estiment avoir une ressource bien plus précieuse que l'argent: le temps.
C'est exactement ce que j'ai ressenti cs dernières années, mon absence de ressources me donnant en plus la satisfaction d'être non -imposable et de ne pas financer un gouvernement que je ne reconnais pas.
Donc reprendre le travail oui.. mais à temps partiel, parce que faut pas déconner non plus!
Pour le moment, et même à temps complet, je n'aurais PAS assez d'argent pour habiter seule, dans la mesure où dans ma région, les logements sont hors de prix.
Je dois donc cohabiter à plus de 45 ans avec ma mère, mais con s'entend bien. Le petit boulot en dessous de 900/ mois sera donc réparti de la manière suivante: rembourser les 500 € que je luis dois encore, et une fois fait, augmenter ma part de loyer. Mettre de côté un pourcentage de ces sous sur mon épargne retraite/ tuile. Financer mes cours de danse. Prendre des cours de piano ( et changer mon clavier hors d'âge au passage). Reprendre des cours de chant. Et après, on verra bien ce qu'il en reste.
Donc moins de taf, plus de temps ( dont une bonne partie il est vrai sera consacrée à finir mes études), la seule manière de concilier la chèvre et le chou. Quand je reprendrais mon " vrai" travail ( c'est à dire celui que j'avais trouvé par défaut, sans lien avec mes formations, mais qui est en CDI), je ferais aussi en sorte que ce soit à temps partiel.
Le livre qui m'a été donné, donc reçu gratuitement, ira pour sa part poursuivre sa route tout aussi gratuitement en boîte à livre. Qui sait, peut être que j'ajouterai une petite étiquette avec l'adresse de ce sujet, histoire que son prochain lecteur/ sa prochaine lectrice, puisse avoir une idée de qui l'a eu entre ses mains auparavant. Dans une maximum de domaines, je pratique l'économie circulaire, de toute façon.
Idée n°169: un journal |
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