Bienvenue amis curieux!

Pourquoi le Cabinet de curiosités?

Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
Bonne lecture

Qui passe par ici?

Flag Counter

mercredi 30 mars 2022

Défenseur de la foi; L'habit de fait pas le moine - Philip Roth

 Et hop deuxième lecture étrangère qui s'est glissée dans mon programme à la faveur d'un passage devant la boîte à livres.
Je connaissais l'auteur de nom seulement, mais voilà l'occasion de le découvrir avec deux nouvelles.
Le voyage continue: Liban-> USA

traduction de l'anglais

deux nouvelles donc qui ont en commun de se passer dans un milieu exclusivement masculin ( un camp militaire en 1945 pour la première et un lycée en 1942 pour la seconde) et de mettre en scène des personnages que leur confession (juifs dans la première) ou leur origine ( italiens) faisaient mal voir dans l'amérique profonde de cette époque.

La première " Défenseur de la foi" met en scène le bras de fer entre un sergent fraîchement nommé dans un camp d'entrainement qui forme les nouvelles recrues à la guerre en mai 1945. Une formation un peu à la va vite de conscrit très peu volontaires. Nathan Marx, sergent, à cause de son nom est immédiatement évalué " juif" par la recrue Sheldon Grossbart, 19 ans et casse-burettes d'anthologie. Emmerdeur patenté. Sheldon est un manipulateur né, qui va harceler Marx au nom de leur judéité commune, utiliser sa foi (laquelle ne lui importe que lorsqu'elle lui permet d'échapper à la corvée de ménage, d'obtenir une permission ou que sais-je..) et ses camarades pour gagner des avantages, mettant Marx en difficulté. Il s'agit d'abord d'obtenir l'autorisation d'échapper au ménage du vendredi parce que c'est l'heure d'aller à la synagogue, il l'obtient. Puis d'obtenir de la nourriture casher prétextant que la nourriture normale le rend malade ( alors qu'il se gave de nourriture normale mais " non c'est mon copain Larry, en fait c'est lui qui est malade, c'est une vrai de vrai pratiquant, moi je fais avec"), et il va exagérer aller de plus en plus loi, jusqu'au jour ou Marx peut enfin se venger, et faire sauter le pistion de Sheldon qui avait réussi à se faire affecter à New-York au lieu d'être envoyé comme tout le monde dans le pacifique. J'ai bien aimé cette histoire, le culot  de Sheldon ( quise fait prendre à son propre jeu) et le sarcasme de l'écriture.

L'habit ne fait pas le moine est moins clair pour moi car il y est fait référence au base ball et à la boxe, deux domaine où je ne connaissais rien.
Donc fin des années 50, le narrateur se souvien de sa première année de lycée, en 1942, et comment il fit connaissance de deux fils d'émigrés italiens, deux élèves à problèmes et " ex-forçats", c'est a dire, sortis de maison de redressement. Alberto Pellaguti est le cliché de la grosse brute pas très maligne, Duke Scarpa, du mafieux gominé et louche. Les deux ont un lourd " casier" scolaire, et sont les premiers à organiser le chahut contre Monsieur Russo, le conseiller d'orientation qui avec ses questionnaires, leur voit un brillant avenir en fac de droit.
Et pourtant, malgré leur profil, le narreteur se rend compte que 15 ans plus tard, il n'a jamais lu la moindre ligne les concernant dans les journaux: s'ils sont devenus gangsters c'est soit sous un autre nom, soit tellement bas dans l'échelle du crime organisé que les journaux ne s'y intéressent pas. Russo par contre, calme, sensible, discret, a été licencié pendant la chasse aux sorcières,  soupçonné d'avoir été marxiste dans les années 30.

Ne connaissant pas l'auteur, je peux difficilement tirer une conclusion sur deux nouvelles. Mais j'ai bien l'impression qu'elles cachent quelque chose de plus que de simples nouvelles, que ce qui est pointé, c'est plutôt la dureté des systèmes militaire et scolaire de l'époque: Sheldon la forte tête est un emmerdeur, mais surtout un type absolument pas fait pour l'armée, le genre à vous faire perdre une guerre tant il est incapable d'autodiscipline: on l'y envoie quand même.
Les deux " mafieux" sont des élèves à problèmes qui se voient assigner un avenir tout tracé par le système de fiches de l'orientation scolaire, sans qu'on s'interroge vraiment sur ce qui pourrait les intéresser. Le prof quand a lui est victime d'un système encore plus violent, le maccarthysme. Je me demande si ce n'est pas là le fond du propos: l'humain face à des systèmes rigides (et cette remarque me fait penser que je dois avoir "le procès" quelque part)

A confirmer donc , si l'auteur me retombe d'aventure sous la main. Pour l'instant il n'est pas dans l'immense pile à lire qui est encore chez moi...

et, ça alors, je vois que le challenge 2€ existe encore, même s'il n'st plus mis à jour depuis 2010


Et comme les deux nouvelles ont été initialement publiées dans un recueil en 1962: hop, classique ( puisque publié avant 1970)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire