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mercredi 16 janvier 2019

Le Horla et autres nouvelles +.... G. de Maupassant

Et on commence le challenge classique en fanfare avec une looooongue sélection de nouvelles.
Car en fait,dans le cadre de la fac, j'ai un cours de littérature  XIX°, où il fallait choisir l'oeuvre sur laquelle on voulait être interrogé lors du partiel .
Et donc, entre Le Horla, une Vie, le Dernier jour d'un condamné + Claude Gueux, Madame Bovary, le père Goriot, le colonel Chabert, et je ne sais plus quoi d'autre, mon goût pour le fantastique et la forme courte m'a forcément conduite à relire Le Horla.

Partiel qui était, soit dit en passant un vrai foutage de gueule: questions "ouverte " : " comment le fantastique arrive en littérature, et qu'est-ce qui fait que le Horla entre dans le genre fantastique".. Ahem,de quoi faire une bonne dissertation d'au moins 3 pages, sauf que je devais répondre en 3 lignes. " Comment avez vous perçu cette littérature fantastique du XIX° siècle avec votre regard de lecteur du XXI° siècle: 4 lignes. Oui je suis en fac et non, je n'aime pas trop qu'on se paye ouvertement ma fiole..

Je précise que j'avais préparé de quoi disserter, ou au moins rédiger et argumenter sur le thème de la transparence et de l'invisible, de la solitude, la maison comme source d'angoisse, le sens du titre et ses possibles références, la monstruosité apparente vs la monstruosité tout court (de jolies femmes nobles évaporées qui se comportent avec cruauté derrière leurs jolis minois, vs Clochette, l'adorable vieille dame à l'allure de sorcière, la famille de bourgeois bien comme il faut qui fait un spectacle de la torture mentale qu'elle fait subir quotidiennement au grand-père " pour son bien"..) ,etc... ben non, j'ai pu remballer mes beaux argumentaire et bien aller me faire foutre, avec un questionnaire digne de la 6°. Oui je suis encore vexée une semaine plus tard!

Sauf que... il y en a trouzmille éditions, que la prof n'avais pas précisé laquelle, que la mienne était restée à Avignon,  et que je voulais m'avancer, donc j'en ai lu une autre " le Horla et autres contes fantastiques" avant de récupérer " le Horla et autres nouvelles " ( édition classique) pendant les vacances.
Donc double dose de Horla.



 Evidemment, le livre emprunté à la bibliothèque du coin était très scolaire et axé sur le fantastique , avec en plus " lui?", "un fou?", " la peur" - qui a beaucoup en commun avec "l'auberge" de l'autre édition, " la main d'écorché" et " qui sait?".. bon sang, 6 titres et 3 avec un point d'interrogation, j'avais même préparé de quoi développé de quoi répondre à cette question...

Donc allons-y : de mon point de vue basé sur "l'introduction à la littérature fantastique" de Tsvetan Todorov (lisez-le,c'est un essai incontournable!),  donc le fantastique, à la différence du conte, ou de la plus récente fantasy, c'est "dans l'hésitation non résolue du lecteur entre le naturalisme de l'étrange et le surnaturel du merveilleux.". L'arrivée d'un élément insolite et inexplicable dans un cadre tout à fait banal. Et c'est précisément ce ? qui maintient l'ambigüité.
Sympa à lire en tout cas car je ne connaissais pas les 5 autres nouvelles, et les avoir groupées ici par thématique est agréable.

et grâce au Livre de poche, ça fait donc au bas mot plus de 20 ans que l'autoportrait de Courbet est indissociable dans ma mémoire des nouvelles de Maupassant, même si les deux n'ont pas grand chose à voir à part, à la (grosse)louche, leur époque

Pour l'édition classique,c'est celle de l'édition d'origine en fait, mélangeant nouvelles " naturalistes " ( voire burlesques, avec les deux sexagénaires qui se font pincer par un garde champêtre en pleines activités  illégales en plein air), portraits caustiques de petite noblesse qui essaye de maintenir l'illusion de sa supériorité sociale, bourgeois odieux, paysans grippe-sous... et fantastique.. mais même dans la veine naturaliste, Maupassant grade son goût pour le détail qui dérange ou qui intrigue ( un souper des rois - du 6 janvier - dans une région en guerre dont les invités imprévus sont les infirmes de l'asile du coin décrits comme des personnages d'un tableau de Brughel; Une famille de bourgeois qui veut paraître et s'avère être d'une misère intellectuelle pire que celle économique du vagabond fauché et criminel par fatalité social de la dernière nouvelle.. qui sonnait très Hugo ou Zola, en plus concentré et sans les allégories christiques de Claude Gueux.

Et donc mon ressenti de lectrice du XXI°siècle? Je pense que la réponse de mes camarades de 18 ou 20 ans serait différente, de même que ma réponde de 42 ans serait différente de celle que j'aurais donnée à 18 ans probablement. Mais donc (imaginons que je n'aie pas lu d'autres nouvelles fantastiques du XIX°, que je n'ai pas lu Nodier,  que je n'ai pas lu Mérimée, Villiers de l'Île-Adam, Théophile Gautier..
Zut, je n'arrive plus à me revoir privée de toutes ces références, donc pour moi je peux difficilement parler d'un regard du XXI°siècle puisque ma culture s'est progressivement forgée à ce sujet et que ce n'était pas une découverte, mais que ça fait partie depuis des années de mon bagage fantastique.. disons que c'est toujours intéressant de voir comment certains thèmes vieux comme le monde ( bon au moins comme l'Illiade, l'Odyssée et tout ça..) sont réinterprétés à chaque époque. Parce que bien sûr le fantastique n'est pas arrivé dans la littérature française avec Nodier, hein.. mais il m'aurais fallu bien plus de 3 pauvres lignes pour développer ( mais j'ai casé Todorov), et il est intéressant aussi de voir que malgré une perte de vitesse au profit de la fantasy, pour laquelle la magie est une donnée  normale dans le cadre décrit,le fantastique existe encore. Et même sous forme de nouvelles, qui doivent donc beaucoup à Maupassant, sans en avoir toutefois le talent narratif. Et je ne suis pas peu fière d'avoir casé dans mes 3 lignes Mélanie Fazi, juste histoire que la prof comprenne qu'elle n'a pas affaire comme elle l'a clairement fait savoir, à une bande d'incultes.

Certains profs m'ont marquée parce qu'ils étaient excellents, celle là se distingue par ses mauvais côtés, hélas... je sens la prof frustrée de devoir faire un cours d'une heure semaine en traduction au lieu de s'éclater en section littéraire ( parce que bon, cours d'une heure où elle arrive systématiquement avec 20 minutes de retard, ça ne trompe pas... Quelque part je comprends, hein, j'ai assez subi de boulots non choisis pour ça, mais pas au point de partir du principe que les gens en face de moi sont tous individuellement et collectivement des benêts)

1/4: Maupassant


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