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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

Vous trouverez donc ici un peu de tout, de ce qui fait ma vie, mes loisirs: musique, lecture, voyages, etc...
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vendredi 27 août 2010

Souvenirs de cours de Russe (2) L'effet Koulechov

Deuxième chapitre des souvenirs de cours de Russe, et en l'occurrence aussi de cours d'option cinéma. Obligée de monter un dossier sur un sujet de mon choix pour l'oral de l'option cinéma au bac, j'avais décidé de rassembler mes deux options en une, en proposant un dossier sur l'Art d'état dans la Russie des années 20, et donc l'utilisation du cinéma naissant dans ce cadre.

L'occasion donc de découvrir une intéressante expérience réalisée en 1922 par Lev Koulechov, cinéaste, qui pose les bases de l'art du montage au cinéma par la même occasion. De quoi s'agit-t-il en substance?

Koulechov prouve qu'une image donné de se lit pas seule, mais en fonction de celles qui l'entourent. Celles qui la précèdent, mais aussi, celles qui la suivent. Et que donc, le message porté ou supposé porté par une image change en fonction du contexte. Dit comme ça, de nos jours, ça n'a l'air de rien, mais en 1922, dans le cadre du cinéma muet, la découverte de ce phénomène qui porte depuis lors le nom d'effet Koulechov avait une importance énorme. Importance artistique au niveau du montage, importance politique aussi, puisqu'il prouve qu'en manipulant très simplement les images, on peut également modifier le sens du message que l'on veut faire passer.

L'expérience: Koulechov a simplement choisi un plan fixe, non expressif, sans intention particulière de l'acteur Mosjoukine, trois fois exactement le même plan, associé d'abord à une assiette pleine, puis a un cadavre dans un cercueil, et en dernier lieu une femme allongée sur un canapé. 
Après avoir présenté les 3 séquences à 3 groupes de spectateurs cobayes, il leur a simplement demandé de définir quelle était l'intention du jeu de l'acteur. A quoi le premier groupe a répondu: la faim, le deuxième: la tristesse, et le troisième: la séduction.
Or bien évidemment,  il s'agit d'auto-suggestion, inférée par l'autre image accompagnant la séquence, puisque justement , il s'agissait à chaque fois du même plan fixe. Ce qui ouvre des perspectives alors inexplorées, en narration  cinématographique, en psychologie cognitive, en manipulation d'images ( hélas!) et aussi en marketing ( principe de base des images subliminales)

ici, pour les curieux, les 3 séquences bout à bout, bien sûr l'effet est moins évident sur une personne qui les voit consécutivement que sur des groupes séparés. Il n'empêche que l'expérience a eu une importance retentissante. Toujours pas convaincus? Vous laisserez vous mieux convaincre par Alfred Hitchcock?

( désolée pour les non polyglottes, la vidéo est en anglais sous-titré espagnol, impossible de le trouver sous-titré français, la description de l'effet Koulechov est proposé par le maître Hitch vers la fin de l'extrait)

mercredi 25 août 2010

Harlequinade 2010 - échauffement et mise en jambes

tombée un peu par hasard sur ce Challenge proposé par le site  Happyfew
Dont le principe  me paraît bien marrant, à savoir lire un roman Harlequin et le chroniquer comme s'il s'agissait d'un roman sérieux, je me suis lancée le défi hautement périlleux de le faire. Il y en a justement un qui traînait chez moi, prêtée par une amie ( je ne  vais quand même pas ruiner ma réputation en allant en acheter un, ou alors le commander sous pli discret? C'est possible ou pas?)

Le logo, ça fait rêver, hein, isn'it? surtout le "on remet ça?" qui me fait littéralement pouffer - et le terme est choisi!

Donc l'heureux élu est un vieux volume D'une dénommée Rebecca Flanders, intitulé " Nuit de pleine Lune", qui va nous narrer par le menu la rencontre de la rouquine Angie et de Michael le Loup-Garou. (Ou car la copine qui m'a prêté la chose a soigneusement choisi le thème , histoire de ne pas faire fuir l'amatrice de fantastique  que je suis). Je tiens a préciser que les premiers chapitres avaient été déblayés en lecture à haute voix post synchronisée et bruitée à notre sauce, lors d'une mémorable soirée de camping en Lozère ( donc je sais un tout petit peu où je mets les pieds, et quelles pistes suivre pour mon mémoire.


Donc dans mon idée...car il faut bien admettre que j'ai des visions parfois spéciales, ça m'évoque donc:

Flanders + Rousse  et Michael le Loup Garou










Oui hein, quel beau couple ils font! C'est ça le problème avec les visions, ça tombe parfois un peu à côté de ce qu'espérait l'auteur.Du coup forcément, l'"oeuvre" part avec une sérieux handicap d'image..


Attendez vous donc à une analyse ultra-pointue et multi factorielle de l'objet du délit. Houlala, j'ai honte!


Une dernière petite image pour que vous saisissiez bien à quel point je ne suis pas du tout dans mon élément, et que vous saisissiez l'ampleur de l'effort à consentir..Pour moi, quand je lis le mot Harlequins, mon petit coeur de fifille sentimentale pense d'emblée à ça:

De la gambette, du muscle, un essai à marquer et à transformer, heu c'est l'idée non? non?! (d'où le titre du billet, toute autre interprétation est malvenue, à quoi vous pensiez, bande de cochons!?)

L'ami Fritz - Erckmann-Chatrian

C'est parti pour la Lettre E!

fritz
(oui, une vieille édition, trouvé pour trois fois rien encore une fois lors du désherbage annuel de la médiathèque)
en voila un qui reviens de loin, et pour cause, il a été sélectionné uniquement parce qu'il me fallait un classique pour la lettre E. Car à la base je ne suis pas fan du tout de littérature "folklorique", mais bon, je me souviens en avoir vu une adaptation télé qui ne m'avait pas déplu il y a quelques années, avec Jean-Philippe Ecoffey dans le rôle titre, si je me souviens bien. Mais de là à me rappeler de ce qui se passait, c'est une autre paire de manches. Dans mon souvenir, il était surtout question de la vie au quotidien dans une petite ville d'Alsace au XIX° siècle, sur fond de rivalité franco-prussienne, autour d'une bande de joyeux lurons, sommés par les circonstances de renoncer plus ou moins à leur insouciante.

Snoopyperplexe
Aie Aïe Aïe! Autant le dire de suite, le film que j'avais vu prenait de grandes libertés avec le roman. Et je suis tentée de rajouter " heureusement. car il faut bien l'avouer, le roman évoque à peine le cadre politique, et sorti de là, hé bien, il ne reste plus grand chose. Une histoire d'amour assez bêtasse entre un vieux garçon noceur de 36 ans et une gamine de la campagne que pourrait être sa fille.
Bon, a priori, le personnage clef est sympathique, célibataire convaincu, insouciant fêtard qui trouve son bonheur quotidien entre parties de cartes à la taverne et constitution d'une cave à faire pâlir d'envie tous les autres noceurs de la ville. Mais patatras! Le scénario se mêle de prouver par A + B que le héros a tort, que l'amour c'est le centre de tout, qu'il doit vite fait bien fait se caser. Oui bon pourquoi pas. encore que...

Mais d'une part, le sympathique héros, dès qu'il tombe amoureux, se transforme quasi instantanément en grande nouille sentimentale qui ne vit plus que pour sa dulcinée, ne pense plus qu'à elle, ne voit plus rien d'autre... ce qui limite beaucoup l'interêt du Roman.
D'autre part le personnage féminin,est .. on va être gentille, un énorme tas de clichés assez navrants. Forcément jolie, forcément gentille, forcément timide comme doit l'être une fille des années 1860, forcément travailleuse comme doit l'être une épouse modèle,  forcément propre avec des dents forcément blanches étincelantes, et qui sans l'avoir jamais apprise danse forcément la valse comme une vraie mondaine ( signalons au passage qu'il s'agit d'une campagnarde qui trime à la ferme du matin au soir, du coup la crédibilité est réduite à néant). Bref un personnage totalement  irréaliste qui fait tâche dans le reste du roman, qui essaye de garder un côté naturaliste dans les descriptions de promenades à la campagne, de parties de quilles entre amis, de fêtes de villages.. Et l'histoire d'amour en parait d'autant plus artificielle, comme un fil conducteur sans grand intérêt pour lier ensemble une succession de tableaux qui eux ne sont pas dénués d'intérêt - la collecte d'impôt dans un village misérable du fin fond de la montagne, ou les villageois préfèrent se cotiser pour acheter un manteau d'or à la statue du saint local plutôt que de payer leur impôts. Il y avait là pourtant des pistes intéressantes, mais pas très bien exploitées, avec souvent des dialogues un peu trop grandiloquents.

Dommage, parce que je note quand même quelques points qui m'ont plu: c'est assez bien écrit, surtout les descriptions de situations ou de paysages, à vous donner des envies de vacances à la campagne. Les scènes folkloriques genre " une fête de village en 1860" sont très visuelles, on imagine très bien quelques tableaux dans le goût impressionniste. le héros sans préjugés qui fraye avec les bohémiens ou le vieux rabbin du quartier juif au mépris du qu'en-dira-t-on, c'était une bonne idée aussi. Oui mais voila, tout centrer sur une histoire d'amour un peu ridicule avec un personnage féminin aussi cliché "bobonne" que le héros est non-conformiste, ce n'était pas une bonne idée.

Donc oui, effectivement, le scénario du film a eu l'idée maline de renforcer le contexte historique qui passe un peu à la trappe dans le roman, car dans le fond, il n'y a pas grand chose d'autre à en tirer.
A part une célébrité relative pour la région où se situe l'action du roman, qui organise régulièrement la fête de l'ami Fritz, probable prétexte à déguster des cochonnailles à l'instar des ripailleurs du livre, ce qui n'est déjà pas si mal.
Mais au final, non, il ne me laissera pas un souvenir impérissable, si ce n'est d'une bonne idée mal menée.


Une lecture du challenge ABC!

lundi 23 août 2010

Les Idées Noires - André Franquin



 

Et le premier sujet dans le cadre du Challenge Bd sera une authentique tricherie. Authentique tricherie, car il ne s'agit pas d'une lecture, mais d'une re lecture.. et même une re-re-re-re lecture...
Mais je tenais absolument à inaugurer la section BD de mon blog en parlant d'une de mes BD fétiches: Les Idées Noires de Franquin. D'autant qu'elle vous aidera un peu à cerner mon caractère.

Les idées Noires.. qu'est-ce que c'est-y que ça? Simplement un monument absolu d'humour noir  et de cynisme grinçant. Le gentil Franquin qui dessinait le non moins gentil Gaston  en a marre et le montre. Les 65 planches qui constituent le volume et demi ( car le deuxième est tout petit!) des Idées Noires tirent à boulets rouges sur tout ce qui angoisse les pauvres terriens que nous sommes. 

Les militaires, la religion, la chasse, la peine de mort, la corrida, le gouvernement et sa promptitude légendaire en situation de crise, l'industrie agro-alimentaire bref tout ce qui peut être ou devenir nuisible a un moment ou un autre y passe pour la plus grande joie du lecteur cynique et complice. Car  il finit par arriver un moment ou seul l'humour peut sauver et éviter de sombrer dans le désespoir .

Le dessin aussi est noir, qui cadre parfaitement avec le sujet ( certaines planches entièrement dessinées au Rotring ont du lui demander des heures et des heures de travail). Souvent absurde aussi, le surréalisme n'est parfois pas loin.

A éviter donc absolument si vous êtes militariste convaincu, fanatique religieux, suicidaire chronique ou simplement allergiques à l'humour noir. Les autres peuvent s'y plonger sans problème, je ne vous garantis pas l'éclat de rire à toutes les pages, mais le rictus désabusé accompagné d'un " c'est bien vu!" devrait arriver facilement. 
Car il faut bien le reconnaître, c'est surtout une catharsis assez féroce que propose Franquin.Vous l'aurez compris, je suis une véritable adepte de ce genre d'humour noir.  Soit ça passe, soit ça ne passe pas, c'est vraiment du tout ou rien. En tout cas, ça laisse difficilement de glace. Et chez moi, où l'humour noir est devenu une sorte de sport familial,  ça passe, et plutôt deux fois qu'une. 

Et comme un petit dessin vaut mieux qu'un long discours, quelques extraits pour vous faire une idée, à vous de décider si ça sera un oui ou un non dans votre cas.

La cartouche "Pandan Lagl"

Le Vert de l'uniforme
Franquin : " C'est malheureux, certaines de nos sauvageries ont de la gueule. Nous ne sommes plus cannibales, c'était sale et ça n'avait aucune allure. Mais il y a toujours des militaires : l'uniforme et ses breloques amuse-couillons, le matériel compliqué, formidablement bruyant, puissant, hérissé de superzizis, cocardes, lettres géantes, signes et insignes, se détachent sur couleurs mates... Un régal pour les dessinateurs. Si un jour la vue de la moindre machine à tuer soulève le coeur de tout terrien, nous serons civilisés. On ne sera plus militaires ; comme aujourd'hui on n'est plus cannibales." 

C'est joliment dit, hein?


La peine de mort


Pour ceux qui ont réussi à aller jusqu'ici sans essayer de se jeter par la fenêtre, je vous conseille très très très chaudement le site http://ideesnoires.free.fr/index.htm, qui  présente pas mal d'images y compris les signatures "animées" de Franquin ( une de ses spécialités, une signature qui diffère d'une planche à l'autre, qui se déforme en fonction du sujet abordé).



samedi 7 août 2010

Nice et la Russie


Quelques jours de vacances à Nice  en juillet, j'en ai quand même profité pour faire un peu de tourisme en lien avec le challenge une année en Russie.
Comme vous le savez peut-être, au XIX° siècle, la ville de Nice est devenue un important lieux de villégiature pour les Russes. Y sont passés des écrivains tels que Tolstoï, Lermontov, Tchekhov.. une partie de la Nouvelle " Récit d'un Inconnu" chroniquée dans le cadre de ce challenge se déroule d'ailleurs à Nice même. De ce passé touristique reste une importante communauté Russe dans la région ( et toujours énormément de touristes russes d'ailleurs, comparativement à mon "nord" de la PACA où il y en a assez peu), et quelques monument, dont l'imposante cathédrale Saint Nicolas. La paroisse Saint Nicolas  a fêté ses 150 ans d'existence en janvier dernier, une première église Russe avait été construite dès 1859, mais trop petite, elle a été remplacée en 1912 par l'actuelle cathédrale.
Elle est actuellement au centre de finasseries juridiques et administratives qui m'échappent un peu, le bail de 99 ans signé en 1907 étant arrivé à terme, elle a donc été déclarée en janvier 2010 propriété de la fédération de Russie, bien qu'étant en même temps monument français... il y a vraiment de quoi en perdre son cyrillique.
Cependant que ça ne nous empêche pas de profiter d'une petite balade dans les jardins.On y trouve une chapelle blanche plus petite dédiée au grand duc Nicolaï mort d'une méningite lors d'un voyage.
année de l'achat du terrain


Probablement la seule église Russe flanquée d'un palmier...




L'église se trouve au milieu d'un assez joli quartier art déco, , pour qui aime ce style, il y a de quoi photographier.. et bien que ça n'ai pas de rapport avec la Russie, je ne résiste pas à l'envie de vous en montrer un peu.. juste parce qu'un détail architectural a fait mon bonheur...
l'ensemble...
à quel parfum?
Revenons à nos moutons..
Je ne saurais trop vous conseiller de profiter de l'occasion si elle se présente, pour faire une petite visite du Musée National Marc Chagall. Hormis le fond habituel de la collection au thème religieux, le musée présente jusqu'à mi- Octobre une intéressante exposition " Sens dessus dessous, le monde renversé de Marc Chagall" , à l'occasion des 25 ans de la mort du peintre de Vitebsk. Intéressante, car elle met en parallèle ses tableaux oniriques, aux personnages volants ou aux têtes à l'envers, avec l'idée même de renversement et de révolution, au sens politique, et avec les "retournements de situations " dans la vie du peintre. Ça m'a en tout cas permis de mieux comprendre un peintre que je connaissais peu, et d'apprécier un peu mieux ses oeuvres et c'est déjà beaucoup..
mosaïque du Musée

ici le catalogue de l'expo à consulter au Format Pdf

Un seul bémol, le musée présente beaucoup de peinture et assez peu d'autres supports.. or les productions de Chagall que je préfère sont ses vitraux
ceux de Metz ( jaunes) ou ceux de Reims ( bleus)

Je trouve , et là c'est tout à fait personnel que son travail et son style sont magnifiés par la lumière.. En tout cas que ce soit sur toile ou sur verre, j'aime beaucoup ses bleus.

jeudi 5 août 2010

Souvenirs de cours de Russe (1) Sergeï Essenin

Lorsque j'ai décidé de rejoindre le Défi "une année en Russie", beaucoup de souvenirs de l'époque du lycée me sont revenus. J'ai donc décidé de sonder ma mémoire à leur recherche.
J'ai appris donc le Russe au lycée, entre 1992 et 1995. Comme il s'agissait de nous former à l'oral du bac, autant dire que je ne me souviens pas de grand chose en ce qui concerne la langue Russe, hormis ses difficultés. Pourtant un texte, qui n'avait pas été appris pour l'oral m'est toujours resté en mémoire ""Не жалею, не зову, не плачу" ("Nie Jaleyou, nie Zavou, ne platchou" - je ne regrette rien, je n'appelle pas , je ne pleure pas), un poème de Sergueï Essenin qui me plaisait, et me plaît toujours beaucoup.

Dans notre petite salle de russe, il y avait un portrait au dessus de la porte, représentant un jeune homme qui fume la pipe. Je ne sais pas pourquoi ce portrait me dérangeait un peu. Le fait qu'il soit juste au dessus de la porte, comme pour surveiller la salle? le fait que sa pipe paraisse totalement incongrue sur le portrait de quelqu'un de si jeune... ou plus probablement, que sa coiffure me rappelle un peu les photos de jeunesse de mon père.. Je pense que c'est surtout cet élément qui me mettait mal à l'aise.
Bref, la curiosité m'a donc poussée à demander à la prof des renseignements au sujet du type qui nous regardait depuis son cadre, elle nous a donc raconté sa vie.
il s'agit de Sergueï Essenin, célèbre écrivain et poète des années 1910/1920, mort comme il se doit pour un auteur russe, dans des circonstances très mystérieuses 
Suicide officiellement, assassinat possible, il ne faisait pas bon à cette époque être trop populaire auprès du grand public.

J'ai pu retrouver la photo en question, la voici. C'est incroyable, mais 18 ans après, cette photo me fait toujours un peu peur.. il a une bonne tête, mais.. il m'inquiète toujours autant ( classique, une photo frontale, le sujet semble vous regarder et essayer de vous sonder l'esprit, brrrr..)
Je ne vais pas entrer dans les détails de sa biographie tumultueuse, on peut les trouver ici 

Toujours est-cil que contrairement à son camarade Maïkovski, Essenin, fervent révolutionnaire, passait plutôt son temps à louer dans ses textes les joies de la vie à la campagne, et se morfondre.. ha! les états d'âmes d'un dépressif chronique.. bref, ça faisait un peu tâche pour le parti, à n'en pas douter.


continuant sur sa lancée, la prof nous a donc proposé un  poème , trop dur pour être étudié en russe, mais à titre d'exemple culturel, en nous le traduisant. Et j'ai adoré ce ce texte. Ce qui est exprimé, n'est pas nouveau mais la façon de le dire m'a beaucoup plu. Je ne l'ai jamais oublié. Il est apparemment considéré en Russie , comme l'un des plus beaux poèmes jamais composés en russe.



Не жалею, не зову, не плачу,                     
(je ne regrette rien, je n'appelle pas, je ne pleure pas)
Все пройдет, как с белых яблонь дым. 
( tout passera comme la vapeur blanche des fleurs de pommiers)
Увяданья золотом охваченный,                             
(envahie d'un déclin doré)
Я не буду больше молодым.                           
( Je ne serais plus jamais jeune)

Ты теперь не так уж будешь биться,                
( Tu ne battras plus comme avant,)
Сердце, тронутое холодком.                                    
( coeur saisi par le froid)
И страна березового ситца                                
( Et le pays du coton et des bouleaux)
Не заманит шляться босиком.                         
( ne m'entraînera plus à danser pieds nus)


Дух бродяжий! Ты все реже, реже                 
(esprit de l'errance! de plus en plus rarement)
Расшевеливаешь пламень уст.                           
(animé de paroles enflammées)
О, моя утраченная свежесть,                               
(O, ma fraîcheur perdue)
Буйство глаз и половодье чувств.                    
( fureur des yeux, et plénitude des sens)

Я теперь скупее стал в желаньях.                   
( je suis devenu de plus en plus pauvre de souhaits)
Жизнь моя, иль ты приснилась мне?              
(Ma vie, est-ce que je t'ai rêvée?)
Словно я весенней гулкой ранью                  
( comme une course sur un cheval rose)
Проскакал на розовом коне.                              
( dans l'aube sonore du printemps)

Все мы, все мы в этом мире тленны,           
(Tous, tous sur terres destinés à nous faner)
Тихо льется с кленов листьев медь…           
( La sève cuivrée des érables s'écoule lentement)
Будь же ты вовек благословенно,                       
( soit à jamais béni)
Что пришло процвесть и умереть.                
( ce qui est venu fleurir et mourir)

Bien évidemment, traduction imparfaite et frustrante, mais toujours meilleure que celle que j'avais trouvée dans un livre, qui tordait le texte en tout sens pour lui redonner de fausses rimes en français, principe que je déteste. Mieux vaut à mon sens passer d'un texte en vers à un texte en prose qui va en garder le sens, que de recréer des rimes artificielles, souvent en vers de mirlitons qui s'éloignent terriblement de l'intention de l'auteur.
Mais ce texte me plaît toujours autant, ça m'évoque des tableaux de Chagall, bref.. ça me plaît donc!

Et je viens justement de trouver une version mise en musique de ce texte, je ne la connaissais pas du tout,elle n'est pas mal, même si je préfère toujours un poème en simple lecture.

http://www.youtube.com/watch?v=WL2Pw9Sp0z0(avec un montage sur des photos, films et écrits de l'auteur, joli hommage

Pour la petite histoire, si je me souviens bien de ce qu'avait dit ma prof, Essenin était un auteur tellement populaire,qu'en 1987, lorsque les autorités ont décidé de détruire l'hôtel d'Angleterre, lieu de son supposé suicide, la population s'est mobilisée pour une énorme manifestation. Devant l'ampleur de la mobilisation le gouvernement a reculé, l'hôtel a été conservé, et simplement rénové...

Forum de l'enfance " Etot Mir Nash" - Avignon 29/05/10


Petit Retour sur image dans le cadre  du défi " une année en Russie". Et en l'occurrence, c'est la Russie qui s'est déplacée jusqu'à Avignon fin mai dernier pour le Forum de la jeunesse. Comme je travaillais, je n'ai pas pu assister aux animations proposées dans la journée. Mais par contre, j'étais aux premières loges pour entendre les répétitions du Samedi, la scène étant placée juste devant le musée où j'officie - du coup les Avignonnais peuvent aisément deviner ce quel est mon job.
Je dit "entendre les répétitions", car vu le gigantisme du dispositif,  impossible de voir quoi que ce soit. Néanmoins, j'ai réussi à me faufiler dehors à la pause pour prendre quelques photos
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(Décors Kitsch à Souhait, insn't it?)

Quoi qu'il en soit, le sujet du forum " etot mir nash - le monde est à nous " étant l'enfance et la jeunesse, à l'occasion de "la journée des enfants disparus" (mouais concept assez bizarre ma foi), c'est donc un spectacle donné par des écoles d'art, de chant, de danse Russe qui était proposé. Bien qu'annoncé hélas à grand renfort de publicité comme " concert de Mireille Mathieu", laquelle s'est contentée à notre grande joie d'un minimum syndical de 2 morceaux en conclusion. Je dis " à notre grande joie", car ici, pardonnez, mais Mireille Mathieu, on s'en fiche un peu beaucoup, on est surtout là pour voir les prestations des jeunes Russe. Et sur ce point là, rien à redire, ça a bien duré 2h00, avec des choses variées.

Forum_Etot_Mir_Nash__mai2010___0010  Forum_Etot_Mir_Nash__mai2010___0011 Forum_Etot_Mir_Nash__mai2010___0013Cirque sur la place...
 
Forum_Etot_Mir_Nash__mai2010___0013 Jazz band sur la scène

Des choses plutôt anecdotiques ( un boys band de Sotchi, " Volshebiki Dvora - les magiciens de la cour", pas franchement original et "Do-mi-sol-ka, groupe de chanteurs/ danseurs" un peu trop à l'américaine pour moi.. on sent que "Fame" a fait des ravages partout dans le monde). Forum_Etot_Mir_Nash__mai2010___0025

Mais aussi, des choses beaucoup plus intéressantes.. .

Le groupe de percus de l'après midi, dont je n'ai pas réussi à savoir le nom
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Théâtre Solnishko - Ville de Tchaïkovski.. une animation humoristique sur le thème des poupées russes
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Maxim Tokaev, 17 ans ( c'est pas peu dire que je n'aime pas l'accordéon, mais celui là m'a vraiment épatée. Apparemment il a gagné un prix " révélation de l'année" en 2007, à 14 ans.. mais bref, il assure le petit!
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Ensemble chorégraphique "Sari-kum" du Daghestan.. des danses qui rappellent pas mal ce que j'ai pu voir en Turquie, très dynamiques.. j'aime beaucoup..
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Toujours dans le souci de présenter les traditions des anciennes républiques d'URSS, le groupe de percussions " Rhythmyi Gror" ( rythme des montagnes), d'Ossetie du nord.. et toujours de la bonne humeur.
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Ecole de Danse I Moïsseïev, sur des musiques "typiques" (en même temps, s'il n'y avait pas eu un numéro avec "Katioucha" ou " Podmoskovnie Vetechera", ça aurait manqué.. et puis je suis très contente de mes photos, avec mon nouvel appareil ;)
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Collectif de danse " Daïmokhk", de Tchetchénie - magnifiques costumes!
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Une chanteuse dont le nom m'échappe, pas impérissable (un peu trop formatée " concours eurovision" pour moi)
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Spectacle de cracheurs de feu et jonglerie Théâtre de danse et mode de Nijni Novgorod (dur dur à photographier!)
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Et, pour conclure, une petite exposition d'artisanat dans le hall de la mairie.. et un feu d'artifice
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Donc au final, une initiative très sympathique, pas forcément bien documentée - on fait du spectacle, hein, pas de l'information, et je n'ai pu récupérer les noms des groupes, uniquement parce que j'ai trouvé un listing officiel emporté par le Mistral, et que je sais un peu lire le russe. Apparemment, il y a eu des débats, et des projections cinéma, mais pas pu y assister. Et il faut le souligner, le tout gratuitement ( hormis le cirque), ça devient trop rare..